"Superprofits": le gouvernement français ne taxera "pas plus" que les énergéticiens

  • AFP
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Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué vendredi que le gouvernement taxerait comme prévu les énergéticiens mais ne ferait "pas plus que ça", alors que la question de la taxation des "superprofits" interroge au sein de la majorité, face à l'état fragile des finances publiques.

Plus tôt dans la matinée, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a réclamé "d'entamer la réflexion" sur une contribution "exceptionnelle" des grandes entreprises en cas de "superprofits" ou de "superdividendes", alors que le déficit public dérape.

Interrogé ensuite sur BFMTV, Bruno Le Maire s'est opposé à cette option. Le ministre indique qu'il "y aura dans ce budget une récupération des rentes qui ont pu être faites par les énergéticiens parce que les prix ont flambé, (...) pas plus que ça".

"Il ne s'agit pas de dévier de notre ligne de politique économique qui a donné des résultats, qui sont de très bons résultats", a-t-il ajouté. Il s'est aussi dit opposé à l'augmentation des impôts pour les citoyens, y voyant une "solution de facilité" qui ne serait pas "la bonne".

Le gouvernement se trouve sous le feu des critiques pour sa gestion des finances publiques. Le déficit public pour l'année 2023, initialement prévu à 4,9% du PIB, pourrait en réalité s'élever à 5,6%, selon de récentes prévisions de Bercy mises au jour jeudi par le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des Finances.

Pour corriger ce dérapage du déficit, dont la véritable ampleur sera annoncée mardi par l'Insee, Bruno Le Maire a fermé la porte à une politique d'"austérité" comme au "laisser-aller" sur la dépense publique.

"La responsabilité, ce n'est ni l'austérité, ni le laisser-aller", a-t-il martelé, "c'est tenir nos objectifs de finances publiques dans des circonstances qui sont plus difficiles", a ajouté le ministre, réaffirmant l'ambition du gouvernement de ramener le déficit sous 3% du PIB d'ici 2027.

"Réduire la dépense publique là où elle n'est pas efficace pour revenir sous 3% de déficit en 2027, nous tiendrons cette ligne coûte que coûte", a-t-il promis.

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