Transition écologique : la Cour des comptes exhorte à agir de manière « urgente »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Champ vert

Les résultats de la France pour affronter la transition écologique restent "insuffisants", et le gouvernement doit agir de manière "urgente" pour combler "les retards" et faire face à l'augmentation des coûts à prévoir, a préconisé mardi la Cour des comptes.

« Mieux articuler » finances publiques et climat

Dans leur premier rapport annuel sur la transition écologique, les Sages de la rue Cambon mettent en avant une situation environnementale "dégradée" qui nécessite une "action urgente" des pouvoirs publics face à l'accélération du réchauffement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux pollutions.

Ils préconisent notamment de fixer des objectifs sectoriels de réduction de l'empreinte carbone au sein de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de renforcer le rôle du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), qui est aujourd'hui "fragilisé".

Par ailleurs, "il apparaît indispensable de mieux articuler les programmations climatiques et des finances publiques", notamment en renforçant la Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (Spafte), présentée pour la première fois à l'automne 2024. La Cour des comptes recommande que cette Stratégie soit transmise au Parlement "au printemps de chaque année, en amont de la procédure budgétaire".

Lire le rapport de la Cour des comptes sur la transition écologique (septembre 2025).

Un coût « bien inférieur à celui de l'inaction »

Les politiques publiques déjà engagées en matière de transition écologique "produisent des résultats positifs, mais encore fragiles et parfois insuffisants", notent les magistrats.

Ils donnent l'exemple de la baisse du rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre : les données 2024 indiquent que les efforts français "ne sont désormais plus suffisants pour remplir les objectifs climatiques" du pays, soit 55% de réduction d'ici à 2030 et la neutralité carbone d'ici à 2050.

Par ailleurs, la Cour des comptes souligne que "le coût de la transition" écologique" est "bien inférieur à celui de l'inaction". Mais il "va croitre avec le retard pris dans la conduite des transformations".

Citant un récent rapport en juin de la Banque de France, la Cour rappelle qu'un statu quo des politiques menées face au dérèglement climatique conduira à une perte de 11,4% de PIB pour la France d'ici à 2050.

Selon les dernières estimations, "les besoins annuels estimés pour couvrir tous les volets de la transition écologique représentent le double des financements actuellement mobilisés, acteurs privés et publics confondus", indique la Cour. Pour satisfaire ces besoins, elle recommande d'associer le secteur privé.

Commentaires

Denis Margot
La CDC est une assemblée de comptables chargée de vérifier les comptes de la nation. En quoi est-elle compétente pour juger la politique climatique ? Qu’elle s’occupe de son domaine, qu’elle fasse appliquer ses recommandations et qu’elle s’assure qu’elles soient suivies (ce qui n’arrive à peu près jamais), ce serait déjà bien.
Zamur
Comme si nos gouvernants n'avaient pas de vraies soucis actuellement. Transition vers quoi ? Les plantes, et notamment les arbres, ont besoin du CO2. La photosynthèse permet d'émettre du dioxygène. Malgré les millions de tonnes émis, la teneur de l'air atmosphérique en CO2 reste toujours proche de 400 ppm.
Denis Margot
@Zamur. Il n’est pas contesté que le CO2 soit indispensable à la photosynthèse, sans CO2, pas de vie sur Terre, en tout cas pas celle qui nous concerne. Et même, l’effet de serre provoqué par les GES (donc CO2 + tout le reste) est bénéfique, sans lui, la vie ne se serait pas développée. Mais là où vous vous trompez, c’est sur la teneur en CO2. Nous ne sommes pas dans une situation stable, nous sommes sur une pente ascendante. 280 ppm en 1800, un peu plus de 300 en 1950, 425 en 2025 et une croissance régulière de 2 à 3 ppm chaque année. Et si on peut imaginer que la photosynthèse sera plus active, c’est aussi et surtout vrai pour l’effet de serre qui devient trop fort, les GES forment une isolation trop intense pour les IR qui viennent de la Terre en réponse au rayonnement du soleil. Et la Terre se réchauffe…
EutopeUnivsExtrem
L'Europe achete à l'extérieur 375 milliards d'euros de gaz et petrole. Et par exemple, le solde de la facture énergétique de la France avait atteint un niveau record negatif de 116,3 milliards d'euros en 2022 => cela avait creusé fortement le déficit français. Cela, alors que l'on pourrait se passer d'une grande partie de ce pétrole et gaz en investissant fortement et rapidement dans l'Energie propre: nucléaire, Eoliennes marines, Solaire (parkings, toits, autoroutes, etc), et autres (houle, marée-motrice, hydrolienne,etc.) et en stockage électrique (hydrogène, batteries, etc) en se passant des véhicules thermiques beaucoup plus rapidement (comme le font les chinois d'ailleurs).
Goldorak
Vu qu'on est actuellement en large excédent de production électrique, il n'y a même pas besoin d'en ajouter à court et moyen terme. Autant optimiser le stockage et dévelloper les autres décarbonations nécessaires.
ANTOINE
La CDC chapitre régulièrement les gouvernements pour leurs financements insuffisants sur différentes politiques publiques - ici la transition - et d'un autre coté elle les blâme chaque année pour leurs insuffisantes économies sur les dépenses de l'Etat et l'accroissement de la dette ! Moralité 1: la critique est facile, l'exercice du pouvoir l'est moins, et on aimerait voir Moscovi aux manettes et les critiques qu'il recevrait de la CDC. Moralité 2: il y a au moins une moitié de la CDC en trop, et je suis d'accord en cela avec Denis Margot, qu'ils contrôlent les comptes et s'abstiennent de juger au-delà, d'autant que le budget est voté par la representation nationale qui est souvernaine et n'a pas à recevoir la leçon de ces juges des comptes. Ce serait une source d'économie pour l'Etat!

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