Union européenne : un compromis final pour définir les investissements verts, sans trancher sur le nucléaire

  • AFP
  • parue le

Les négociateurs du Parlement européen et des États membres de l'UE sont parvenus mardi à un compromis final pour définir les investissements verts, mais ont reporté leur décision sur la question ultrasensible du nucléaire.

"Nous vivons un moment historique : les colégislateurs européens se sont entendus sur une classification des activités vertes", s'est félicité le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, sur twitter.

Véritable pomme de discorde entre les pays européens, l'atome avait à maintes reprises fait buter les discussions visant à établir une classification des investissements selon leur contribution ou pas à la transition écologique en Europe. Un sujet technique lourd de conséquences financières : non seulement ce nouveau label vert pourrait guider le choix des épargnants mais aussi des banques par exemple qui octroieraient des prêts à des conditions plus favorables pour les secteurs jugés écologiques.

"J'ai parfaitement conscience que le problème du nucléaire va revenir dans deux ans. On a repoussé la chose, car le risque c'était de prendre en otage l'ensemble de la classification", a reconnu le président de la commission Environnement du Parlement européen, le Français Pascal Canfin (Renew Europe), dans un entretien à l'AFP. "Le nucléaire, pour bénéficier du financement lié à des investissements verts, devra passer le test du fait qu'il n'a pas d'impact dommageable, notamment un test sur les déchets", a expliqué l'eurodéputé vert français Yannick Jadot .

Depuis la mise sur la table de cette proposition de la Commission européenne en mai 2018, le nucléaire a fait l'objet d'une énorme bagarre avec d'un côté ses partisans, avec en tête la France, soutenue par certains pays de l'Est, comme la République tchèque et de l'autre, ses opposants farouches, tels l'Allemagne, l'Autriche, le Luxembourg et la Grèce.

Le 5 décembre, les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres de l'UE étaient parvenus à un compromis préliminaire, qui prévoyait trois catégories d'investissement favorisant la transition climatique.

Premièrement : les activités vertes, deuxièmement : celles de transition - c'est-à-dire les meilleures pratiques actuelles dans des secteurs qui n'ont pas encore de solution de remplacement pour une émission zéro carbone, tels l'acier - et troisièmement: "les activités facilitatrices", tels les secteurs qui aident au développement d'activités zéro carbone, comme la fabrication d'éoliennes.

Pour le nucléaire, comme pour le gaz (défendu par les Allemands, les Polonais et les Italiens) : leur appartenance à la deuxième ou troisième catégorie, ou leur rejet, doit être tranché par la Commission européenne deux ans plus tard. Or, ce compromis préliminaire avait été mis en échec lors d'une réunion des 28 pays de l'UE une semaine plus tard.

Pour parvenir à un accord final, il a fallu légèrement modifier la version du compromis préliminaire. Tout a tourné autour le question de l'évaluation à venir par la Commission européenne des déchets nucléaires.

Dans le préaccord, on parlait d'évaluation de "risque", une notion difficile à définir basée sur la probabilité. Dans la version de mardi, c'est désormais le terme "dommage" qui a été choisi, plus confortable pour l'évaluation de la Commission à l'aune des modalités technologiques de la gestion des déchets.

Le compromis obtenu mardi doit encore être validé par les 28 États membres de l'UE - lors d'une réunion prévue mercredi - et par le Parlement européen en janvier.

Commentaires

Rochain

Le "vert" c'est le renouvelable, donc le nucléaire n'est pas vert, mais il est bas carbone, comme le vert.
La gaz naturel n'est pas vert non plus mais il n'est pas non plus bas carbone.
Le biogaz en revanche est vert, et donc bas carbone.

GERARD GRUNBLATT

@prochain
Une définition de ce qu'est "vert" est purement idéologique.
Quelle est la votre.
Si c'est le fait d'être "renouvelable" expliquez moi comment on peut définir comme renouvelable une énergie qui demande des matières premières de 10 à 1000 sinon 1000 fois plus importantes que le nucléaire par kWh produit
Pour moi "vert " est une couleur rien de plus

