TotalEnergies annonce le plus important bénéfice de son histoire

  • AFP
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Dans le sillage des autres majors pétrolières, le groupe français TotalEnergies a annoncé mercredi un bénéfice net dopé par le gaz et les cours du pétrole, de 20,5 milliards de dollars pour l'année 2022, soit le plus important jamais enregistré par la major française et l'un des meilleurs de l'histoire du CAC40.

Sans les pertes comptables liées à son désengagement progressif de Russie, pour un montant de près de 15 milliards de dollars, le bénéfice net ajusté de l'entreprise (qui exclut les éléments exceptionnels) s'élève à 36,2 milliards de dollars, un niveau susceptible de relancer une nouvelle fois les débats sur les "superprofits" du secteur de l'énergie, a fortiori en temps de guerre.

Comme ses concurrentes américaines et britanniques, la compagnie française a pleinement bénéficié de la hausse du prix des hydrocarbures, et notamment du gaz, à la suite de la guerre en Ukraine, qui a provoqué la fermeture des gazoducs russes et une course au gaz naturel liquéfié (GNL) pour le remplacer dans toute l'Europe.

Au quatrième trimestre, le groupe a ainsi encore profité d'un "environnement favorable ainsi que de la hausse de sa production d'hydrocarbures (+5%) et de ses ventes de GNL (+22%)", a commenté le PDG du groupe Patrick Pouyanné dans un communiqué.

En 2022, "la compagnie a pleinement tiré partie de son portefeuille GNL global", a ajouté le PDG. Compte tenu de ses résultats, TotalEnergies va gratifier ses actionnaires d'un dividende total de 3,81 euros par action au titre de l'année 2022, dont 1 euro en dividende exceptionnel, déjà versé en décembre 2022.

Commentaires

J.M.37

On ne fera pas un monde différent avec des gens indifférents et le seul combat qu’on perdra sera celui qu’on ne mènera pas.
Sur les violences policières et la stratégie déplorable du maintien de l’ordre en France, il faut bien comprendre que du moment où la police mettrait casque à terre, ce pouvoir n’aurait pas une semaine d’espérance de vie, et c’est bien à ce genre d’expérience de pensée qu’on connaît la nature réelle d’un régime politique.
Quoi qu’il en soit je n’ai pas le souvenir qu’il y ait eu à n’importe quelle époque, dans n’importe quel pays, un seul exemple d’une classe privilégiée et dominante qui ait fait des concessions librement, spontanément et sans y être contrainte par la force ou la peur.
D’ici mars, prenons des forces, créons du lien, et dépassons la seule question des retraites. Il est clair que si ce mouvement social prend une telle ampleur, c’est parque que des millions de personnes n’en peuvent plus et ne veulent plus du système en place. Celui donne toujours plus aux riches, qui matraque les plus pauvres, qui précarise, exclut, détruit l’environnement …
Débordons !

Hervé Palluel

Ce que vous écrivez est très juste : du moment où la police mettrait casque à terre, ce pouvoir n’aurait pas une semaine d’espérance de vie, et c’est bien à ce genre d’expérience de pensée qu’on connaît la nature réelle d'un régime politique. J'ai pensé exactement la même chose en 2018-2019 lors du mouvement des gilets jaunes.
Le mot d’ordre qu’on veut nous inculquer : travaille, consomme et ferme ta gueule.
Alors joyeuse insurrection !

Denis Margot

Analyse très intéressante (et confondante de naïveté) . Les puissants qui ont peur du blocage, ha ha ha, vous n’y êtes pas, ce sont vos frères d’armes qui vont souffrir. Plus d’essence, pannes d’électricité, hausse des prix, perte d’emplois, perte de réseau, perte de Tictoc, perte d’Instagram, de face de bouc… vous allez avoir du mal à vendre votre salade, personne, à part vous ne veut de votre modèle. Aucun n’a fonctionné, tous ont conduit à des dictatures, ce qui ne semble d’ailleurs pas vous gêner. Le service d’ordre qui mettrait casque à terre, ouaf ouaf, après leur avoir craché dessus comme vous le faites, les avoir traité de tous les noms, un conseil, ne vous approchez pas trop près de leurs matraques.
Joyeuse gueule de bois les bolchos.
Et accessoirement, sachez que CDE est un forum qui s’intéresse à l’énergie, mais beaucoup moins à vos fantasmes.

