- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
La plus haute cour d'Italie a bloqué mercredi l'extradition vers l'Allemagne d'un Ukrainien arrêté en lien avec le sabotage en 2022 du gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l'Europe occidentale, ont rapporté des médias locaux.
Jusqu'à 15 ans de prison
La Cour de cassation a inversé la décision d'une cour d'appel, renvoyant l'affaire impliquant Serhii Kuznietsov - accusé de participation à une cellule ayant placé des explosifs sur le gazoduc sous-marin dans la Baltique en septembre 2022 - à un nouveau tribunal pour examen, selon ces médias.
M. Kuznietsov, qui risque jusqu'à 15 ans de prison en Allemagne, s'était pourvu en cassation de la décision de la cour d'appel, selon son avocat, Nicola Canestrini.
Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d'intervalle sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l'Allemagne et acheminant l'essentiel du gaz russe vers l'Europe.
L'incident était survenu quelques mois seulement après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine. A cette époque, la Russie avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, il n'est jamais entré en service.
Un autre suspect interpellé en Pologne
Des enquêtes judiciaires avaient été ouvertes séparément par l'Allemagne, la Suède et le Danemark, et ont été closes dans ces deux pays scandinaves en 2024.
L'enquête allemande a identifié une cellule ukrainienne composée de cinq hommes et d'une femme comme étant les auteurs des explosions du gazoduc.
Arrêté en Italie en août dernier, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par la justice allemande, M. Kuznietsov a démenti toute participation à cette cellule. Âgé de 49 ans, il a affirmé avoir été à l'époque un commandant de l'armée ukrainienne.
Un autre Ukrainien soupçonné d'avoir participé au sabotage de Nord Stream a été interpellé en Pologne à la demande de l'Allemagne fin septembre, et a été placé en détention provisoire avant une éventuelle extradition.