Une sélection d'articles à relire pour un été 2025 plein d’énergie

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Dame dans un champ l'été

Bel été à toutes et à tous ! (©Pixabay-rsossat)

Les publications s'arrêtent aujourd'hui sur Connaissance des Énergies jusqu'au lundi 25 août 2025 (les dépêches de l'AFP relatives à l'actualité énergétique continueront d'ici là d'être mises en ligne sur notre site). 

Durant ce congé estival, la rédaction vous propose de retrouver une sélection de 15 articles qui ont particulièrement retenu votre attention depuis le début de l'année. Extraits.

Les importations européennes de GNL ont chuté en 2024, mais pas celles provenant de Russie

Flux du GNL

En 2024, les importations de GNL de l'Europe (au sens large en incluant l'UE, le Royaume-Uni, la Norvège et la Turquie) ont chuté de 19%. (©BW Group)

Les importations européennes de GNL russe ont augmenté de 18% en 2024 (+ 12% pour les importations des pays de l'Union européenne), révèle l'Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA). Et ce malgré l'objectif de l'UE de sortir de la dépendance aux énergies fossiles provenant de Russie d'ici 2027.

Les pays européens ont fortement développé leurs infrastructures de regazéification depuis la guerre en Ukraine (les capacités européennes d'importation de GNL ont augmenté de 31% depuis début 2022), précisément pour se détourner du gaz russe, mais « ces constructions ne correspondent pas à la demande », constate l'IEEFA.

« Fin de l’ARENH… pour le meilleur et pour le pire ? », par Nicolas Goldberg

Nicolas Goldberg

« Introduit par la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité (NOME) en 2010, l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH) s’arrêtera en cette fin d’année 2025. À partir du 1er janvier 2026, exit le nucléaire à 42 €/MWh : EDF vendra désormais la totalité de son nucléaire sur le marché, pour le meilleur comme pour le pire suivant le niveau de prix de ces marchés.

Qu’EDF cesse de vendre son nucléaire à 42 €/MWh, est-ce une mauvaise nouvelle ? Tout dépend du point de vue duquel on se place. Chez EDF, le dispositif de l’ARENH a toujours été vécu comme une spoliation, un dispositif asymétrique dans lequel d’autres tiraient les profits de leur travail, sans en porter les risques ».

« L’Union européenne, une puissance de l’uranium qui s’ignore », par Teva Meyer

Teva Meyer

« Avec 22% de la demande globale d’uranium en 2023, les 98 réacteurs qui composent le parc électronucléaire de l’Union européenne constituent le deuxième consommateur au monde. L’UE se place derrière les États-Unis (26%), mais juste devant la Chine (20%), dont la cadence de construction de centrales devrait la propulser à la première place d’ici à 2030.

La presse s’est fait l’écho d’inquiétudes sur d’éventuelles difficultés d’approvisionnement pour l’UE. Dans une situation globale déjà tendue, – rappelons que les mines d’uranium ne produisent que 75% de ce qui est consommé chaque année dans le monde, le reste provenant de sources secondaires (de l’uranium appauvri ou des matières issues du retraitement des combustibles) et de stocks –, l’Europe devrait se préparer aux conséquences d’une concurrence grandissante. »

Voiture électrique : l'UFC-Que Choisir souligne les conditions d'un « choix gagnant »

Citroen C3 électrique

La Citroën ë-C3 est l'une des voitures électriques les plus vendues en France. (©Stellantis)

L'UFC-Que Choisir estime que les véhicules électriques seront, hors aides à l'acquisition, compétitifs à l'achat « dès 2026 pour les véhicules de taille moyenne et en 2029 pour les citadines ». Ces calculs « justifient notre demande de maintien des aides jusqu’à parité des prix », précise Lucile Buisson, chargée de mission environnement et transports au sein de l'association. Sur le marché de l'occasion, « l’électrique s’impose déjà comme une solution financièrement plus avantageuse » que les modèles thermiques, indique par ailleurs l'UFC-Que Choisir. 

L'avantage économique des voitures électriques réside avant tout dans un coût d'utilisation réputé plus faible que celui des véhicules thermiques. Mais « tous les automobilistes ne sont pas égaux face à la recharge » : un grand écart de prix existe entre une recharge à domicile (pour laquelle l'UFC-Que Choisir retient un prix moyen de 23 centimes d'euro par kWh dans son analyse), sur le réseau public pour une recharge lente (36 centimes d'euro par kWh) ou pour une recharge rapide (71 centimes d'euro par kWh).

« Drill baby drill, oui mais pour la géothermie française », par Alexandre Joly

Alexandre Joly

« En France, la production de chaleur géothermique profonde avoisine 2 TWh pour 1500 TWh de consommation d’énergie finale. La contribution de cette filière stagne depuis 2017 et reste donc très marginale dans le mix énergétique français.