Hélène de la R…

« Rien à foutre ». C’est en substance ce que tous les membres du gouvernement répètent dans les médias, suite à la grève historique avec 2,5 millions de personnes dans la rue. Pire, le pouvoir félicite même la gentillesse de cette première mobilisation, tout en accélérant sa réforme :

=> la Première Ministre a « salué » les organisations syndicales pour le calme des manifestations.
=> Le ministre Gabriel Attal a fait de même à la télévision, en félicitant une mobilisation « responsable » grâce aux « services d’ordre des syndicats ». Quand un régime de managers irresponsables au service d’ultra-riches nous trouve « responsables », c’est inquiétant.
=> Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a même craché au visage des millions de personnes en lutte. Il a déclaré « il y aurait eu 5 000 000 de personnes, ça ne change pas les choses ». Traduction : il peut même y avoir 10 millions de manifestants, si cela consiste en une marche bien cadrée chaque semaine, on est tranquilles.
=> Un ministre a même déclaré : « On demande aux gens de travailler deux ans de plus, on ne s’attendait pas à être accueillis avec des fleurs ». En clair, ils savaient qu’il y aurait une forte mobilisation, mais cela ne leur fait pas peur.
=> Il n’y a donc pas besoin d’être de grands stratèges pour comprendre dans un combat que quand l’ennemi nous félicite, c’est mauvais signe. Et si on prenait le contre-pied de ce que dit le gouvernement ? Arrêter d’être sages et disciplinés, ne pas faire ce qu’ils attendent de nous, essayer de ne pas reproduire les mouvement perdants des dernières années. Ceux qui consistaient à faire des « journées » séparées d’une semaine, pendant des mois, sans rien obtenir. Tout cela, le gouvernement s’en moque. En revanche, les médias et le pouvoir s’étranglent quand il s’agit de coupures de courant, de pénurie de carburant ou de paralysie de l’économie. C’est bon signe. De même, ils sont terrifiés par les modes opératoires des Gilets Jaunes : des blocages, des occupations, des manifestations très énervées dans les beaux quartiers et devant les lieux de pouvoir.

Les membres du régime macroniste ont peur d’un mouvement social puissant qui déborderait les syndicats et les partis. Il serait bien dommage de leur donner tort.

MXT

Marc Touati, sur le plateau de BFM : « un jour de grève complète coûte entre 1,5 et 2 milliards d’euros » => un économiste (re)découvre que ce sont les travailleurs qui produisent les richesses, Et pas les actionnaires ni les banques.

GREVE RECONDUCTIBLE LE 49.3 DU PEUPLE

Hervé Palluel

Exemple banal de collusion entre pouvoirs médiatique, politique et économique.
Au siècle dernier. Au siècle dernier, la liberté de la presse appartenait déjà à ceux qui en possédaient une; pour les autres, c'étaient "silence aux pauvres !". Comment le professionnel de l'information a-t-il pu imaginer qu'un industriel allait acheter un moyen d'influence tout en s'interdisant de peser sur son orientation.
Culture d'entreprise, sérénade des "grands équilibres", amour de la mondialisation, fascination pour l'argent et pour ceux qui en possèdent, prolifération des chroniques boursières, réquisitoire incessant contre les conquêtes sociales, acharnement à culpabiliser les salariés au nom des "exclus", terreur des passions collectives : cette gamme patronale, mille institutions, organismes et commissions le martèlent. Mais les médias, qu'ils soient de droite ou qu'ils se disent de gauche, lui servent de ventriloque, d'orchestre symphonique au diapason des marchés qui scandent nos existences.
A bas les chiens de garde !

J.M.37

Petite explication tout de même aux lecteurs pour lesquels l'appellation "chiens de garde" ne serait pas familière.

Les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. La presse écrite et audiovisuelle est dominée par un journalisme de révérence, par des groupes industriels et financiers, par une pensée de marché, par des réseaux de connivence. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations prémâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur. Un petit groupe de journalistes omniprésents - et dont le pouvoir est conforté par la loi du silence - impose sa définition de l’information-marchandise.

Alors, dans un périmètre idéologique minuscule, se multiplient les informations oubliées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices, les services réciproques.

En 1932, Paul Nizan publiait « Les Chiens de garde » pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens de l’ordre établi.

Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes, économistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social.

