Washington réactive des sanctions contre le Venezuela

  • AFP
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Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils réimposeront des sanctions contre le secteur pétrolier et gazier vénézuélien, jugeant que le président Nicolas Maduro ne respectait pas ses engagements en vue de la tenue cette année d'une élection présidentielle équitable.

"En l'absence de progrès (...), notamment pour permettre à tous les candidats de concourir à l'élection présidentielle de cette année, les Etats-Unis ne renouvelleront pas la licence (autorisant l'achat de pétrole et de gaz vénézuéliens) lorsqu'elle arrivera à échéance le 18 avril 2024", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.

Washington avait déjà annoncé lundi soir qu'il imposait à nouveau des sanctions à l'encontre de la compagnie publique Minerven, qui exploite des mines d'or.

L'organisme de contrôle financier (Ofac) du département du Trésor américain a indiqué dans une note qu'il donnait jusqu'au 13 février pour "terminer toute transaction en cours" avec Minerven.

Les Etats-Unis reviennent ainsi sur l'allègement de leurs sanctions annoncé dans le sillage de l'accord électoral conclu à la Barbade en octobre 2023 entre les représentants du président Maduro et de l'opposition en vue de la tenue d'une élection présidentielle en 2024.

Cet accord avait ouvert la possibilité pour ceux "aspirant à se présenter" à la présidentielle de contester leur inéligibilité, ce qu'ils ont fait.

En réponse, Washington avait ré-autorisé l'achat de gaz et de pétrole vénézuéliens pour une durée de six mois.

Mais la Cour suprême du Venezuela a confirmé la semaine dernière l'inéligibilité à l'élection présidentielle de la principale candidate de l'opposition Maria Corina Machado, une décision dénoncée par Washington et l'Union européenne.

- "Blessés à mort" -

Pas "d'élections sans moi", a lancé lundi Mme Machado, après sa condamnation à 15 ans d'inéligibilité.

Agée de 56 ans, cette libérale réputée pour sa combativité a remporté haut la main en octobre la primaire de l'opposition vénézuélienne, recueillant plus de 2 millions de voix et 92% des suffrages.

Le dialogue entre le gouvernement et l'opposition a débuté en août 2021 et a été bloqué à deux reprises avant la signature de l'accord à la Barbade.

Mais le président Maduro a estimé jeudi dernier que ces accords étaient "blessés à mort".

L'accord de la Barbade "reste le mécanisme le plus viable" pour résoudre la crise au Venezuela, a indiqué le département d'Etat mardi, "mais il faudra pour cela que Maduro et ses représentants respectent la feuille de route et veillent à ce que l'opposition ait le droit de choisir librement ses candidats".

Nicolas Maduro a été réélu en 2018 pour un deuxième mandat lors d'un scrutin boycotté par l'opposition et non reconnu par plus de 60 pays, dont les Etats-Unis, qui ont imposé une batterie de sanctions au pays.

Le Venezuela est dirigé depuis 1999 par le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), qui a d'abord porté au pouvoir Hugo Chavez puis, à la mort de celui-ci en 2013, son dauphin Nicolas Maduro.

Le pays a été plongé dans une grave crise économique, contraignant des millions de Vénézuéliens à émigrer.

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