Suite à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, le plan français d’accélération des énergies renouvelables met enfin la géothermie à l’honneur. L’objectif est de multiplier par 4 la production de chaleur de cette énergie d’ici 2035. Les atouts et le potentiel sont immenses mais quelques barrières nécessitent d’être levées. »

Mix électrique mondial : plus de 40% de production bas carbone en 2024
Parc solaire de Luzia au Brésil

L'énergie solaire est « devenue le moteur de la transition énergétique mondiale », souligne Ember. (©Iberdrola)

Les filières bas carbone ont compté pour plus de 40% de la production mondiale d'électricité en 2024 « pour la première fois depuis les années 1940 », selon Ember. Au total, 80 pays ont produit plus de la moitié de leur électricité en 2024 grâce à ces filières bas carbone (et 47 pays en ont tiré plus de 75% de leur électricité).

Les principales sources d'électricité bas carbone sont, dans l'ordre, l'hydroélectricité (14,3% du mix électrique mondial en 2024), le nucléaire (9,0%, soit la plus faible part de la filière depuis 45 ans malgré le rebond de la production française selon Ember), l'éolien (8,1%) et le solaire (6,9%).

Qu'est-ce que l'éco-anxiété ?

L'éco-anxiété désigne « un état psychologique de détresse mentale et émotionnelle qu’un individu peut ressentir en réponse à la menace du changement climatique et aux problèmes environnementaux mondiaux », selon la définition de Teagan Hogg (auteur d'une étude de référence en 2021). Cette éco-anxiété peut notamment être provoquée par une expérience directe comme une catastrophe climatique ou indirecte comme la lecture d'un article scientifique.

Dans une étude d'avril 2025, l'Ademe estime qu'environ 15% des Françaises et des Français seraient moyennement éco-anxieux (avec de premiers symptômes qu’il convient de ne pas laisser s’aggraver) et que plus de 10% seraient fortement, très fortement éco-anxieux ou en « risque psychopathologique ». Aucune catégorie sociodémographique n’est épargnée par l’éco-anxiété, mais « à des degrés différents », souligne l'Ademe. 

« ARENH hydraulique et tarification zonale : 2 nouvelles réformes sur le marché électrique ? », par Jacques Percebois

Jacques Percebois

« Le marché européen de l’électricité n’a pas encore atteint son régime de croisière si l’on en juge par les nouveaux débats qui l’animent. Deux questions, parmi d’autres, sont aujourd’hui particulièrement prégnantes.

Un « Arenh hydraulique » permettrait-il de régler le problème de la mise en concurrence des centrales hydrauliques ? La segmentation des marchés nationaux de l’électricité permettrait-elle de limiter les effets pervers des interconnexions transnationales ? »

Un « revenu carbone », solution aux hausses majeures des factures d'énergie à venir ?

Hausse des factures d'énergie

Le réseau Cler alerte sur les hausses de factures d'énergie que pourrait entraîner le déploiement des mécanismes de financement de la transition énergétique aux niveaux français et européen : 6e période des certificats d'économies d'énergie (CEE), marché carbone européen « ETS 2 » et obligation de certificats de production de biométhane (CPB).

Si rien n'était fait - ce qui n'est évidemment pas prévu, reconnaît le réseau Cler - l'impact sur les factures des ménages français serait « du même ordre de grandeur que la hausse pendant la crise énergétique » de 2022. Pour un ménage particulièrement « exposé » aux hausses de prix à venir (habitant « une passoire thermique fossile et un gros rouleur fossile »), le bon ordre de grandeur de l'impact attendu avoisinerait plutôt 200 à 300 €/an selon Pierre Jérémie, directeur d'investissements chez Hy24.

Décarbonation du transport maritime : où en est-on ?

Transport maritime
 La troisième Conférence des Nations unies sur l'Océan (UNOC) a eu lieu en juin dernier à Nice. Il y a été rappelé à cette occasion l'urgence de réduire la dépendance du transport maritime aux énergies fossiles. En avril 2025, l'OMI (Organisation maritime internationale) avait précisément adopté une réglementation « zéro émission nette » pour le transport maritime mondial qui prévoit entre autres la mise en place d'une tarification des émissions de gaz à effet de serre des navires, avec « un nouveau mécanisme, mélangeant marché et taxe ». 

Marie Fricaudet, chercheuse à l’Institut de l’énergie de l’Université de Londres (UCL), détaille ce mécanisme et le cadre Net Zero voté en avril 2025, qui devrait être adopté officiellement en octobre et déployé en 2027-2028. Elle rappelle entre autres que « la décarbonation du transport maritime passe par une combinaison de trois types de solutions : l'amélioration de l'efficacité énergétique, le développement de carburants alternatifs et la baisse de la demande de transport ».

