Éolien en mer : aucune offre pour le projet au large de l'île d'Oléron

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Parc éolien « Centre Manche 2 »

Image 3D du projet « Centre Manche 2 » remporté par le consortium Cotentin Energies Marines (©TotalEnergies)

Le gouvernement a communiqué ce 24 septembre sur le lauréat de l'appel d'offres du projet « Centre Manche 2 » situé au large de la Normandie. Elle a officialisé dans le même temps « l'infructuosité » de l'appel d'offres concernant le projet de parc au large de l'île d'Oléron(1).

TotalEnergies et RWE, lauréats de « Centre Manche 2 »

Le lauréat du 8e appel d'offres sur l'éolien en mer (« AO8 ») est le consortium Cotentin Energies Marines, composé de TotalEnergies et RWE, qui a proposé un tarif de vente de sa production de 66 €/MWh pour ce projet. Ce projet constitue « un investissement global d’environ 4,5 milliards €, le plus important réalisé par TotalEnergies en France depuis 30 ans », indique le groupe. Le consortium s'est également engagé à « mettre en œuvre du financement participatif auprès de la population et des collectivités normandes, pour un montant d’au moins 10 millions d’euros ».

Situé à plus de 40 km des côtes, le futur parc « Centre Manche 2 » aura une puissance de 1 500 MW. Avec le projet Centre Manche 1, l'ensemble des éoliennes implantées dans la zone auront une puissance cumulée d'environ 2,5 GW, « avec l’objectif de produire, à l’horizon du début des années 2030, l’équivalent de la consommation électrique d’environ 2 millions de foyers français ». 

« L’attribution de ce second projet en Centre Manche porte à près de 7,8 GW la puissance cumulée des projets éolien en mer en service, en construction ou en cours de développement sur les côtes françaises », précise le gouvernement. La décision finale d’investissement dans Centre Manche 2 est prévue début 2029, avec un début de la production d’électricité envisagée en 2033. 

Pourquoi le parc au large d'Oléron n'a-t-il pas trouvé preneur ?

Le projet  « Oléron 1 » (AO7), situé en Sud-Atlantique à près de 40 km au large de l’île d’Oléron, n'a en revanche « fait l’objet d’aucune offre au terme de la période de candidature », indique sobrement le gouvernement dans son communiqué. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) avait pourtant présélectionné 9 candidats pour cet appel d'offres « sur la base de leurs capacités techniques et financières ».

Fin juin, le journal La Tribune annonçait déjà un « naufrage annoncé pour le projet de parc éolien au large d'Oléron », évoquant le retrait de 8 de ces 9 candidats(2). En cause ? Principalement un prix plafond trop faible du mégawattheure (MWh), fixé à 100 euros par l’État.

Ce prix était pourtant « supérieur aux prix plafonds des dernières procédures portant sur des parcs éoliens en mer posés (90 €/MWh pour la procédure AO3, 75 €/MWh pour la procédure AO4 et 70 €/MWh pour la procédure AO8) », rappelait la CRE dans un avis d'août 2024 présentant le cahier des charges du projet(3). Tout en indiquant que « la procédure AO7 présente néanmoins des spécificités de nature à réduire sa compétitivité : l’implantation en grande profondeur qui aura un effet à la hausse sur les coûts d’investissement, et un productible a priori plus faible que les autres procédures ».

Pour le syndicat des énergies renouvelables (SER), « le projet au large d’Oléron demeure néanmoins essentiel au développement de l’éolien en mer sur la façade Atlantique », l'échec de l'appel d'offres pouvant être vu comme « éclairant pour les futures zones d’appels d’offres dont la concertation doit permettre d’établir un juste équilibre socioéconomique et environnemental, tout en faisant de la transition énergétique une priorité ». 

« Ce résultat ne remet pas en cause l’ambition pour le développement de l’éolien en mer. Il s’agit d’une étape parmi d’autres dans une démarche de long terme. L’État reste mobilisé pour le développement de ce projet en Sud-Atlantique », assure Bercy.

La CRE a publié le 25 septembre les délibérations relatives à son instruction des procédures concurrentielles AO7 et AO8 portant sur des installations d’éoliennes en mer posées respectivement au large de l’île d’Oléron et au sein de la zone « Centre Manche ». 

Vous pouvez lire ici la délibération de la CRE du 4 septembre 2025 portant avis sur le choix de l’offre envisagé par le ministre chargé de l’Énergie au terme de la procédure concurrentielle n°3/2022 portant sur un second projet d’installation d’éoliennes en mer posées au large de la Normandie au sein de la zone « Centre Manche ».