GNL : la Russie très dépendante du marché européen

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Les projets de GNL russe sont toujours fortement orientés vers l'Europe

Les projets de GNL russe sont toujours fortement orientés vers l'Europe, souligne le CREA. (©Pixabay)

Si l'Union européenne a réduit fortement sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, ce n'est pas vrai pour le gaz naturel liquéfié (GNL), pointe le CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air) dans un nouveau rapport publié ce 11 avril.

La facture de l'UE : 8,2 milliards d'euros de GNL russe en 2023

En 2023, 13% des importations de GNL de l'Union européenne provenaient de Russie (soit 17,25 milliards de m3 - Gm3 - en excluant de ce total les transbordements vers des États non membres de l'UE).

Ces importations de GNL russe équivalaient à environ 5% de la consommation gazière de l'UE l'an dernier, soit une « faible dépendance », concède le CREA. Le think tank finlandais rappelle que seuls 12 des 27 États membres de l'UE disposaient d'installations pour importer du GNL en 2023.

Au total, 16% des importations de gaz fossile de l'UE provenaient de Russie, contre 24% en 2022 et 46% en 2021. La baisse des importations de gaz russe par gazoduc a été en partie compensée par une envolée des importations européennes de GNL (+ 63% en 2022), notamment en provenance des États-Unis mais aussi en partie de Russie (+ 36% en 2022).

Un prix plafond jusqu'à fin 2027

Pour la Russie, l'UE constitue encore la destination de près de la moitié de ses exportations de GNL. Les volumes de GNL exportés par l'immense installation de Yamal (26 Gm3 au total) ont en particulier été destinés pour 75% au marché européen en 2023.

Selon le CREA, l'instauration globale d'un prix plafond de 17 €/MWh(1) aurait permis de réduire de 60% les revenus de la Russie liées à ses exportations de GNL en 2023 (l'équivalent d'une perte de 10 milliards d'euros de ressources). Si ce prix plafond avait uniquement été mis en place par l'UE, les revenus russes auraient ainsi été réduits de 5 milliards d'euros.

Le CREA suggère de mettre immédiatement en œuvre ce prix plafond au niveau de l'UE et ce jusqu'à fin 2027, date prévue par le plan européen RepowerEU pour s'affranchir totalement du gaz russe(2).

Consulter le rapport de la CREA « Leveraging interdependence: An LNG price cap would have cut Russia's LNG export revenues by 60% in 2023 » (avril 2024, 22 pages)

 

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