7 mesures pour accélérer le développement de la géothermie en France

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Chantier du forage d'un réseau de chaleur géothermique dans le XIXe arrondissement de Paris.

Chantier du forage d'un réseau de chaleur géothermique dans le XIXe arrondissement de Paris. (©CFG/COFOR)

Le ministère en charge de l'Industrie a publié ce 25 juillet un plan(1) composé de sept « mesures concrètes pour accélérer le développement d’une énergie vertueuse » : la géothermie.

État des lieux et grands objectifs

« Malgré son potentiel et les retours d’expérience positifs, la filière représente seulement 1% de notre consommation finale de chaleur et 5,5% de la production thermique des réseaux de chaleur en France métropolitaine », rappelle Marc Ferraci, ministre chargé de l'industrie et de l'énergie, en préambule de la publication.

Dans le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (« PPE 3 », qui doit être adoptée par décret d'ici à la fin de l'été ou après la fin de la navette parlementaire de la PPL « Gremillet »), l'ambition annoncée est de quadrupler en dix ans la production de chaleur géothermique en France métropolitaine : 10 TWh de chaleur renouvelable issue de géothermie de surface en 2030, puis 15 à 18 TWh en 2035 ; 6 TWh de chaleur renouvelable issue de géothermie profonde en 2030, puis 8 à 10 TWh en 2035 (contre 2,3 TWh en 2021).

« Atteindre un objectif aussi ambitieux démontrerait un passage à la vitesse supérieure pour cette filière qui fait quasiment du sur-place depuis 5 ans », rappelait Alexandre Joly, responsable du pôle Énergie au sein de Carbone 4, sur notre site en avril 2025, en listant tous les avantages de la géothermie (bas carbone, pilotable, économique, etc.).

En avril 2025, une mission d'information « commando » géothermie a été mise en place (confiée au député du Bas-Rhin Vincent Thiébaut) dans l'objectif d’accélérer précisément le développement de la géothermie en France (en soutien du plan d’action national actualisé en décembre 2023) et de réduire in fine la consommation d’énergies fossiles dans les bâtiments. 

Les 7 mesures phares

C'est la première phase de cette mission d'information qui a « d’ores et déjà permis d’acter sept mesures d’accélération » applicables dès 2025-2026 pour lever les freins au développement de la filière en France métropolitaine et d’outre-mer. Ces mesures prévoient :

  • le lancement en 2026 d'un appel à manifestation d’intérêt auprès des collectivités locales en vue de recenser les acteurs locaux intéressés, les projets potentiels et leur répartition géographique, et in fine de caractériser la ressource géothermale profonde dans des zones méconnues en France métropolitaine ;
     
  • la réduction en 2026 des délais de confidentialité de certaines données relatives à l’exploration géothermique pour diffuser la connaissance du sous-sol et « dé-risquer les projets ». À l'heure actuelle, les données confiées au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) font l'objet d'une confidentialité de 10 ans. 
    Concrètement, il est prévu de rendre « immédiatement publiques les acquisitions de données bénéficiant d’un financement public et d'abaisser la durée de confidentialité à 1 an pour les données de puits et à 5 ans pour les données géophysiques de surface lorsque ces données ne bénéficient pas de financements publics »(2) ;
     
  • un allègement des procédures applicables à certains projets de géothermie de surface, en relevant le seuil de puissance maximale de la « géothermie de minime importance » sur sondes à 2 MW à l’automne 2025 (ce qui permettra à un plus grand nombre de projets sur sondes de bénéficier de ce régime de déclaration simplifié) tout en étudiant la possibilité de simplifier les procédures applicables sur nappe ;
     
  • la définition au 1er trimestre 2026 des conditions dans lesquelles les installations de stockage calorifique pourront bénéficier du régime déclaratif de la « géothermie de minime importance » ;
     
  • la préparation « d'ici la fin de l’année 2025 » d'un projet de décret sur la durée du temps de travail sur les chantiers de forage géothermique profond (la filière manque de foreurs, avec des temps de formation longs) et a besoin de pouvoir « rehausser exceptionnellement la durée de travail maximale hebdomadaire ») ;
     
  • des actions de sensibilisation et de communication sur l’efficacité et l’exemplarité de la géothermie auprès des collectivités et des prescripteurs (notamment via les actions pilotées par l'Ademe) ;
     
  • le développement du réseau d’animateurs régionaux spécialistes de la géothermie pour couvrir l’ensemble du territoire métropolitain avant la fin de l'année 2026 (en pérennisant les postes d’animateurs existants et en dotant les régions n'en disposant pas d’une mission d’animation).

Ces mesures « ont vocation à être intégrées dans le plan d’action national, qui fera l’objet d’un suivi semestriel dès l’automne 2025 », précise le gouvernement.

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