Solaire photovoltaïque : environ 700 anciens contrats concernés par une baisse des tarifs d'achat

  • AFP
  • parue le

Environ 700 parcs solaires issus de contrats signés avec l'État avant 2011 devraient être concernés par une baisse des tarifs d'achat d'électricité, ce qui permettra à l'État d'économiser au moins 400 millions d'euros par an, a estimé mercredi le gouvernement(1).

Cette mesure avait été votée en décembre par le Parlement. La filière, très remontée, a reçu mercredi le projet de texte d'application et a deux semaines pour y répondre, avant publication et entrée en vigueur en octobre : elle a d'ores et déjà exprimé mercredi sa "stupeur et son incompréhension", évoquant "l'ampleur injustifiée de la réduction tarifaire".

Les députés avaient approuvé cette mesure, contrairement aux sénateurs, au regard d'une rémunération de ces contrats jugée "excessive" du fait de la chute des coûts. Elle vise les installations d'une puissance supérieure à 250 kilowatts, et dont les détenteurs ont signé un contrat avec l'État entre 2006 et 2010 devant leur assurer un prix de rachat fixe pendant vingt ans.

Quelque 1 000 parcs sont concernés, mais tous ne devraient pas connaître une baisse de tarifs, indique-t-on au ministère de la Transition écologique et à Bercy.

Le texte d'application définit la notion de rémunération "raisonnable" : celle permettant à chaque installation d'atteindre un taux de rentabilité interne (entre 10 et 15% avant impôt), sur la base de ses coûts d'investissement de l'époque, charges d'exploitation, production d'énergie, etc. Chaque acteur pourra déclencher une "clause de sauvegarde", permettant examen au cas par cas : la mesure "ne doit mettre en péril aucune entreprise", assure-t-on dans les ministères.

Sur les 1 000 installations entrant dans le périmètre de la réforme, "plus de 700 seront concernées par la modification du tarif de rachat", précise-t-on. Quant au niveau moyen de réduction, ce sera environ une baisse de moitié. Mais la filière s'alarme d'"une méthodologie erronée", avec "un barème de révision (qui) s'appuie sur des données théoriques éloignées de la réalité économique (...) en sous-estimant les coûts d'investissement et d'exploitation".

"La clause de sauvegarde n'apporte aucune sécurité, elle ouvre une période d'incertitude de plus d'un an, correspondant à la période d'instruction par le régulateur de l'énergie et dont l'issue sera incertaine", jugent Enerplan, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Solidarité Renouvelables. Pour eux, le projet, "s'il était appliqué en l'état, mettrait en danger les producteurs concernés et aurait des impacts majeurs à la fois sur la solidité de nombreuses PME, l'emploi et l'atteinte des objectifs climatiques du pays".

Le gouvernement attend de cette mesure quelque 4 voire 5 ou 6 milliards d'euros d'économies sur 10 ans (le temps restant à couvrir jusqu'à échéance de ces contrats). L'État a prévu sur les 20 ans à venir quelque 120 milliards d'euros de soutien aux énergies renouvelables, solaire mais aussi éolien ou biométhane, pour l'ensemble des contrats signés à fin 2020.

Commentaires

EtDF

SUPER "on" va économiser 400 millions (au moins) de bakchich sur 120 milliards (ou plus?)

"Environ 700 parcs solaires issus de contrats signés avec l'Etat avant 2011 devraient être concernés par une baisse des tarifs d'achat d'électricité, ce qui permettra à l'Etat d'économiser au moins 400 millions d'euros par an, a estimé mercredi le gouvernement"

L'Etat a prévu sur les 20 ans à venir quelque 120 milliards d'euros de soutien aux énergies renouvelables, solaire mais aussi éolien ou biométhane, pour l'ensemble des contrats signés à fin 2020.

Allons nous voir une réduction de 0,3333333 % sur notre facture pour avoir soutenu malgrè nous des EnR qui polluent soit peu... tout autant.... mais rapportent gras à certains lobbies...

Larderet

Espérons qu’après avoir vu le film « éoliennes : du rêve aux réalités » et l’appel de Stéphane Bern, nos parlementaires auront le souci de traiter également le scandale des subventions relatives aux éoliennes.