Hervé Palluel

Ces dernières semaines, les chaînes d’info et les médias à la botte des milliardaires n’ont pas chômé. Toutes les semaines, ils interviennent en plateau pour souligner que « 72 % des français » pensent que la réforme des retraites va être « votée et appliquée ». Et ce, malgré une mobilisation massive et un rejet ultra-majoritaire. Ils utilisent ces chiffres pour parler de « résignation » et instiller l’idée que « les mobilisations ne servent à rien ».
C’est un procédé d’endoctrinement classique pour soumettre quelqu’un. Si vous répétez sans cesse à une personne qu’elle ne peut rien changer à sa condition, que quoi qu’on fasse, il est impossible d’améliorer les choses, l’esprit humain finit par abandonner toute idée de résistance et d’action. Ce procédé utilisé dans toutes les dictatures, est aussi largement employé par les dirigeants des pseudo-démocraties. Le clan Macron n’arrête pas de répéter qu’il n’y a « rien à négocier », qu’il ne « cédera pas ». Pourtant l’histoire nous apprend que rien n’est jamais écrit d’avance, et qu’on a toujours raison de se révolter.

J.M.37

Si vous ne faîtes pas attention, les médias arriveront à vous faire détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment. Malcolm X.
A vouloir étouffer des révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes, alors de qui dépend que l'oppression demeure ? De nous. De qui dépend qu'elle soit brisée, de nous !

J.M.37

72% des français sont hostiles à la réforme des retraites mais 66% pensent qu'elle sera votée et appliquée. Ce qui laisse songeur sur la capacité des institutions à transcrire dans la loi la volonté du peuple.

Régis de Nimes

La concentration des médias et le pluralisme.
Xavier Niel industriel et patron de presse : "Quand les journalistes m'emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix"...

Françoise Métral

En voilà un qui n'hésite pas à museler ceux qui le gênent. Le pire c'est que d'autres comme Bolloré, Arnault, Drahi, Lagardère, Dassault ou Pinault pour ne citer qu'eux, aurait pu dire exactement la même chose.
Et qu'après les journalistes chiens de garde inféodés à leurs souverains médiatiques tout-puissants ne viennent pas nous raconter qu'ils ont une "totale liberté de paroles" sur leur antenne.

Françoise Métral

J'ai terminé la lecture de Terre et Liberté d'Aurélien Berlan. C'est un ouvrage majeure, pour moi sans doute le livre de l'année.

Berlan y souligne combien la dépendance (en premier lieu matérielle) dans laquelle nous tient le capitalisme industriel joue un rôle crucial dans l’incapacité ou la difficulté pour des luttes sociales conséquentes de se former. La terre entièrement privatisée, tous contraints de nous vendre sur le « marché du travail » protégé et imposé par l’État, la plupart ainsi dépossédés des moyens et des savoir-faire nécessaires pour vivre de manière autonome, nous sommes devenus vitalement dépendants d’un système qui détruit les conditions de vie de la plupart des êtres vivants. Tout en sachant qu’il mène au désastre, nous ne voyons pas comment en sortir : nous en sommes prisonniers, matériellement et mentalement, individuellement et collectivement.

Paradoxalement, cette extraordinaire impuissance trouve en partie sa source dans ce qu’on considère en général comme un formidable gain de liberté des êtres humains, dans un développement économique dont on nous assure souvent qu’il a permis notre émancipation à l’égard des formes de domination traditionnelles et d’un grand nombre de contraintes matérielles. Même les principaux détracteurs du capitalisme industriel, les socialistes, n’ont pas vu dans son essor uniquement un facteur d’oppression, mais aussi de libération, d’affranchissement à l’égard du règne de la nécessité. 

Comment comprendre qu’une si grande partie des populations occidentales soit au fond d’accord avec l’affirmation brutale de George Bush senior, selon qui “notre mode de vie n’est pas négociable” ?

La liberté des postmodernes, ainsi qu’il le formule, consiste dans le fait d’être débarrassé, exonéré d’un certain nombre de tâches pénibles liées à notre condition d’animaux politiques.

En d’autres termes, il s’agit d’un désir obsessionnel d’être délivré des pesanteurs associées traditionnellement à la condition humaine, d’être, d’une part, déchargés des nécessités matérielles du quotidien, chronophages et généralement considérées comme assommantes : se procurer de quoi manger, boire et se chauffer, faire la cuisine, le ménage, la vaisselle et la lessive, s’occuper des personnes dépendantes qui nous entourent (jeunes enfants, parents âgés, proches malades ou handicapés, etc.), construire et entretenir son habitat...

