Toyota, champion de l'hybride, prend le virage de la mobilité électrique

  • AFP
  • parue le

Le pionnier des voitures hybrides Toyota a dévoilé ses ambitions dans l'électrique lundi au salon automobile de Shanghai, avec le premier modèle d'une nouvelle gamme qui ira affronter Volkswagen.

La future gamme bZ (pour "beyond zero") devrait compter sept modèles au total d'ici 2025. Le premier véhicule, un SUV dont on ne connaît ni le tarif ni les caractéristiques, devrait arriver dans les concessions du monde entier à compter de mi-2022, a annoncé le groupe japonais.

Cette annonce intervient alors que l'allemand Volkswagen, à qui Toyota a ravi en 2020 le titre de premier constructeur automobile mondial en volume, a dévoilé en mars un investissement colossal de 46 milliards d'euros sur cinq ans, en vue de devenir le leader mondial de la mobilité électrique d'ici 2025.

Tous électriques

Tous les grands groupes automobiles comme Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler), Renault-Nissan, Hyundai-Kia ou le chinois Geely (Volvo) ont également lancé depuis plusieurs années la conversion de leurs gammes à l'électrique.

Tous, sauf Toyota, dont la gamme compte des dizaines d'hybrides, de la petite Yaris au gros 4X4 Highlander, mais seulement une poignée d'électriques, dont la camionnette ProAce et la micro-citadine C+Pod.

Le géant japonais avait eu une mauvaise expérience avec l'électrique: dès 1997 aux Etats-Unis, il avait lancé une version électrique de son SUV Rav4, a rappelé lundi le responsable de la technologie chez Toyota, Masahiko Maeda, lors d'une table ronde avec des journalistes.

Faute d'infrastructures de recharge et d'une autonomie suffisante, le faible intérêt des clients avait limité l'envergure du projet. Au même moment prenait son envol la première berline hybride de Toyota, la Prius, influençant la stratégie du groupe pour les années suivantes, a souligné M. Maeda.

Mais les progrès technologiques des batteries et les aides publiques à l'achat d'électriques ont accéléré la transition au cours des derniers mois : en Europe notamment, les électriques ont atteint 15,1% des ventes au dernier trimestre 2020.

10% des ventes en 2025

Toyota considère désormais que l'électrique ne peut pas manquer à une offre "complète" et compte sur un mélange d'électriques, d'hybrides et de voitures à hydrogène, l'autre énergie d'avenir selon lui, pour tourner la page du moteur à explosion.

Le constructeur prévoit de réaliser en Europe 10% de ses ventes en électrique et hydrogène d'ici 2025, aux côtés de 70% d'hybrides, 10% d'hybrides rechargeables et 10% de voitures à essence, a souligné le président de Toyota en Europe, Matt Harrison.

Il concentrera son offre de véhicules 100% électriques là où les automobilistes sont les plus susceptibles de s'y convertir, avec les infrastructures de recharge les plus avancées et les moyens financiers pour les acquérir.

Ces ventes hybrides et électriques devraient également permettre à Toyota de faire mieux que les normes européennes en termes de pollution au CO2, et donc de revendre une partie de ses droits d'émissions, selon M. Harrison.

D'abord fabriquées au Japon et en Chine, les voitures de la gamme bZ pourraient ensuite être produites là où elles se vendent le mieux, donc potentiellement dans les usines de Toyota en Europe, a souligné M. Harrison.

La marque de luxe du groupe Toyota, Lexus, devrait également annoncer une nouvelle gamme "dans les prochains mois", a souligné le dirigeant.

Commentaires

Serge Rochain

Quand l'entêtement d'un seul homme peut avoir des conséquences mortifères sur l'avenir d'une grande marque....
Mais nous avons ça aussi avec Carlos Tavares

Marc Diedisheim

Qu'est-ce qui vous fait penser que la stratégie de (ex)Peugeot est la fruit d'un seul homme ? Tout particulièrement compte tenu de son actionnariat ? Bien cordialement.

