- Connaissance des Énergies avec AFP
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Un comité de groupe France extraordinaire sur la refondation de la filière nucléaire s'est déroulé vendredi chez Areva, une simple "réunion d'étape" d'après la direction, qui n'a servi à "rien" et n'a pas apporté de réponses sur l'avenir du groupe, selon la CGT et la CFDT, les deux premiers syndicats.
"On n'a strictement rien appris" lors de cette réunion, la première du comité de groupe à laquelle participait le PDG Philippe Varin, a déclaré à l'AFP Pascal Evariste, coordinateur CGT. Même son de cloche pour son homologue de la CFDT, Jean-Pierre Bachmann: "rien du tout".
"C'était clairement une réunion d'étape. (...) Il y a des travaux très importants en cours avec EDF qu'on ne peut pas déflorer", a affirmé pour sa part à l'AFP le directeur des ressources humaines du groupe François Nogué.
Cette réunion extraordinaire fait suite à la décision, le 3 juin, de l'Etat de placer sous l'égide d'EDF la majorité d'Areva NP, la division réacteurs du spécialiste du nucléaire. Un mois a été donné aux deux groupes pour négocier les détails de la transaction et conclure un partenariat stratégique.
M. Varin a simplement "présenté les groupes de travail avec EDF" sur la réorganisation, redit qu'il "ne trouvait pas suffisant ce que proposait EDF" pour la reprise d'Areva NP, a poursuivi M. Evariste, estimant que le "mérite" de la réunion était juste "d'avoir vu M. Varin" qui, en six mois, n'était "pas venu une seule fois voir les instances du personnel".
De même, M. Bachmann a déploré que sur toutes les questions posées sur l'avenir du groupe - "on casse le modèle intégré (ensemble des activités liées au nucléaire, de l'uranium aux réacteurs, ndlr), mais on le remplace par quoi?" -, sa stratégie, les réponses aient été "+c'est en cours de négociation+, +on attend+, +c'est pas encore fixé+..."
"Il y a énormément de thèmes qui doivent être considérés dans le cadre de la réforme: le processus de séparation, le partenariat global avec EDF, les impacts sur le périmètre des sociétés, (...) les trajectoires financières, l'augmentation de capital. Il y a beaucoup de sujets très techniques (...) Nous avons expliqué comment nous travaillons sur tout cela", a souligné François Nogué.
La veille, lors d'une réunion ordinaire du comité de groupe France, la direction avait présenté aux organisations syndicales des projections d'emplois sur 2015/2016, dans le cadre du plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2017. Ce plan, décidé après la perte nette record de près de 5 milliards d'euros l'an dernier, devrait se traduire par la suppression de 6.000 postes dans le monde, dont 3.000 à 4.000 en France.
Près de 700 emplois seraient ainsi visés dans les métiers de la production, mais aucun élément n'a été donné sur les sites concernés selon la CGT. La CFDT a évoqué un millier d'emplois visés à La Hague et au Tricastin et regretté que soient en ligne de mire les "métiers industriels alors que c'est dans la production qu'on faisait des résultats positifs".
La direction a également présenté un projet de "simplification" de l'organisation du groupe a indiqué M. Nogué, "avec une réduction des niveaux hiérarchiques et un allégement des fonctions centrales permettant de gagner en efficacité".
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