Ursula von der Leyen juge « crucial » de renforcer la connexion gazière entre l'Espagne et la France

  • AFP
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a de nouveau plaidé vendredi pour la relance du projet d'interconnexion gazière entre la France et l'Espagne, baptisé MidCat, jugé "crucial" pour diversifier l'approvisionnement de l'UE et réduire sa dépendance à la Russie.

"Aujourd'hui, toute l'Europe s'accorde à dire qu'il faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles russes", a rappelé Mme Von der Leyen lors d'un discours à Barcelone aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

"C'est essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques et mettre fin au chantage du Kremlin", a-t-elle ajouté, en rappelant que les 27 Etats membres de l'Union européenne s'étaient mis d'accord sur un plan, baptisé "Repower UE", pour renforcer l'indépendance énergétique de l'UE.

Dans le cadre de ce plan, "nous privilégierons les projets transfrontaliers, comme par exemple la liaison cruciale entre le Portugal, l'Espagne et la France", a souligné la présidente de la Commission, en insistant sur "l'importance géopolitique" de cette interconnexion.

"Il faut le faire maintenant", pour "nous libérer des menaces russes", a-t-elle insisté.

Bruxelles cherche depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie à mettre un terme à la dépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de Moscou, notamment en diversifiant ses sources d'approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL).

Les importations de GNL pourraient notamment transiter par l'Espagne, qui dispose de six terminaux gaziers (installations portuaires qui permettent de regazéifier et de stocker le GNL), soit le réseau le plus important d'Europe -- à condition que le réseau gazier ibérique soit mieux relié au reste de l'UE.

L'Espagne ne possède actuellement que deux connexions avec les gazoducs français, à Irún (Pays Basque) et Larrau (Navarre). Or, ces pipelines n'ont qu'une faible capacité de livraison.

Pour combler ce manque, un projet de pipeline baptisé Midcat avait été lancé en 2013 entre la Catalogne (nord-est de l'Espagne) et le sud-est de la France. Mais les travaux ont été interrompues en 2019, faute d'accord sur le financement du projet et en raison de l'opposition de mouvements écologistes.

Le gouvernement espagnol comme la Commission européenne se sont dits depuis favorables à la reprise du projet, dont le coût avait été évalué à plus de 440 millions d'euros.

Madrid insiste cependant sur le fait que cette interconnexion doit également concerner le transport d'"hydrogène vert", et que le coût des travaux ne doit pas être supporté par les contribuables espagnols, s'agissant d'un projet destiné aux consommateurs du reste de l'Europe.

Commentaires

jean BLIN

Ah ah ! l'allemande Ursula von der Leyen ne veut plus du gaz fossile russe mais veut du gaz fossile quand même pour son EnergieWende (tournant énergétique). Ses éoliennes et ses photovoltaïques (et son charbon et sa lignite) ne produisent pas suffisamment pour l'éclairer, la chauffer et faire bouillir ses Kartofffeln et faire fondre l'acier pour les tôles de sa BM ? Et pour ça, lui faut des terminaux gaziers de toute urgence, ceux des Espagnols par exemple qui passeraient par la France, parce que la von der Leyen a refusé les terminaux gaziers allemands, vu que les allemands étaient en contrat avec les Russes pour Nordstream 2 en plus de Nordstream 1. Elle est pas gonflée la von der !!! Et elle s'use quand on s'en sert ?.

jean-philippe …

Il faut rappeler aux consommateurs européens de gaz que le GNL est "structurellement" plus cher ( il faut le liquéfier puis le regazéifier) que le gaz naturel russe( qui est transporté sous pression dans des gazoducs), et que le gaz naturel que les américains veulent nous vendre est essentiellement du gaz de schiste ( les écologistes nous ont expliqué que c'était l'horreur absolu!).

Christian Méda…

Bonjour Jean-Philippe TROLL,
Vous avez raison, le prix du gaz russe moins cher justifie pleinement l'assassinat de quelques dizaines de milliers d'Ukrainiens, voire de Polonais ou d'Européens.
Vous avez raison aussi sur la provenance du gaz américain (schiste) mais ce n'est pas le seul à circuler sur les océans. Il y a quatre ans, il n'y en avait même pas. Le GNL provient essentiellement du Qatar, de l'Australie, de Malaisie, du Nigéria, d'Indonésie, de la Trinité.
Vous avez raison, pour être écologique, il eut mieux valu consommer local (enfin presque, et les tuyaux sont déjà là).
Seulement voilà, nous avons affaire à un dictateur qui ne respecte pas la vie des autres et la question est de savoir si nous devons nous soumettre ou refuser de mourir.

Visiblement, vous avez choisi votre camp. Moi aussi, mais ce n'est la même. Rentrez chez vous, en URSS !

blaizot

C'est probablement moins du GNL que voudrait Ursula mais du gaz par tuyau d'Algérie et rapidement du Sénégal et Mauritanie suite aux très grosses découvertes de BP (Tortue, Yakkar...) si ce n'est du Nigéria : on reparle d'un pipe offshore Lagos-Maroc dont la destination finale ne serait surement pas le seul Maroc

jean BLIN

Combien de temps encore nos dirigeants (qui dirigent quoi au fait ?) comme le micron n° 2 et tous ses prédécesseurs depuis Mitterrand vont-ils laisser les boches décider pour eux, parce que c'est l'intérêt teutonique, ce que doivent accepter, refuser, penser, faire, ne pas faire les autres pays européens et en particulier la France ?
Et que disent les Polonais de revoir 83 ans plus tard des panzers allemands passer à l'est de l'Oder-Neisse et stationner à proximité de la Vistule ?

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