Shell augmente son bénéfice trimestriel mais pâtit du reflux des prix des hydrocarbures

  • AFP
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Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé jeudi un bénéfice net part du groupe en petite hausse au troisième trimestre, mais un résultat ajusté (soit hors éléments exceptionnels, la référence du marché) en net recul, sur des marchés "volatils".

Comme les autres majors du secteur, Shell avait profité un an plus tôt de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine.

Les cours ont reflué depuis les sommets de l'an dernier, même s'ils restent à des niveaux élevés, et les géants américains ExxonMobil et Chevron ont présenté la semaine dernière des résultats trimestriels en fort repli par rapport à 2022.

Malgré des hausses affichées par les britanniques Shell et BP ou le français TotalEnergies, les bénéfices nets des cinq major pétrolières ont globalement reculé sur un an, affichant un total de 34,18 milliards de dollars au troisième trimestre contre 42,1 milliards un an plus tôt.

Shell affiche pour la période un bénéfice net en hausse de 4,5% sur un an, à 7 milliards de dollars, mais un résultat ajusté en baisse de 34% à 6,2 milliards.

Le groupe "affiche un autre trimestre de solides performances opérationnelles (...) sur des marchés des matières premières volatils", a fait valoir le directeur général Wael Sawan dans un communiqué.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net de Shell a pourtant reculé de plus de 40%, reflétant la baisse du prix des hydrocarbures d'une année sur l'autre, ainsi que des volumes et des marges de raffinage plus faibles, précise le groupe dans son communiqué.

Le résultat net trimestriel a en revanche plus que doublé par rapport aux trois mois précédents, grâce notamment à des marges de raffinage et des prix du pétrole plus élevés d'un trimestre sur l'autre.

- Imprévisible -

Dans les mois qui viennent, "l'offre et la demande de pétrole resteront probablement imprévisibles et régies par l'évolution de la situation géopolitique ainsi que par les prévisions économiques mondiales", estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Les cours du pétrole sont notamment alimentés par les craintes que la guerre entre Israël et le Hamas ne s'étende au Moyen-Orient.

"La décision de l'Arabie Saoudite et de la Russie de réduire leur production jusqu'à la fin de l'année maintient les prix à un niveau plus élevé", ajoute Mme Streeter.

Shell a annoncé jeudi un nouveau programme de rachat d'action de 3,5 milliards de dollars et un dividende en hausse sur un an.

Ces annonces dopaient le titre de Shell à la Bourse de Londres, en hausse de 1,54% à 2.698 pence vers 08H45 GMT.

"Shell flirte toujours avec un cours de bourse historiquement haut, avec la décision du PDG Wael Sawan de se recentrer sur le secteur des hydrocarbures, tout en s'orientant plus lentement vers les énergies renouvelables", poursuit Mme Streeter.

Le géant pétrolier était revenu en juin sur l'engagement de réduire sa production de brut de 1 à 2% par an, et table désormais sur une production "stable" jusqu'en 2030.

Des annonces qui s'étaient déjà accompagnées de plus de redistributions de trésorerie aux actionnaires et avaient suscité l'ire des écologistes.

Shell a insisté à plusieurs reprises sur le fait que l'entreprise a en réalité atteint plus vite que prévu ses objectifs de réduction de production de pétrole pour 2030, comparé aux ambitions dévoilées en 2021.

Wael Sawan, le patron de Shell, a fait valoir le mois dernier, lors d'une conférence sur le pétrole et le gaz à Londres, que la compagnie essaye d'"assurer la sécurité énergétique". Mais, en même temps, a-t-il ajouté, "nous voulons être un acteur de la transition énergétique en investissant entre 10 et 15 milliards de dollars au cours des trois prochaines années".

ode/vk

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