Dix ans après les États-Unis, le gaz canadien accède enfin au marché mondial

GNL canadien

Vue du projet LNG Canada lors de sa construction à l'été 2023. (©LNG Canada) 

Le Canada a commencé à livrer du gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché mondial fin juin 2025. Un événement majeur sur lequel Yvan Cliche, membre du comité scientifique de Connaissance des Énergies, a interviewé Anne-Sophie Corbeau, experte mondialement reconnue dans le domaine du gaz, chercheuse au Center on Global Energy Policy, de l’Université Columbia.

Cette dernière souligne entre autres l’intérêt pour les pays asiatiques, notamment car « la plupart des projets canadiens sont à l’Ouest et donc évitent des points stratégiques comme le Canal de Panama où de récentes sécheresses ont impacté le transit des méthaniers américains ».

Nucléaire iranien : « on est dans la guerre informationnelle »

Tour Azadi à Téhéran

Le Pentagone américain a affirmé avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en juin 2025, avec ses frappes contre les sites d'enrichissement d'uranium de ce pays (Natanz, Ispahan et le complexe souterrain de Fordo). Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a quant à lui jugé que l'Iran disposait des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l'uranium d'ici « quelques mois ».

Pour Clément Therme, spécialiste de l'Iran chargé de cours à l’université Paul Valéry de Montpellier, « un renversement du régime ne changerait pas nécessairement l'ambition iranienne » en matière de nucléaire, « c'est la perception géopolitique qui évoluerait. Sous la présidence américaine de Jimmy Carter, il existait déjà une crainte de prolifération mais l'Iran était plus vue comme une opportunité commerciale que comme une menace », rappelle-t-il.

Le solaire, principale source d'électricité dans l'UE pour la première fois

Production solaire en Europe

Ember indique que la contribution solaire record est sans surprise « en grande partie le résultat des installations continues de panneaux solaires ces dernières années ». (©Iberdrola)

En juin 2025, l'énergie solaire a produit 45,4 TWh dans les différents États membres de l'UE, comptant pour 22,1% du mix européen de production d'électricité ce mois-là. C'est pour la première fois davantage que le nucléaire, première source d'électricité « traditionnelle » dans l'UE (44,7 TWh produits en juin 2025, soit 21,8%). Suivent l'éolien (15,8% de la production d'électricité dans l'UE en juin 2025), le gaz (14,4%) et l'hydroélectricité (12,8%). 

La contribution de la filière solaire a atteint un niveau record dans le mix de 13 pays de l'UE en juin 2025, dont la France (mais aussi en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Bulgarie, en Croatie, en Grèce, aux Pays-Bas, en Pologne, en République tchèque, en Roumanie, en Slovénie et en Suède).

Climat : que faut-il savoir sur la future COP30 à Belém ?

La « COP30 » - qui désigne la 30e Conférence internationale des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) - aura lieu du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, aux portes de la forêt amazonienne au nord du Brésil. 

La ministre brésilienne de l'Environnement Marina Silva a déjà qualifié la COP30 de « COP des COP », alertant entre autres sur la nécessité de parvenir « avant la COP30 à un alignement sur l'urgence climatique ». À Belém, le principal enjeu sera la réévaluation des engagements de réduction d’émissions figurant dans les contributions déterminées au plan national (NDC) pour la troisième période quinquennale d’application de l’accord de Paris (2026-2030), rappelle l'économiste du climat Christian de Perthuis. 

Un conseil de lecture : « L'énergie nucléaire en 100 questions », de Maxence Cordiez et Stéphane Sarrade

Livre de Maxence Cordiez

« Pourquoi se priver d’écrire ici que ce livre est formidable », s'enthousiasme Jean-Louis Caffier, membre de notre comité scientifique. « Il l’est d’autant plus que le pari des auteurs était très loin d’être gagné d’avance  [...] Pour relever ce défi, Maxence Cordiez et Stéphane Sarrade n’ont pas lésiné sur les moyens : trois ans de travail et pour les seconder, une douzaine de scientifiques et ingénieurs pour relire, relire et relire afin de revendiquer un zéro défaut intégral. 

Le grand talent de ce livre est de traiter simplement la grande complexité du sujet. Le travail de vulgarisation est impressionnant. Chacun peut en tirer bénéfice quel que soit son niveau de connaissance sur le sujet. Les cent questions posées apportent des réponses qui tiennent sur quelques pages et qui suffisent à faire de chacun un éclaireur du nucléaire. Chacun pourra devant le barbecue de l’été expliquer à sa famille ébahie que l’avenir de l’énergie est plus au thorium ou aux neutrons rapides qu’au charbon de bois. »

 

Retour des publications de Connaissance des Énergies le lundi 25 août 2025. Bel été à toutes et à tous !

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