Denis Gourgouillon

L'enrichissement des fournisseurs d'énergie photovoltaique va être limité (un tout petit peu) . Mais pas trop de joie pour ls consommateurs d'électricité que nous sommes tous. La CSPE qui alimente les fournisseurs photovoltaiques et éoliens va continuer à augmenter (et fortement)
Suggestion le prix de l'électricité doit être défini par un marché concurrentiel et pas par une subvention toujours trop forte de certains.

Chantal Bourry

La CSPE n’est plus affectée au financement des énergies renouvelables ; depuis le 1er février 2017, elle n’est plus affectée au compte « Transition énergétique ». Les recettes de ce compte proviennent principalement de la TICPE, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
Le financement des ENR est maintenant financé par des recettes fiscales provenant de la taxation des énergies carbonées, c’est plus logique.
https://www.senat.fr/rap/l19-140-311-1/l19-140-311-110.html

Serge Rochain

Le problème c'est que cela n'arrange pas les ennemis des renouvelables vous leur enlevez leur raison de râler, mais ils continueront cette sottises sans rougir, ils sont comme ça.

Serge Rochain

C'est une escroquerie envers les pionniers qui ont osé et on gagné car la suite démontre que le solaire est l'avenir de l'énergie avant toutes les autres méthodes de production. Il fallait oser, ils l'ont fait on leur doit bien cela.

Par principe un contrat doit être respecté, on ne change pas la règle du jeu en cour de route. C'est de l'électricité achetée chère sans doute mais ce n'est qu'une contrepartie d'un risque, il n'y avait pas de cadeau. Si la solution s'était révélée inefficace il n'y aurait pas eu d'électricité à vendre et les investisseurs en auraient été pour leur frais ! Il ne faut pas être très malin pour comprendre quelque chose d'aussi simple. mais il faut être malhonnête pour admettre qu'un contrat peut être modifié sur simple décision d'une des partie quand les autres parties sont engagés et ont payé.
Si cela se réalise plus aucun investisseur n'acceptera la parole de l'état en gage et pour ma part je ne suis pas pret à souscrire à un emprunt d'état qui est en train de me prouver qu'il peut décider de ne pas me rembourser le pret que je lui ai accordé. Tout le monde connait la réserve de la publicité sur les emprunt bancaires : l'emprunt doit être remboursé.
Pour ceux qui ne comprennent pas bien, lorsque vous versez un acompte pour l'achat d'une voiture, méfiez vous si c'est Renault, l'Etat peut décider de ne pas vous la livrer une fois que Renault a encaisser l'acompte.

Schricke

Silence dans les rangs !...Le "mage" de l'énergie a, de nouveau, parlé ! Pour dire n'importe quoi, comme d'habitude ! Je pense que notre "protecteur inconditionnel" des ENR pourrait être rangé dans le même "tiroir", en ce qui concerne la production d'électricité, que Didier Raoult pour ce qui concerne l'épidémiologie ? Même "Q.I." éblouissant (et autoproclamé) qui l'amène à mépriser tous ceux qui mettent en doute ses certitudes, si peu que ce soit, même mauvaise foi assumée (ou non ?), même attitude systématiquement négative, à la limite du complotisme délétère. Ceci étant, je comprends bien qu'il soit "vent debout" contre une rectification (tardive) d'un véritable scandale, compte tenu de ses intérêts personnels dans la filière ENR !... Mais, bon, à trop en user, ça finit, quand même par se voir !...

Ampère

Quelles contradictions ! Les défenseurs du photovoltaïque mettent en avant la baisse des prix qui rendrait cette énergie compétitive (à défaut d'être pilotable) et lorsqu'il y a une baisse des prix réelle et non pas dans les effets d'annonce médiatique, les mêmes défenseurs exigent le maintien des rentes de situation antérieures. Un kWh à plus de 60 centimes (contrats de 2008 à 2011) contre 4.2 pour les méchants du nucléaire , c'est merveilleux. C'est sans doute avec de tels prix qu'on va réindustrialiser la France. Petit calcul; avec 25 % de production photovoltaïque dans un environnement "économe" c'est à dire avec des coupures et des restrictions, soit environ 100 TWh à 30 centimes le kWh, les français paieraient, sous une forme ou sous une autre (subventions, TICPE, taxe CSPE déjà au taquet) 30 Milliard euros par an pour cette électricité + les frais de transport et de distribution (environ 10 c/kWh) 10 Milliard de plus.