Or pour être délivré des nécessités de la vie quotidienne, la seule voie reste de se défausser sur les autres des efforts nécessaires pour satisfaire nos besoins, c’est-à-dire de leur faire faire les tâches correspondantes. Ce qui suppose de les y contraindre, par la force et/ou d’autres stratagèmes : en pratique, la délivrance matérielle passe par la domination sociale. Elle en constitue même le signe distinctif, plus sûr que la violence physique. Car une personne en position de domination peut ne jamais avoir à recourir elle-même à la force, soit parce qu’elle la délègue, soit parce que la conscience que la violence plane au-dessus de leur tête suffit pour que les dominés acceptent de prendre en charge une partie des besoins de leurs maîtres.

Par contre, l’histoire montre que les dominants se sont toujours délestés d’un certain nombre de tâches matérielles sur les groupes qu’ils dominaient, qu’il s’agisse des femmes, des esclaves, des serfs ou des ouvriers. Ils leur font faire les tâches domestiques routinières et les travaux pénibles et, dans l’idéal, ils font faire le travail de surveillance et de répression de leurs subordonnés à certains d’entre eux, qu’il s’agisse d’intendants, de contremaîtres ou de policiers, afin d’être délivrés également de ces tâches politiques fastidieuses et pénibles.

Dominer, c’est donc faire faire.

C’est ainsi qu’en mettant le travail des uns à disposition de ceux qui ont les moyens financiers de se l’approprier, le marché met de fait les pauvres à disposition des riches.

MXT

Merci pour cette recension qui me donne franchement envie de lire le bouquin !

Les dividendes versé aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevés, quand le ruissellement va se produire, ça va être une sacrée inondation ! Sérieusement, le CAC 40 a versé aux actionnaires de quoi financer 14 trous de la sécurité sociale : c’est le véritable coût du capital.
Le CICE, c’est un crédit d’impôt qui à la base devait permettre aux grandes sociétés de créer des emplois, elles n’ont pas crée d’emplois. C’est comme la restauration, quand ils ont diminué la TVA, les patrons n’ont pas créé d’emploi.

Lu sur une pancarte : J’aide les rentiers à glander, je bosse jusqu’à la mort.

Hélène de la R…

Merci pour votre analyse, j’ajouterais que s’émanciper, pour les classes populaires, ce n’est donc pas être libéré des tâches liées à la vie quotidienne, mais abolir les rapports de domination.
Pour nommer cette liberté, nous parlons souvent d’autonomie. Mais il ne s’agit pas seulement de se donner ses propres lois, comme le suggère l’étymologie. Sous ce sens juridico-politique, il y a désormais une signification matérielle : pourvoir à ses propres besoins.

Cette liberté des libéraux est la délivrance des exigences du quotidien : être au chaud sans couper du bois (ou au frais sans avoir planté d’arbre), repu·e sans avoir cultivé ni préparé sa nourriture, pouvoir se détacher de son lieu de vie, etc. Délivrance qui inclut également de ne plus avoir se soucier de politique, ne plus s’engager publiquement.

Depuis, c’est dans ces termes-là que nous entendons la liberté, comme purement individuelle : par exemple la liberté d’acheter sa nourriture dans le magasin du monde et jusqu’à celle de se faire livrer un repas tout préparé ou des courses en 30’. Cette liberté-là, pensée par (et pour) les classes dominantes (aristocratiques puis bourgeoises), a fait florès et la gauche n’a su en réclamer que la massification. La liberté de ne pas nous occuper de la dimension matérielle de nos vies aurait pu être une liberté fondée sur l’ascèse, mais elle a plutôt fait le choix de la jouissance.

Et pour jouir sans peine, il faut faire faire à d’autres. Les classes dominantes ont fait faire aux pauvres ce qu’elles trouvaient pénible ou sale ou simplement ennuyeux, de la maison aux champs.

Régis de Nimes

"La collaboration de classe" n'est pas propre au métier de journaliste.
Un certain syndicat a été crée après la guerre par la CIA pour facturer la CGT et diviser les travailleurs français...
Le syndicalisme dit "réformiste" négocie la longueur des chaînes, ce que l'on ne retrouve dans aucun syndicat "patronal".
La "collaboration de classe" et les liens de subordination structurent le monde de l'entreprise. Le coeur de la lutte des classes n'est pas cette sottise "une meilleure répartition des richesses " ou "la haine du riche", mais des pouvoirs nouveaux aux travailleurs dans l'entreprise sur les questions liées au travail, la réindustrialisation, définanciariser l'économie, transparence sur la stratégie industrielle; prendre le pouvoir et le contrôle sur l'argent, le rôle du crédit, la création monétaire avec entre autre un pôle financier public...

