La Syrie annonce de nouvelles mesures pour enrayer la pénurie d'essence

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement syrien a annoncé dimanche de nouvelles mesures pour enrayer la pénurie d'essence que le régime de Bachar al-Assad impute aux sanctions économiques occidentales visant notamment les importations d'hydrocarbures dans le pays en guerre depuis 2011.

Le gouvernement de Damas a toujours été l'unique importateur d'essence ou de fioul en Syrie. Mais depuis le début du conflit, il est confronté à de sévères sanctions économiques imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne.

À Damas, agglomération d'environ cinq millions d'habitants, les files de voitures s'allongent depuis plusieurs jours devant les stations-service. Dimanche, l'agence officielle Sana a dévoilé une série de mesures adoptées en Conseil des ministres.

Le gouvernement a notamment décidé de réduire de moitié la quantité d'essence allouée aux institutions publiques, d'établir des points de distribution mobiles et de rouvrir des stations fermées, selon Sana.

Les autorités cherchent à "réguler la distribution dans les stations essence, en tenant compte de la densité de population dans toutes les régions", pour assurer une répartition équitable, mais aussi pour "empêcher le gaspillage et la contrebande", d'après l'agence.

Le ministère du Pétrole avait déjà annoncé début avril une réduction du quota d'essence subventionné distribué aux utilisateurs. Les pompistes syriens avaient reçu pour instruction de n'octroyer que 20 litres tous les deux jours.

"Les sanctions économiques" visant le secteur et "empêchant l'arrivée des pétroliers en Syrie" sont à l'origine de la crise, accuse le ministère sur sa page Facebook, promettant toutefois une résolution dans les prochains jours.

Cité par la presse locale, le Premier ministre Emad Khamis avait récemment évoqué l'arrêt de la fourniture de pétrole par l'Iran, Téhéran faisant l'objet de sanctions américaines. M. Khamis avait également expliqué que les pétroliers fournissant du carburant à la Syrie n'avaient plus le droit depuis six mois d'emprunter le canal de Suez.

Ces derniers mois, des pénuries de fioul ont également touché le pays, qui bénéficiait, avant la guerre, d'une relative autonomie énergétique. Mais depuis 2011, son secteur pétrolier et gazier a subi des pertes estimées par les autorités à 74 milliards de dollars, alors que les principaux champs pétroliers échappent toujours au contrôle de Damas.

La guerre a entraîné par ailleurs des destructions estimées par l'ONU à quelque 400 milliards de dollars (345 milliards d'euros).

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture