La filière nucléaire plus optimiste sur ses perspectives d’ici à 2050

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Centrale nucléaire de Surry aux États-Unis. (©Dominion Energy)

Pour la deuxième année consécutive, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a révisé à la hausse ses prévisions sur le développement du parc nucléaire mondial d’ici à 2050.

Situation actuelle du parc nucléaire mondial et scénarios de l’AIEA

Le parc nucléaire mondial est actuellement constitué de 427 réacteurs nucléaires « en opération » (dont 92 aux États-Unis et 56 en France) de 382,6 GW de puissance cumulée, selon les dernières données de l’AIEA(1). Ce parc a généré 2 653 TWh en 2021, soit environ 9,8% de l’ensemble de la production mondiale d’électricité. Ajoutons que 57 réacteurs supplémentaires sont actuellement en construction dans le monde.

Dans le scénario « haut » de son nouveau rapport publié le 26 septembre(2), l’AIEA estime que les capacités nucléaires mondiales pourraient augmenter de près de 23% d’ici à 2030 (par rapport au niveau de fin 2021, soit 389,5 GW) et « plus que doubler d’ici à 2050 » pour atteindre 873 GW à cet horizon (soit une hausse moyenne de 81 GW par an). Au milieu du XXIe siècle, le nucléaire pourrait alors compter pour 14% de la production mondiale d’électricité selon ce scénario (avec une production annuelle de 7 010 TWh, soit plus de 2,6 fois le niveau de 2021).

Dans le scénario « bas » de l’AIEA, la puissance du parc nucléaire mondial pourrait, par rapport au niveau de fin 2021, légèrement décliner d’ici à 2030 (- 2%) et augmenter à nouveau d’ici à 2050 (+ 3,5%). Au milieu du XXIe siècle, le nucléaire pourrait alors compter pour 6,9% de la production mondiale d’électricité selon ce scénario (avec une production annuelle de 3 435 TWh, soit une hausse de près de 30% par rapport au niveau de 2021).

 

Évolution des capacités nucléaires mondiales dans les scénarios de l'AIEA

Évolution de la production nucléaire mondiale dans les scénarios de l'AIEA

Situation actuelle du parc nucléaire mondial et scénarios de l’AIEA

Selon l’AIEA, la lutte contre le changement climatique et la sécurité d’approvisionnement énergétique constituent les « principaux moteurs des décisions de poursuivre ou d'étendre l'utilisation de l'énergie nucléaire ». Et la pandémie de Covid-19, les tensions géopolitiques et conflits militaires ont précisément fragilisé les systèmes énergétiques et la sécurité d’approvisionnement, souligne l’Agence.

L’AIEA insiste par ailleurs sur le rôle de la filière nucléaire pour faire face aux enjeux climatiques : selon ses estimations, le recours à l’énergie nucléaire a déjà permis « d’éviter près de 70 milliards de tonnes de CO2 d’émissions » supplémentaires au cours des 50 dernières années.

Précisons que les prévisions de l’AIEA restent assez incertaines dans certaines régions du monde : dans la zone « Europe du nord, de l’ouest et du sud »  (qui comprend un peu plus d’un quart des capacités nucléaires mondiale à l’heure actuelle), l’AIEA estime par exemple que le nucléaire pourrait compter, à l’horizon 2050, entre 10% de la production d’électricité dans son scénario « bas » et 31% dans son « scénario haut » (contre 22,5% en 2021).

 

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