Activités minières : « il faut plus d'acteurs européens », selon la PDG d'Eramet

  • AFP
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La patronne du groupe minier français Eramet, Christel Bories, estime qu'il faut plus d'acteurs et d'investisseurs européens dans les activités minières, y compris non européennes, afin d'extraire et produire les métaux indispensables à la transition énergétique.

Pour assurer les besoins de la transition énergétique, "il faut multiplier par deux le nombre de mines de nickel et par six le nombre de mines de lithium. Ce sont des investissements énormes car le métier est très capitalistique", a déclaré Mme Bories sur BFM Business vendredi, en souhaitant que "des acteurs européens prennent pied sur des gisements extra-européens".

Selon elle, si les Européens exploitaient tous les gisements disponibles sur le Vieux Continent, cela suffirait à combler "15 à 20%" de leurs besoins seulement pour équiper les pales d'éoliennes ou encore les batteries automobiles avec des métaux indispensables comme le nickel ou le lithium.

Interrogée sur la possibilité d'ouvrir des mines en France, la PDG d'Eramet estime que cela "va être long et compliqué" alors que "des méthodes existent pour faire de la mine en respectant la biodiversité".

"En France, on a une image très Germinal de la mine", a-t-elle affirmé en référence au roman d'Emile Zola, qui raconte les difficultés et la lutte sociale de mineurs au XIXe siècle.

"Le vrai sujet", selon Mme Bories, est de relancer la prospection du sous-sol français. "Depuis les années 70, on n'a pas fait d'exploration minière et on n'est pas descendu en dessous de 300 mètres", a-t-elle dit en demandant "des moyens" pour que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) puisse obtenir des autorisations pour "faire la cartographie" du sous-sol français.

Commentaires

Daphné

Mme Bories parle pour sa paroisse et elle a raison . Il faut explorer le sous-sol national pour la transition énergétique. Il ne s'agit pas seulement de lithium ou du Nickel pour les industries des batteries très polluantes ou bien des éoliennes ( flottantes?) futures à produire en France, mais des investissements aussi massifs dans le gaz naturel conventionnel ou biogaz pour la transition vers l'hydrogène qui ne peut être que de production nationale et ce sans coûteuse prospection.

APO

Les "CAPEX" des projets miniers actuels, incluant le traitement primaire des minerais, sont énormes.
Il est plus que temps de constituer des Leaders "UE" dans ce secteur sinon ce sera une dépendance aux Anglo-Saxons, aux Brésiliens et aux Chinois, ce qui est déjà le cas actuellement...

Serge Rochain

Une autre façon de dénoncer la fake qui circule avec insistance selon laquelle il n'y aura jamais assez de ces métaux (aussitot qualifiés de rares) pour assurer la transition énergétique.... Encore faut-il aller les chercher.

goldorak

il n'y a jamais de pénurie, ce quise produit est une augmentation des couts et une diminution de la production finale car le minerai devient moins accessible et est moins concentré.

Rochain

C'est ce qui se produit sur les combustibles que l'on ponctionné depuis 2 à 3 siecles.
Le problème est différent pour les métaux dont on a besoin pour la transition énergétique. Là, l'apparente pénurie qui fait monter les prix est du à une explosion de la demande qui ne peut pas être satisfaite avec les moyens de production mis en œuvre pour ces matériaux qui étaient d'une utilisation marginale.
Par exemple le cobalt utilisé dans la plupart des technologies de batterie lithium était utilisé précédemment pour des applications aussi confidentielle que l'email l'âge de poteries auxquelles on voulait donner un voile bleu à la couleur de l'email.. Avec les VE on ne joue plus dans la même cour., on passe de la tonne par an au millier de tonnes. Et les petits doigts des enfant congolais sont déjà remplacés par des tractopelles et c'est loin d'être suffisant. Il faut exploiter de nouvelles mines et lancés les prospecteurs sur toutes les pistes.... En attendant, les prix montent.

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