Hélène de la R…

Pendant que les dominants nous ringardisent lorsqu’on parle de lutte des classes, eux sont les premiers à l’appliquer. Car ce sont bien les dominants qui mènent une lutte même une guerre de classes. L’homme d’affaires milliardaire Warren Buffet l’a reconnu sans détour : «il y a une lutte des classes bien sûr mais c’est ma classe, celle des riches qui fait la guerre. Et nous gagnons.»

J.M.37

Bonsoir Régis de Nimes
L'idée de permettre aux travailleurs de prendre les décisions dans l'entreprise me paraît fondamentale. Ce sont eux les premiers concernés par les décisions donc il est légitime que c'est à eux que revient l'organisation de la production. L'absence d'intermédiaire comme le manager, évite le parasitage du bon fonctionnement et le surcoût associé.
Mais est-il possible d'y parvenir avec l'appui des syndicats ? A part un ou 2, très minoritaires en adhérents, leur objectif n'est pas là, voire même ils risquent de freiner ce mouvement, car sinon ils perdent un peu leur raison d'être, non ?
Comme pour l'appel à la grève générale reconductible, l'intersyndicale se montre frileuse. Ils préfèrent afficher une unité de façade, décider seuls de journées isolées inoffensives, sans consulter les travailleurs syndiqués de la base sur le plan à suivre, et ne pas prendre le risque de perdre la bataille de l'opinion, alors ils sont timorés. A mon avis, il n'y que si les décisions proviennent de la base, avec des votes des travailleurs en assemblée générale, que ça peut fonctionner.

Régis de Nimes

Vous avez raison.
La délégation de pouvoir, l'étatisme bureaucratique de connivence capitaliste ou soviétique est terrible.
Marx revenait sans cesse sur le rapport de force à l'instant T: « le communisme n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel ».
Le programme du CNR en 1945 en est une fidèle application. La Commune aussi...
"Que faire" disait Lénine ?
A vous de juger par vous-même des forces en présence. En sachant que les citadelles industrielles ont été décapitées au nom d'un principe capitaliste "les avantages comparatifs" qui ont justifé désindustrialisation et délocalisations...
Cordialement.

Hervé Palluel

La recette pour détruire un service public selon la macronie : Commencez par baisser son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique de base pour privatiser un service public. 

MXT

Et on peut dire que la macronie ne démérite pas avec sa recette...
Contre l'avis des français qui, en particulier en zones rurales demandent très majoritairement plus d'établissements publics de soin, plus d'écoles, collèges, lycées, des transports améliorés... A ce stade on peut vraiment considérer que la démocratie est défaillante dans notre pays.
Les empêcheurs de réfléchir en rond vont encore râler oui mais allez voir ce qui se passe ailleurs gnagnagna. Ce n'est pas parce que c'est pire ailleurs (il y a d'ailleurs de nombreux pays où la démocratie fonctionne beaucoup mieux qu'en France) qu'on doit se satisfaire de la situation ici.

MXT

Dans le régime parlementaire, le peuple n’exerce pas le pouvoir. Il ne fait plus de lois, il ne gouverne plus, il ne juge plus. Mais il dépose un bulletin dans l’urne, sorte d’opération magique par laquelle il s’assure d’une liberté absente dans ses actes quotidiens.
C’est sous la forme de la démission que se manifeste la vie politique : démission du peuple entre les mains de ses représentants, démission de la majorité parlementaire entre les mains de son gouvernement, démission du gouvernement devant l’industrie.
Le plus grave n’est pas de céder à l’État, mais d’appeler cette aliénation Liberté.
Et le plus grave, ce n’est pas le bruit des bottes, c’est le silence des pantoufles.
Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens réfléchis et engagés puise changer le monde. En fait, c’est toujours comme cela que ça s’est passé.

Hélène de la R…

La fabrication du consentement, c’est-à-dire obtenir l’adhésion et la soumission de l’opinion en créant les illusions nécessaires, qui peuvent être la création de besoin artificiels (rôle de la pub, du people, du sensationnel, du sport…) ou bien la création de peur, d’insécurité ou de terreur, bref des illusions qui créent des désillusions.

