- Connaissance des Énergies avec AFP
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Moscou a affirmé mercredi que la situation était "sous contrôle" à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, privée d'alimentation électrique extérieure depuis plus d'une semaine, après des propos alarmants de Volodymyr Zelensky.
Pas de « danger immédiat » selon l'AIEA
"La situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia est sous contrôle. La centrale informe l'AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique, NDLR) de la situation en cours selon les procédures établies et de façon constante", a indiqué sur son compte Telegram l'opérateur russe du site, occupé par l'armée du Kremlin depuis mars 2022.
L'AIEA avait plus tôt indiqué que cette centrale dotée de six réacteurs ne présentait pas de "danger immédiat" tant qu'elle fonctionnait grâce à ses "générateurs diesel de secours".
"La plus grande centrale (nucléaire) d'Europe est privée d'alimentation externe depuis au moins une semaine, ce qui constitue de loin l'événement de ce type le plus long en plus de trois ans et demi de guerre" en Ukraine, a indiqué le chef de l'AIEA Rafael Grossi dans un communiqué diffusé dans la nuit.
Ses déclarations interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé mardi "critique" la situation de la centrale, qui a perdu son alimentation électrique externe le 23 septembre pour la dixième fois depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Il s'agit de la plus longue coupure à Zaporijjia depuis que la Russie a envahi et pris le contrôle de la centrale nucléaire.
Les 6 réacteurs arrêtés après la prise de contrôle russe
La direction de la centrale a informé l'AIEA que le site disposait encore de réserves de combustible pour plus de 10 jours de fonctionnement, selon le communiqué de l'agence.
"Si la centrale fonctionne actuellement grâce à ses générateurs diesel de secours (...) et qu'il n'y a pas de danger immédiat tant qu'ils continuent de fonctionner, il est clair que cette situation n'est pas viable en termes de sûreté nucléaire", a poursuivi M. Grossi.
"Aucune des deux parties n'aurait intérêt à un accident nucléaire (...) Je suis en contact permanent avec les deux parties dans le but de permettre le rétablissement rapide du raccordement de la centrale au réseau électrique", a-t-il souligné.
Moscou et Kiev se sont mutuellement accusés à plusieurs reprises de risquer une catastrophe nucléaire en attaquant le site et se sont renvoyé la responsabilité de la dernière panne d'électricité.
Les six réacteurs de la centrale, qui produisaient avant la guerre environ un cinquième de l'électricité de l'Ukraine, ont été arrêtés après la prise de contrôle par Moscou. Mais la centrale a besoin d'électricité pour maintenir ses systèmes de refroidissement et de sécurité qui empêchent un accident nucléaire, comme la fusion du cœur des réacteurs par exemple.
Depuis le début de la guerre, Zaporijjia a connu de multiples menaces, notamment des bombardements fréquents à proximité, des coupures de courant répétées et des pénuries de personnel. Située près de la ville d'Energodar, le long du Dniepr, la centrale nucléaire est proche de la ligne de front.