Serge Rochain

Parce que c'est toujours le patron qui décide de la stratégie au plus haut niveau et en l'occurrence choisir entre le VT et le VE c'est bien le plus haut niveau de la stratégie de l'entreprise. Le Ca n'a aucun pouvoir de direction, soit il laisse faire le PDG soit il le vire. Et cela s'est bien traduit dans les faits. Tavares à bavé sur le VE sous toutes ses formes (pure ou PHEV) depuis qu'il est à la tête de PSA et aucun projet de VE n'a vu le jour en près de 10 ans et PSA a commencé à ventre du VE et PHEV il y a deux ans ..... sur la papier avec des promesses de bientôt.....tandis qu'on ne voyait plus Tavares interviewé sur les plateaux TV.
Voilà, simple et évident de simplicité
Coediualement

Marc Diedisheim

Les décisions stratégiques sont prises par le P ou le DG certes, mais ne sont pas préparées que par lui seul, et sont soumises à la censure du CA par le biais d'une révocation ad nutum.. Le CA dispose d'analyses stratégiques qui peuvent être différentes de celles de l'équipe opérationnelle et peut de forger sa propre opinion. Le CA n'a pas révoqué M. Tavares, ce qui tend à montrer qu'il était du même avis sur la stratégie que M. Tavares. Sur le terrain, les véhicules électriques à 100% récemment lancés sur le marché par les marques de PSA montrent des chiffres de ventes supérieurs à ceux Renault-Nissan sur les trois premiers mois de l'année, alors que Renault-Nissan a lancé sa gamme depuis de nombreuses années. PSA a en outre réussi à maintenir des résultats nets positifs dans le contexte d'un chute historique des volumes de ventes. Il semble donc que la stratégie industrielle et financière adoptée par PSA n'a pas été si mauvaise que cela. Bien cordialement.

Serge Rochain

Je sais bien que le CA peut révoquer le P et le DG (le plus souvent la même personne) s'il pense différemment mais cela est rarissime et d'autant plus rare que le CA est une délégation d'actionnaires souvent des institutions financières qui n'ont pas de stratégie technologiques et s'en remettent aveuglément aux spécialistes que sont les P et DG, n'étant eux-mêmes que des investisseurs financiers. A moins de signes dramatiques à court terme, il font confiance aux hommes de l'art qu'il ont choisi pour diriger l'affaire. De plus, la plupart des dirigeant de constructeurs de VT (notamment allemands) réagissaient plus ou moins comme Tavares ce qui pouvait calmer les éventuelles inquiétudes des investisseurs.
Je n'ai par ailleurs pas dit que Tavares avait mal dirigé sa boutique durant les 10 dernières années où les VT se vendaient comme des petits pains, en fait, ce qu'il savait faire. Mais je dis depuis le premier jour où je l'ai entendu à propos des VE que ce n'est pas un chef d'industrie visionnaire, et heureusement que les inventeurs et propagateurs du VT sont nés avant lui et que ce produit avait déjà une aura lorsque Tavares est venu au monde. J'avais un grand père qui dirigeait une entreprise de transport avec des charrettes tirés par des chevaux. A titre familiale il avait une calèche et mon père m'avait dit (moi je ne l'ai pas connu) que mon grand père disait que ces voitures bruyantes et fumantes qui puaient ne tiendraient pas longtemps. Dans le discours de Tavares il y a près de 10 ans j'ai retrouvé celui de mon grand père qui avait fini par faire faillite face aux concurrents équipés de camions. Lui n'avait pas su tourner la veste assez vite; mais durant plus de trente ans il avait habilement géré son affaire avec ses charretiers, la plus grosse affaire de transport de Metz parait-il à l'époque, à moins que ce ne soit qu'une vantardise répétées chez les sœurs et frères de ma mère et par elle-même.

Marc Diedisheim

On ne sait rien de la différence entre les déclarations publiques de M. Tavares et les discussions et décisions internes au groupe PSA. Il est plausible que M. Tavares a cherché == publiquement== à retarder l'avènement du VE pendant le temps nécessaire au développement dudit VE au sein de PSA. On peut supposer que, selon le cycle normal de développement de 5 ans, la décision de développer une plateforme commune V thermique/VE a été prise en catimini il y a 5 ans environ. Et en effet il n'est pas toujours efficace d'être pionnier (en Europe) dans une nouvelle technologie. Mais il faut certainement prendre les virages fondamentaux au bon moment. Bien cordialement.