Pour les gouvernants et les manipulateurs d’opinion qui les coachent, le peuple est un troupeau égaré, un troupeau dérouté, bien trop émotif, bien trop incapable de s’occuper de ses propres affaires, et qui doit être encadré, contrôlé et conduit par une avant-garde, une élite de décideurs éclairés.

Les gens doivent être détournés vers des buts inoffensifs, il faut les noyer et les informer avec des masses d’informations qui ne laissent pas le temps de réfléchir. Il faut les persuader qu’ils sont incapables de provoquer des changements. Il faut les convaincre que la révolte entraîne toujours le pire. Il faut les faire voter de temps à autre, leur donner l’illusion de décider, l’illusion nécessaire.

Pour l’un des grands penseurs états-uniens contemporain, Noam Chomsky, la grande réussite du lavage de cerveau en toute liberté dans les démocraties libérales, c’est d’obtenir sans violence ce que les Etats totalitaires obtiennent à coup de bâton.

MXT

C’est tellement la volonté politique actuelle de notre démocratie défaillante.

Françoise Métral

Hier, la CFDT Cheminots a appelé à son tour toutes les cheminotes et tous les cheminots à participer à une grève reconductible, à compter du 7 mars.
80% des travailleurs interrogés ont dit soutenir une grève reconductible à compter du 7 mars, la CFDT Cheminots appelle donc à durcir le mouvement afin de faire reculer le gouvernement.
Elle s'est donc finalement rangée à l'idée formulée il y a un mois par la CGT Cheminots et Sud-Rail.
La surdité et l'arrogance de la macronie commencent-t-elle à radicaliser même les moins radicaux ?

J.M.37

Différents secteurs commencent à construire la perspective d'une grève reconductible, comme l’intersyndicale de la RATP, la CGT Cheminots, SUD Rail, mais aussi les fédérations CGT de la pétrochimie, de l’énergie, des ports et docks, du verre et de la céramique ou encore des syndicats de routiers. Tous ont appelé à une grève reconductible pour imposer une défaite à Macron. Cependant, ils ont aussi insisté sur le fait qu’ils ne s’engageraient pas dans un mouvement « par procuration », qui a déjà conduit à la défaite en 2010 et failli coûter la victoire en 2019.

Le 7 mars, il faut donc que la grève reconductible se propage dans toutes les entreprises. Faire grève est un sacrifice parfois très dur, mais nous avons une occasion de retourner la table inédite depuis des décennies et des moyens de dépasser ces obstacles. Si nous imposons cette stratégie, il est possible de vaincre Macron mais aussi d’en finir avec les salaires et retraites de misère, de gagner la retraite à 60 ans et 55 ans pour les travaux pénibles, de dire au gouvernement, à nos patrons et managers : STOP.

Pour cela, il y a urgence à s’organiser à la base : assemblées générales, assemblées interprofessionnelles, donnons-nous les moyens de convaincre jusqu’au dernier de nos collègues de nous rejoindre dans la bataille, mais aussi de nous adresser à la jeunesse, aux militantes féministes, antiracistes... Le gouvernement a peur que la colère se transforme en paralysie du pays : voilà la voie à suivre.

Participons à la rencontre du Réseau pour la grève générale ce jeudi à 18h30 ! Pour participer, contacter [email protected]

MXT

Oui et pour revenir à la situation présente : j’ajouterais c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller. Pas pour tout réinventer, pas pour rejouer le même spectacle, pas pour attendre on ne sait quel surgissement. Pour ouvrir une brèche, créer un appel d’air. Contre l’apathie. Contre la mascarade démocratique, les farandoles protestataires. On ne tient pas éternellement une société avec BFM, de la flicaille et du Lexomil.