Rochain

Une énergie qui demande des matières premières de 10 à 1000 sinon 1000 fois plus importantes que le nucléaire par kWh produit ?
De quelle sorte d'énergie parlez vous ? Justifiez par ailleurs ces 10 à 1000 fois plus de matière première ?
Mais peut être, étant sensible aux bruits répandus par le lobby nucléaire, ignorez vous la quantité de matière première dont ce dernier à besoin pour fonctionner, indépendamment de ce qui a été nécessaire à sa construction ?
Savez vous qu'il faut entre 1 et 2 tonnes de minerai uranifère pour ne produire que 500 grammes de ce Yellow cake dont on extraira ensuite que quelques gramme de ce qu'il faudra mettre dans la cuve du réacteur nucléaire. Savez-vous l'énergie qu'il faudra utilisée pour réduire ces tonnes de roches uranifères en une fine poudre qu'il faudra ensuite dissoudre dans l'acide pour ne récupérer que les quelques 500 grammes de Yellow cake amalgamés par contraintes moléculaires qui devront ensuite être centrifugées pour obtenir la bonne proportion d'U235/U238 ?
Su ce plan, le combustible des panneaux solaires ou des éoliennes est gratuit et ne nécessite aucune matière première autres que les photons solaires ou le vent.
Alors peut-être parlez vous de la construction de l'outil transformant les photons solaires en courant électrique ?
Là encore, pour tenir des propos comme les vôtre, sans doute ignorez vous que les panneaux solaires ne sont faits à 90% que de sable, sous deux formes différentes, du verre et du silicium, à peine dopé de quelques 0,001% d'arsenic pour rendre le nombre d'électrons des atomes du silicium légèrement surnuméraires assurant la semi-conduction, et le reste étant surtout de l'aluminium pour le cadre assurant la tenue mécanique du panneau.
Quant aux éoliennes, c'est entre 200 et 400 m3 de béton formant l'assise, une tour généralement métallique ne comptant que pour un pylône EDF de type Chat ou Beaubourg ou encore trianon nécessitant une masse de béton d'assise similaire à celles des éolienne. Ces pylônes supportent les lignes THT en sortie des centrales nucléaires sur des milliers de Km celles ci se trouvant très éloignées des grand centres urbains. D'autres pylônes plus petits supportent le réseau MT et BT pour la partie finale non enterrée. Ces pylônes sont au nombre de 200 000 en France dont plus de la moitié seraient inutiles avec des productions plus proches des lieux de consommation..
On peut continuer si vous voulez en détaillant chaque élément mais je crois que vous n'êtes pas pret à payer l'effort nécessaire à la bonne compréhension en vous contentant de 4 lignes et demie accusatrices dans votre message sans apporter la moindre présomption favorable à vos allégations.
Serge Rochain

Rene BORIES

Pour Répondre à M Rochain : pouvez nous fournir vos chiffres pour une production pilotable en renouvelable à base d'un mixte éolien et solaire électrique ? Pour info la quantité d'énergie dégagée par la fission de 0.53g d'U235 est équivalente à celle fournie par 1000 t de houille. Rapport 1/1 886 792. Depuis quand, je vous cite : le combustible des panneaux solaires ou des éoliennes est-il gratuit ? Si vous désirez nous convaincre du bien fondé de l'utilisation de l'éolien et du solaire pour assurer notre approvisionnement électrique, il vous faudra bien plus que quelques chiffres envoyés à la volée, sans tenir compte de toutes les contraintes desquelles nous sommes tributaires.

Rochain

Inutile de partir en guerre contre les moulins à vent tel un Don Quichotte chevauchant sa Rossinante, d’autre l’on fait avant vous. Vous aussi croyez m’impressionner avec vos connaissances techniques à quatre sous qui eux sont bien envoyées à la volée. Quant au rapport énergétique entre l’uranium et la houille, savez-vous qu’on s’en fiche comme de l’an 40 ? C’était en effet une question d’actualité à cette époque mais aujourd’hui il est question de mettre en balance le renouvelable avec le nucléaire…. Il faut suivre l’actualité mon bon Monsieur Bories.
Sachez, entre nous, que si quelqu’un vous a facturé les photons solaires ou le vent, vous vous êtes fait rouler car ces « combustibles » sont bien gratuits. Mais puisque les chiffres vous manquent sachez qu’avec les performances actuelles des PPV (vous savez ce que c’est au moins ?) les conditions d’ensoleillement que nous avons en France (vous pouvez vous procurer toutes ces données sur le site de l’ADEME qui édite de très belles cartes pour cela), et bien rien qu’en couvrant la surface du bâti de PPV, nous produirions chaque année le double de Wh que ce que produisent nos 58 réacteurs nucléaires, et cela même si la fission de 0,53 grammes d’uranium 235 fourni autant d’énergie que 1000 tonnes de houille ( maintenant vous pouvez retourner à vos lectures de scoops destinées à épater la galerie, en cherchant la démonstration de cette transformation dont vous ne manquerez pas de nous faire part, si vous arrivez d’une part à la trouver et d’autre part à la comprendre). Dans le domaine de la fission je ne peux pas grand-chose pour vous mais si vous êtes aussi intéressé par la fusion je peux sans doute vous éclairer il vous suffit de cliquer sur « structure interne », puis « la fusion » puis les boutons « suivant » jusqu’à ce que vous tombiez sur la page explicitant le phénomène de fusion, à l’URL :
https://climso.fr/documents-pedagogiques
J’en ai assez de ces Don Quichottes qui affirment n’importe quelle sornette pompée sur des sites d’opinion et qui prétendent me donner un cours d’électrotechnique ou de physique nucléaire et qui me demandent des comptes sur ma position vis-à-vis du nucléaire en brandissant des fake News, qui plus est.
Ah, j’allais oublier….. inutile de me répondre pour me remercier…. Ou pour n’importe quoi d’autre d’ailleurs.