Serge Rochain

Il faut avoir l'esprit déformé ou perverti pour voir une contradiction.
Les victimes de cette supercherie sont les audacieux qui ont pris des risques quand nous étions dans l'inconnu sur la rentabilité du dispositif photovoltaïque.
Il ont fit banco mais si vous acceptez de nous payer la production alors encore inconnue à tel prix, prenant le risque que la production soit si faible que quel que soit le prix ils ne rentreraient pas dans leur frais. Mais ils ont fait le bon pari et on doit respecter le contrat. Si on leur sabre ce qu'ils ont mérité par le risque qu'ils ont accepter de prendre alors s'en est fini des audacieux qui oseront et il n'y aura plus jamais aucun progrès.
Je m'attends à ce que demain on dise au gagnant du LOTO vous ne croyez tout de même pas que pour les 5 euros que vous avez misé on va vous donner les 10 millions d'euros de la cagnotte, ce serait abusif. Bon prince on va vous donner 10 euros, et estimez vous heureux car vous en connaissez des placements qui doublent le placement entre le moment ou vous avez rempli votre grille et celui du tirage, soit 3 jours ? Allons ce serait incohérent de vous donner plus.

Blin Jean

Rochain en sort encore une belle en nommant "pionniers" les capitalistes du photovoltaïque, et en multipliant les dithyrambes comme "qu'ils ont osé" "Il fallait oser", "ils l'ont fait on leur doit bien cela" à propos des investisseurs qui ont signé des contrats à prix, durée et rendement garanti. Ces contrats pour du photovoltaïque à prix fixe et subventionné, garanti 15, 20 et 30 ans sont-ils ce que l'UE et sa commission européenne incluent dans ce que la CE définit comme "concurrence libre et non faussée" ? Les économistes définissent le profit, l'intérêt versé comme rémunération du risque à mettre de l'argent dans une affaire !
Où est la justification du risque de l'entrepreneur dans ces contrats à prix et durée garantis, autrement dit une bulle financière alléchante sur laquelle les investisseurs se sont jeté ? Toujours le même modèle : privatiser les profits, socialiser ou étatiser les pertes. Si on leur proposait du Livret A à 15 % ou 20 %, ils vendraient leurs PV vite fait pour mettre leur fric à la Banque Postale ou à la Caisse d'Epargne.
Les entrepreneurs qui s'inquiètent chaque jour de leur carnet de commandes, des prix des concurrents, de l'évolution des marchés, des prix des fournisseurs ou des matières premières aimeraient bien avoir des contrats à durée et prix garantis.

Serge Rochain

Aucun rendement n'était garanti il fallait produire les Watts en quantité suffisante pour rentrer dans ses frais et à l'époque de l'investissement pas grand monde n'y croyait, d'ailleurs encore aujourd'hui les ennemis viscéraux des renouvelable continuent malgré les résultat à dire que solaire et éolien ne sont que des productions marginales au regard des investissements.... lLa contradiction elle est là et pas ailleurs, vous faites partie des incohérents avec Amperes.

dédé 29

Pas de pitie pour les profiteurs ! Si Mélenchon passe , il leur faudra tout rembourser !

Jérôme Girard

Erreur, Dédé!
Les députés de La France Insoumise ont tous voté contre cette mesure de rupture unilatérale des contrats signés par l'état...
L'un d'entre eux a même pris la parole pour expliquer que même si on pouvait ne pas être d'accord avec la politique de transition énergétique des gouvernements précédents, il était inadmissible que l'état ne respecte pas sa propre signature, d'autant plus qu'il avait lui-même "écrit les contrats", pris d'incroyables suretés sur les porteurs de projet qu'il avait sollicités (Y compris EDF, Engie, etc...) et qu'il avait pris le temps et les moyens de faire toutes les simulations qu'il voulait!
Je rappel aussi que le Sénat, A L'UNANIMITE (rare, quand même) à voté CONTRE ce projet de rupture de la signature de l'Etat, tout autant sur le fond que sur la forme.

Renzo Bee

Ce sera toujours la capacité de payer des contribuables et de l’Etat qui aura le dernier mot. Imposer des contraintes qui impliquent moins de revenus-emplois, et des taxes supplémentaires n’est jamais la solution.

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