Hervé Palluel

La grève et les divers blocages promettent d’être forts le 7 mars et au-delà.
Beaucoup se préparent à un conflit long et dur, les caisses de grève se remplissent, les annonces de reconductibles se multiplient... Ce qui n’interdit pas, en même temps, de s’interroger sur le travail, le salaire et les retraites, de voir de quoi il s’agit au juste et quel système a produit tout ça. Histoire d’ouvrir la porte à tout autre chose qu’un mouvement social seulement dirigé contre un projet gouvernemental.
Mardi 7 mars pourrait être une date historique. Une journée qui ouvrirait une séquence de lutte victorieuse. Les appels de tous les secteurs de multiplient pour faire du 7 mars et des jours suivants un véritable moment de rapport de force capable de faire reculer le gouvernement. Ce n’est pas arrivé depuis longtemps. Récapitulons les différents appels connus à ce jour :
-6 mars au soir : la fédération CGT de la Chimie appelle à la grève reconductible dans les raffineries ainsi que dans l’industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc et la plasturgie
-7 mars : frappons fort. L’intersyndicale appelle au blocage total du pays le 7 mars. Grève totale, blocages, manifestations de masse. Cette journée est décisive pour la suite.
-L’Union syndicale Solidaires appelle à la Grève Générale reconductible dans l’ensemble des secteurs à partir du 7 mars.
-L’intersyndicale de l’Éducation appelle à la fermeture totale des écoles, collèges et lycées le 7 mars.
-A partir du 7 mars : départ de grève reconductible à la SNCF, à la RATP, dans la collecte et le traitement des déchets.
-8 mars : mobilisation massive dans le cadre de la journée internationale des Droits des Femmes.
-7, 8, 9 mars : les organisations de la jeunesse, même les plus molles, appellent à la mobilisation générale, aux blocus des lycées, et à trois jours de manifestations d’affilée.

J.M.37

La CGT des avitailleurs, ces employés chargés d’alimenter les avions en carburant, a appelé ce mardi les salariés du secteur à se mettre en grève reconductible dès lundi 6 mars au soir contre le projet de réforme des retraites.
A Paris, 8 syndicats du 2nd degré (FSU, CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA, SNALC, CNT) appellent les personnels à s’engager dans la grève reconductible.
Diverses fédérations CGT qui interviennent dans le tri des déchets appellent à la grève reconductible ce 7 mars. Les fédérations de l’énergie, du transport, ou encore des services publics, se sont coordonnées pour mettre le secteur à l’arrêt sur le temps long.
Vous pensiez avoir tout entendu comme argument antigrève de la part du gouvernement, c’était sans compter Olivier Véran, porte-parole d’un gouvernement condamné deux fois pour inaction climatique. Olivier Véran instrumentalise la grave crise écologique et l’exploite à des fins politiciennes.
Il ne sait plus quoi dire pour juguler la mobilisation contre la réforme des retraites. À l’issue du Conseil des ministres mercredi 1er mars, le porte-parole du gouvernement a formulé une mise en garde…des plus culottée. Mettre «la France à l’arrêt», comme l’ambitionnent les organisations syndicales à partir du 7 mars, reviendrait selon lui à « négliger la santé de nos enfants », ou encore « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire ».

Françoise Métral

La réaction de F. Souillot : "Comme depuis hier, on sait que les syndicats sont comme les sept plaies d'Egypte... ce n'est pas moi qui le dit, c'est Olivier Véran. Je ne sais pas ce qu'il avait pris... Je ne comprends pas que le porte-parole du gouvernement puisse tenir de tels propos. Il y a deux ans en arrière, Olivier Véran se félicitait de la France à l'arrêt pendant les confinements. Je ne sais pas si c'est pathologique ou autre chose, mais il était médecin : il aura de bons soins."

De mon côté, j'espère juste que ce ne sera pas une journée de mobilisation massive et sympathique de plus, une démonstration de force de la légendaire capacité des directions syndicales françaises à bomber le torse pour mieux courber l’échine, entraînant les travailleuses et travailleurs dans leurs combines malsaines, transformant n’importe quelle colère en fête au village, n’importe quelle révolte globale en dialogue social. Heureusement, nous ne vivons pas dans le Jour sans fin et nous pouvons tirer les leçons de vingt ans de défaites. Ces démonstrations de force ne créent pas forcément de rapport de force. On est là, très nombreux, mais le gouvernement répond « vu et s’en tape » et les directions syndicales jusqu'à présent proposaient de se revoir pour de gentils défilés plusieurs semaines plus tard ! Or, nos dirigeants sont des gens qui se glorifient de prendre des décisions impopulaires : c’est ainsi qu’ils mesurent leur puissance, leur talent, leur courage, qu’ils pourront ensuite monnayer contre un poste prestigieux au service du capitalisme.

