Ideol confirme le potentiel de son éolienne flottante

Démonstrateur Floatgen

Fournie par le constructeur danois Vestas, l'éolienne de 2 MW du projet Floatgen repose sur une barge flottante en forme d’anneau carré conçue par Ideol. (©Ideol BYTP ECN V. Joncheray)

La société française Ideol a annoncé le 4 juillet les premiers résultats d’exploitation de son éolienne flottante au large du Croisic. Ceux-ci sont « tout à fait conformes et même supérieurs aux attentes ».

Une production de 2,2 GWh au 1er semestre 2019

Installé sur le site d’essais en mer du SEM-REV(1) de Centrales Nantes à 22 km au large du Croisic, le démonstrateur « Floatgen » a été la première éolienne en mer installée et raccordée au réseau électrique en France, durant l’été 2018. Au premier semestre 2019, cette unité de 2 MW a produit 2,2 GWh selon Ideol, concepteur de la fondation flottante (ce qui correspond à un facteur de charge légèrement supérieur à 25%).

Ideol précise que le site du SEM-REV ne présente pas des conditions de vents très favorables mais est « assez exposé côté houle et donc intéressant pour la validation des performances hydrodynamiques de la technologie de flotteur ». La société prend ainsi comme référence le taux de disponibilité de son démonstrateur plutôt que le facteur de charge : la montée en charge de Floatgen a été « progressive […] en parallèle de la validation technique étape par étape d’un ensemble de conditions de houle et de vent subies » ; la disponibilité a été « supérieure à 90% dès le 2e trimestre 2019 » - contre 68% au 1er trimestre - et devrait atteindre son niveau maximal en fin d’année.

Plus d’un millier de capteurs sont installés sur les composants de Floatgen, les mesures réalisées à ce stade étant « parfaitement conformes aux simulations réalisées ». La société se félicite notamment de l’excellente tenue en mer de la fondation flottante du démonstrateur lors de la tempête Miguel début juin 2019, l’installation ayant poursuivi sa production avec une houle de 4,4 m de hauteur (et des vagues jusqu’à 8,5 m) et des vents de 22 m/s (rafales jusqu’à 103 km/h). « Les conditions limites de production sont définies par une combinaison entre la vitesse du vent (arrêt de l’éolienne à 25 m/s) et le niveau de houle », précise Ideol.

Hibiki au Japon, EolMed en Méditerranée

Le concept de fondation « Damping Pool » d’Ideol consiste en une barge flottante en béton, matériau plus léger que l’acier utilisé par d’autres systèmes flottants. Cette barge  - en forme d’anneau carré, creuse en son centre - mesure 36 m de côté et 9,5 m d’épaisseur et est ancrée au fond marin avec 6 lignes en nylon. Elle dispose d’un faible tirant d’eau - 7,5 m - par rapport aux autres systèmes existants (sur le site d’essais du SEM-REV, la profondeur d’eau atteint 33 m).

Le démonstrateur Floatgen doit être exploité « au moins 2 ans ». Un LIDAR (Light Detection and Ranging) sera installé sur site « dans les prochains mois » pour affiner encore les mesures et les différentes données recueillies seront confirmées par un organisme certificateur.

Ideol indique que son système de flotteur est « compatible avec l’ensemble des éoliennes présentes sur le marché ». La société a déjà équipé une seconde éolienne avec son flotteur au Japon (projet Hibiki à Kitakuyshu au sud de l’archipel) qui a « elle aussi subi des événements météo sévères (trois typhons) en faisant montre de très bonnes qualités hydrodynamiques ». Ideol mène par ailleurs le projet de ferme pilote EolMed en Méditerranée et prépare « activement les appels d’offres commerciaux en France » ainsi que le développement de projets à l’étranger (Écosse, États-Unis, Japon, Taiwan, etc.).

Au sein de la filière éolienne offshore, les installations flottantes sont présentées par Ideol comme « la solution la plus appropriée, la plus économique, la moins contrainte par la profondeur et la moins impactante sur les paysages ou sur les autres usages de la mer ». Les coûts de production envisagés dans le futur (auxquels doivent être ajoutés entre autres les coûts de raccordement) ne sont pour l’heure par précisés, l’objectif étant d’être « en phase avec la trajectoire de réduction des coûts observés dans l’éolien offshore fixe ».

À fin 2018, rappelons que l’Europe comptait au total 105 parcs éoliens offshore (4 543 éoliennes) répartis entre 11 pays et d’une puissance cumulée de 18,5 GW. Outre ses éoliennes flottantes en cours de tests, la France ne dispose toujours pas de parc offshore en service(2)

Projet FloatgenIdeol coordonne le projet Floatgen au large du Croisic. Parmi ses partenaires figurent l'École Centrale de Nantes et l'entreprise Bouygues qui a construit la fondation flottante. (©Ideol BYTP ECN V. Joncheray)

Sur le même sujet