Jacques-Olivier

bonjour Monsieur Rochain,

Comment stocke-t-on la production des PPV que vous évoquez (2 fois les Wh actuellement produits par les réacteurs nucléaires) ?

D'avance merci de votre réponse

Rochain

Bonjour Monsieur Jacques Olivier,
Ce n'est pas sur le présent forum que j'ai évoqué une production PPV double de ce que produisent nos 58 réacteurs nucléaires, mais je vais tout de même vous répondre.
L'électricité produite lorsque l'on en a besoin, donc surtout lorsque l'activité économique est au plus haut, c'est-à-dire durant la phase diurne du cycle solaire, n'est pas faite pour être stockée, mais consommée directement. Il n'est donc pas question de stocker l'équivalent de ce que produisent les 58 réacteurs nucléaires et encore moins son double.
Cette question du stockage est récurrente sous la plume et dans la bouche des antis ENR qui croient tenir à travers cet argument l'arme ultime contre les productions variables. Mais je vais vous rassurer, ou vous décevoir, nous n'auront jamais autant besoin de stocker qu'avec le nucléaire qui a inventé cette nécessité. En effet, ne sachant quoi faire de l'électricité produite la nuit EDF vous la vend à bas prix pour chauffer votre eau sanitaire toute l'année et d'après Engie cela représenterait tout de même 15 % de votre consommation, et la moyenne atteindrait 3000 KWh/an
Sachant que selon les sources entre la moitié et les 2/3 des foyers français (au nombre de 38 millions) utilisent l'électricité pour chauffer leur ballon d'eau sanitaire je vous laisse faire le calcule de la part du stockage dans la production de nos 58 réacteurs nucléaires soit de 57 TWh à 76 TWh sur une production de 390 TWh nucléaires.
Maintenant il faut bien cerner le besoin de stockage car aujourd'hui, contraint par les nécessités nucléaires comme je viens de vous en donner un exemple, nous en avons une vision biaisée puisque nous ne prenons généralement pas de douche à 2 heures du matin.
Vous pouvez assez facilement devenir vous-même expérimentateur, en relevant vous consommation HP et HC chaque jour sur votre Linky, en alternant la mise en connexion et déconnexion de votre ballon d'eau sanitaire et vous constaterez par vous même que finalement, votre congélateur et votre réfrigérateur plus une ou deux heures de TV + Radio + quelques lampes de chevet ne représente qu'entre le tiers et le quart de votre consommation nocturne. Donc, finalement un besoin de stockage bien inférieur à ce que l'on peut conclure en regardant ce que produisent les réacteurs nucléaires dans cette période. EDF aujourd'hui conseil de laisse le chauffage au minimum dans la journée lorsque vous quittez votre domicile pour aller travailler permettant ainsi à la machine économique de disposer du maximum de puissance durant la journée. Mais lorsque vous rentrez le soir la maison est froide, vous devez faire marcher au plus fort vos radiateurs pour d'abord réchauffer la maison et ses murs, avant de retrouver le confort recherché, mais la ressource est là puisque l'activité économique s'est pratiquement arrêtée, puis plus tard, une fois la maison réchauffée, c'est les 200 ou 300 litres du ballon qu'il faut remonter en température, et cela se fera en 4 ou 5 heures.
Mais si nous produisons 2 fois plus en journée (en principe il sera inutile d'aller jusque là, l'exemple ne voulait que montrer que les toitures du pays seraient plus que suffisantes) que les 58 réacteurs, nous n'avons pas besoin de chauffer les ballons la nuit, nous n'avons pas non plus besoin de baisser la température de la maison lorsque nous la quittons le matin, bien au contraire, et le soir nous la retrouverons chaude et avec sa masse inertielle elle pourra nous amener tard dans la nuit sans apport calorique supplémentaire avant les premières heures du matin, pour lesquelles il faudra avoir "du stock", mais nous savons le faire sous de multiples formes, tant au bénéfice du court que du long terme (thermique, avec notamment le solaire à concentration, gravitationnel, électrochimique, gaz comprimé, l'inertiel …. auxquels vous pouvez ajoutez les renouvelables permanents, comme l'hydroélectricité, les marées, la houle, l'hydrolien marin et de rivière, …. et les variables qui ne dorment pas forcément la nuit comme l'éolien par exemple et puisque cela est a très long terme, ajoutez le V2G..
Mais ce n'est pas du jour au lendemain que nous auront tout cela, à commencer par la couverture des toitures en PPV, surtout si on y va sur la pointe des pieds en luttant contre toute entreprise en ce sens avec un recours en justice avec demande d'annulation par projet déposé, qu'il soit éolien ou PPV.
En fait, il faut avec le solution solaire faire un virage à 180 degré et retrouver les besoins naturels, car nous nous sommes laissés modifier notre façon de vivre pour s'adapter au besoin de la solution nucléaire, sans nous en rendre compte.
J'espère avoir répondu à votre question

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