Total annonce une perte nette de 7,2 milliards de dollars en 2020 et vouloir changer de nom

  • AFP
  • parue le

Total a annoncé mardi vouloir changer de nom et accélérer dans les renouvelables, après une perte historique l'an dernier causée par la chute des marchés pétroliers.

Le géant pétrolier et gazier, qui se diversifie de plus en plus dans l'électricité, a enregistré une perte nette de 7,2 milliards de dollars en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019. C'est une perte inédite dans son histoire moderne, qui s'explique notamment par de lourdes dépréciations d'actifs de plus de 8,5 milliards de dollars, essentiellement sur les sables bitumineux au Canada. Les éléments comptables non-récurrents atteignent au total les 10 milliards.

Hors ces éléments, le groupe est toutefois parvenu à limiter la casse du côté du bénéfice ajusté - qui exclut des exceptionnels et sert de référence : il reste au-dessus des 4 milliards de dollars, même s'il a chuté de 66%.

"L'année 2020 a connu deux crises majeures : celle de la pandémie de la Covid 19 qui a fortement affecté la demande mondiale, et celle du pétrole qui a conduit les prix du Brent à un niveau inférieur à 20 dollars par baril au cours du deuxième trimestre", a rappelé le PDG Patrick Pouyanné.

Comme tous ses concurrents européens et américains, qui ont annoncé récemment d'énormes pertes, le groupe français a ainsi souffert des circonstances exceptionnelles liées à la crise économique et sanitaire. Il a aussi vu sa production d'hydrocarbures reculer de 5% l'an dernier.

Mais sa capacité de résistance et le maintien des dividendes versés aux actionnaires ont séduit le marché: l'action Total prenait 1,46% mardi à 11h35, dans un marché proche de l'équilibre.

"Dans l'ensemble c'est une performance solide comme le roc dans un trimestre et une année difficiles", a estimé Oswald Clint, analyste chez Bernstein. "Total a montré son aspect défensif à travers la crise", a commenté Biraj Borkhataria, chez RBC. "Jusqu'à présent, Total a réussi à trouver l'équilibre entre la croissance de son activité à bas carbone, le maintien de son activité de base et le maintien de son dividende", a-t-il salué.

« Compagnie multi-énergies »

Pour l'avenir, Total veut marquer sa diversification au-delà du pétrole avec un nouveau nom, qui sera proposé aux actionnaires au printemps : TotalEnergies. Symbole de la transformation du secteur, pressé d'agir plus contre le changement climatique, une telle transformation avait par exemple déjà été réalisée il y a quelques années par la compagnie norvégienne Statoil, devenue Equinor.

"Le groupe affirme sa volonté de se transformer en une compagnie multi-énergies pour répondre au double défi de la transition énergétique : plus d'énergie, moins d'émissions", a souligné Patrick Pouyanné.

Total, qui a multiplié les annonces dans les renouvelables depuis le début de l'année, veut ainsi accélérer dans ce domaine. L'entreprise allouera ainsi en 2021 plus de 20% de ses investissements nets dans les renouvelables et l'électricité.

Le marché pétrolier s'est pour sa part amélioré, avec un baril de Brent de la mer du Nord passant le cap des 60 dollars lundi, porté notamment par l'espoir de normalisation de l'activité avec les vaccinations.

Mais Total, qui avait réduit ses investissements et engagé des économies pour faire face à la crise, entend rester prudent. "Les fondamentaux du marché, il faut faire attention, sont assez fragiles : les stocks restent très élevés", a relevé M. Pouyanné, lors d'une conférence de presse. "Il faut quand même garder une certaine prudence, une certaine raison", a-t-il estimé. Les investissements du groupe seront ainsi limités à 12 milliards de dollars cette année, avec un nouvel objectif d'économies supplémentaire de quelque 500 millions.

Commentaires

olivier DE BOISSEZON

Je cite : " Total, qui a multiplié les annonces dans les renouvelables depuis le début de l'année, veut ainsi accélérer dans ce domaine. L'entreprise allouera ainsi en 2021 plus de 20% de ses investissements nets dans les renouvelables et l'électricité. "
Peut être ce gros Groupe et ses actionnaires peuvent ils investir dans les ETM et/ou les Hydrauliennes ? La DCNS les brade en ce moment.

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