Sûreté nucléaire : l'UFC-Que Choisir opposée au projet gouvernemental de réorganisation

  • AFP
  • parue le

L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a fait part mardi de son "opposition" au projet gouvernemental de réorganisation de la sûreté nucléaire, dénonçant une "prise de risque inutile" et réclamant l'abandon du projet.

Un projet de loi est en préparation, visant à fondre l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l'expert du secteur qui donne des avis, dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui décide du sort des centrales en s'appuyant notamment sur ces avis. "Alors même que le Parlement avait écarté le principe de fusion de ces deux institutions dans le cadre du vote du projet de loi d'accélération du nucléaire en avril dernier, le Gouvernement prévoit d'en discuter de nouveau dans le cadre d'un projet de loi spécifique cet automne. L'UFC-Que Choisir exprime d'ores et déjà son opposition à cette initiative", a indiqué l'association dans un communiqué.

Depuis le mois de février, les salariés de l'IRSN, soutenus par des élus et des experts du nucléaire, sont vent debout contre ce projet de fusion, craignant que cela n'aboutisse à une perte d'indépendance. L'UFC-Que Choisir reprend à son compte certaines critiques des salariés de l'IRSN, estimant que le caractère dual du système "a fait ses preuves" et que l'intégration de l'IRSN à l'ASN "reviendrait (...) à faire peser le poids des décisions sur l'Institut en charge de l'expertise, constituant une pression sur les résultats produits".

Si le gouvernement a justifié ce projet par la volonté de "fluidifier" les décisions, face notamment à un surcroît d'activité, compte tenu de la relance du nucléaire, l'UFC-Que Choisir estime à l'inverse que "ces nouveaux travaux seraient nécessairement freinés dans le contexte d'une réorganisation qui mettrait à mal les deux structures et amènerait à une régression à court terme. Elle réclame "le renforcement des effectifs qui doit permettre de faire face à ces évolutions".

L'association souligne que les effectifs français sont particulièrement bas, "550 personnes pour 56 réacteurs nucléaires, quand l'autorité de sûreté canadienne compte par exemple 670 personnes pour 19 réacteurs", mentionne-t-elle, s'appuyant sur le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) du 11 juillet 2023. "Afin de ne pas mettre à mal un régime institutionnel équilibré dans la perspective des divers défis auxquels sera confrontée la filière nucléaire, l'UFC-Que Choisir demande donc aux autorités publiques d'abandonner ce projet qui constituerait une prise de risque inutile", conclut-elle.

Commentaires

freudon Saké

Comme dans tous les régimes totalitaires, ils sont en train de casser les thermomètres et les alarmes qui vont avec !
Ces gens sont des criminels en puissance !

Denis Margot

La France, un régime totalitaire ?

MICHEL VERNEREY

La france n'est pas un régime totalitaire, non mais la tentation d'une maitrise des process conduit peu ou prou vers une forme de totalitarisme

Schricke Daniel

Tout le monde... ou presque (à l'exception des ennemis idéologiques, viscéraux et irréductibles du nucléaire...) s'accorde à penser que les organismes de contrôle indépendants qui régissent et contrôlent l'industrie nucléaire en France sont parmi les plus intransigeants au monde en ce qui concerne la sureté et la sécurité !...
Mais il apparaissait aussi qu'une certaine redondance des contrôles ne faisait que retarder considérablement les chantiers, sans apporter de réelle "valeur ajoutée, ni à la sécurité, ni à la sûreté !
Alors, bien sur, on peut comprendre que certains adversaires du nucléaire (que choisir ?...) regrettent qu'on desserre un peu les freins, au moment où une accélération s'avère indispensable...

Albatros

Que Choisir serait donc compétente en matière d'organisation de la sûreté nucléaire en France. Première nouvelle, je croyais qu'ils étaient spécialistes de l'assistance au choix des shampooings...
Mais comme toute ONG désormais, ils ont la science infuse et sont omni-compétents. Quelle blague !

Lecteur 30

J'ai beaucoup de respect pour l'IRSN et ses travaux et pour ses conclusions techniques, évidemment. Et beaucoup de respect également pour l'ASN ... sauf que, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt en faisant semblant d'ignorer qu'en réalité, dans le système actuel, l'ASN est totalement à la remorque de l'IRSN sur le fond (pas très choquant), mais aussi sur la forme, sur le timing, sur la communication avec le public etc etc... puisque le premier précède toujours le second. En fait le système actuel est naturellement créateur de tensions voire de conflits entre deux organisations qui se croient à 150% indépendantes. Intégrer les deux organisations et leurs fonctions respectives dans un même ensemble n'a pas d'autre but que d'améliorer le fonctionnement du tout et la résolution constructive et "naturelle' des tensions, sans mettre en péril évidemment la sécurité du tout (comment peut-on croire ça ?) .Il n'y a que des ONG pour ignorer que les hommes ne sont pas tous méchants et que la totale indépendance des uns avec les autres est la seule condition pour que l'efficacité et la sécurité soient sauvegardée. L'importance et la complexité du programme de re-nucléarisation qui va s'installer --quo'n l'aime ou pas-- ne doit perdre de temps dans des considérations enfantines d'égos inutilement entretenus par des statuts de cours de récréation.

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