Hélène de la R…

Le rapport de force se crée lorsque la force n’est plus uniquement visible à leurs yeux mais qu’elle leur coupe les jambes : une paralysie de l’économie du pays, de ses transports, de ses services publics, pour une durée indéterminée, voilà qui les met en grande difficulté. Des manifestations très régulières, un peu partout, imprévisibles, quelques préfectures envahies par la foule, des beaux quartiers flippés des hordes populaires, comme en décembre 2018 pour les Gilets jaunes : c’est du rapport de force.

Pour de nombreuses raisons (enjeux de pouvoir internes, carrières individuelles, déconnexion de la base, etc.), les directions syndicales ont leur propre agenda. Et soyons-en sûrs : il ne comporte pas la chute du gouvernement ou même de sa réforme dégueulasse. Hypothèse pessimiste, mais réaliste : ces gens misent sur un essoufflement du mouvement social. Ils en rêvent secrètement la nuit parce que le cours de leurs petites carrières médiocres dépend de la continuité de l’existant. Leur scénographie du dialogue social ne comporte plus, depuis longtemps, d’envie de victoire.

La revendication de la retraite à 60 ans et 55 ans pour certains métiers est de plus en plus présente et tant mieux. Et tant qu’à faire, profitons de cette période de colère et de politisation générale pour demander plus : pas seulement taxer les milliardaires. Les riches comme ça, nous n’en voulons plus. Mais faire en sorte que le produit de notre travail soit affecté davantage à notre sécurité sociale qu’aux dividendes, pour commencer.

Souhaitons que les choses s’intensifient, que les syndicats soient dépassés par la base, que les manifestations dévient de leurs parcours, que la peur s’installe chez nos adversaires, que les éditocrates pro-réforme rencontrent toujours, face à eux, des ouvriers qui leur balancent à la tronche leur violence et leur déconnexion, ce n’est pas du radicalisme échevelé.

MXT

Des idées pour le mois de mars:
Tu nous mets 64, on te mai 68
Te plains pas Mamie, tu pourras télétravailler à l’Ehpad !
A 60 ans le potager plutôt que la start-up !
Vivre avec mon amour, pas avec mon patron

J.M.37

Joli ! Moi je ressorts mes traditionnelles :

Fin du monde, fin du mois, mêmes coupables, même combat
Homo economicus vivement l’extinction
Estimez-vous heureux, Louis XVI aurait aimé qu’on ne lui coupe que l’électricité
Nous obtiendrons gain de cause par tous les moyens, voire même ceux légaux.
Mais qui aurait pu prédire cette manif’ ?
Un peuple qui ne défend plus ses droits et ses libertés devient mûr pour l'esclavage (JJ Rousseau)

Allez j’vous laisse, vais préparer les réserves, PARCE QUE C’EST NOTE PROJECTILE ?

Denis Margot

Aux joyeux bolchos,

Réjouissant de voir tant de passion dans vos maux. L’idée d’en mettre 68, fallait oser, mais patience, on y arrivera petit à petit, cette réforme n’est pas la dernière, la saison 68 va arriver. Allez, les rois.eines de la flemme, sortez de vos canapés, marchez en rang en chantant l’internationale, mais ne soyez pas trop déçus, la démocratie va encore frapper, le sénat l’a approuvée et l’AN, malgré le tumulte des gauchos, va faire de même. Pas de bol, la flemme, pour une rare fois, va devoir se remettre au boulot.

J.M.37

Ohhh un revenant, alors Margot tu tentes de faire ton baroud d'honneur tout seul vu qu'on a abandonné ce fil ?
Encore raté, tout ce que tu écris ne correspond pas à la réalité. T'as vu l'AN a bien voté hein !?
Apparemment tu n'as pas bien saisi ce que les français sont en train d'écrire dans l'Histoire.
Mais t'inquiète bonhomme tu vas pas tarder à comprendre.
Tu pensais sincèrement vivre en démocratie ?
Allé sois fort et soutiens bien Macron et sa clique. Continue à rester le cul sur ta chaise et à regarder passivement les évènement sur lesquels tu n'as aucune prise se dérouler. Nous n'avons pas besoin de personne comme toi, et ne nous remercie pas pour ta formation accélérée sur la lutte sociale, tout le plaisir était pour nous !

Denis Margot

Le JM37, il prend sa tite main, et il coche la tite case en bas et il est averti lorsqu’un revenant lui répond, cool non ?

MXT

Pour la suite des évènements, c'est en MP. bien sûr.

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