Serge Rochain

On ne sait rien de...... bien sûr, on n'est pas dedans, mais on sait que les asiatiques ont pris le train "électrique" au moins 10 ans avant, et que de nos deux Carlos, l'un ne voyait en l'électrique que la seconde voiture de Madame, celle dont on se sert pour aller chercher les enfants à l'école, et l'autre bavait tout ce qu'il savait sur le VE pendant que MusK à l'ouest et les japonais, coréens et même chinois, construisaient des usines pour fabriquer des VE. Si Tavares faisait la même chose en grand secret lorsque les autres ne se cachaient pas, PSA aurait sorti ses VE en même temps qu'eux, mais ce n'est pas ce qui s'est passé cela fait 7 ans que je roule dans un Outlander PHEV (2014) et ce n'est qu'en 2020 que les premiers PHEV français sont apparus.
En 2016 cela faisait déjà 2 ans que je roulais en PHEV mais "En 2016, quatorze modèles hybrides rechargeables sont disponibles en France, parmi lesquels l' Audi A3 e-tron Sportback, la BMW 225xe, le Mercedes GLE 500e, le Mitsubishi Outlander PHEV, le Porsche Cayenne S E-Hybrid, la Volkswagen Passat GTE ou encore la Toyota Prius Plug-in, la Hyundai Ioniq PHEV ou le Volvo XC90 T8 [3]" pas une seule française...(Wikipedia), mais les premières allemandes apparaissaient déjà.
En revanche, les premiers modèles PSA tant PHEV qu'électrique ont été annoncés en 2018 que pour le troisième trimestre 2019 mais n'ont toutes été disponibles que durant l'année 2020. Et tous les modèles ne sont que les modèles thermiques transformés en électrique, aucune réelle conception de nouveaux véhicules. Du moment qu'il y a la place biscornue suffisante pour loger une batterie c'est bon, et heureusement que la traction électrique prend moins de place que le bloc moteur thermique, ça facilite la chose.
Le discours de Tavares n'était pas une stratégie destinée à créer la surprise, et a surtout montré un capitaine d'industrie tourné vers le passé qui a du en décevoir plus d'un de ceux qu'il avait convaincu que l'électrique n'était qu'une passade mais qui en sont revenus, et ses fakes news de gourou sur les conséquences de l'électrique hantent encore les réseaux sociaux. Vous qui fréquentez les forums, vous devez vous en rendre compte si vous ne fermez pas les yeux. On a le droit de se tromper, mais il faut savoir le reconnaitre.
Cordialement,

Abern

Ils sont tous en train de nous fabriquer des voitures de "gros beauf", hyper lourdes, d'une puissance à ne pas mettre entre toutes les mains, des gros pneus surdimensionnés, des écrans tactiles à profusion illisibles quand on porte des lunettes de soleil à verres polarisés antireflets, avec chaine Hi-fi + caisson de graves pour nightclubs.

Quelle honte sur le plan écologique ces voitures "j’en ai une plus grosse que la tienne" pour "gros beaufs" !
Quel énorme gâchis de matériaux juste pour transporter 4 ou 5 personnes !

A-t-on vraiment besoin de ce genre de véhicules pour un usage quotidien ? Pour aller faire des courses, pour conduire les gosses à l'école, pour aller au boulot ?

Pas du tout écologique tout ça !

Pourquoi les constructeurs ne nous produisent-ils pas des voitures électriques plus modestes et aussi faciles à utiliser que l’étaient leurs ancêtres à pétrole ?

Bernard Max MAES

Le consommateur est le premier responsable. ..
Complètement d'accord. Il faut des voitures électriques simples et légères.
Comme la Twizy Renault ou la Spring Dacia.
La Tesla est une ânerie comme les SUV .

Serge Rochain

Quelles bizarres réactions qui n'apparaissent qu'à l'occasion des véhicules électriques ???
Si Tesla est une ânerie comme les SUV, alors pourquoi n'a-t-on jamais vu dénoncées comme des âneries les berlines à pétrole comme la séries 5 de BMW qui pèsent entre 1700 et 2100 Kg, et je ne vous parle pas des Mercedes, et même de grosses Berlines bien franchouillardes dont la masse dépassent allégrement celles de certains SUV électriques qui eux ont pourtant quelques raisons de peser sur la bascule

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