Belgique : la plus grande centrale de stockage électrique d'Europe continentale inaugurée

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Ils ne sont a priori pas très spectaculaires, et pourtant ces conteneurs blancs installés au bord d'une petite commune belge forment la plus grande centrale de stockage électrique d'Europe continentale, à même de répondre à un pic de demande du pays, sans avoir recours au gaz ni au fioul.

Bien caché derrière un talus herbeux, le site raccordé au réseau public contribue désormais à la réserve électrique de la Belgique, et à réguler ainsi la fréquence sur le réseau européen, tout interconnecté.

Avec ses 100 mégawattheures (MWh) de stockage équivalant aux besoins de 8 000 foyers, il remplit une fonction de stabilisation encore largement assurée aujourd'hui par des centrales au fioul ou au gaz.

Pour sortir des énergies fossiles, "le stockage en batteries est crucial car il permet de mieux intégrer les énergies renouvelables, en atténuant les effets négatifs de leur intermittence", et en optimisant les infrastructures, explique Jean-Philippe Deckers, responsable d'Elia, le gestionnaire du réseau électrique à haute tension belge. "Il aura un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, et fait partie de notre vision", a-t-il ajouté, en inaugurant les lieux jeudi à Deux-Acren, entre Bruxelles et Tournai.

Accolés à une ligne à haute tension, les 40 conteneurs remplis de batteries Tesla au lithium-ion produites dans le Nevada, stockent et déstockent l'électricité du réseau, à la demande.

La technologie au lithium-ion a été choisie pour sa maturité, explique Michael Coudyser, directeur général de Corsica Sole, un acteur pionnier du photovoltaïque et du stockage, qui a conçu et exploite ce site: "on sait que ces batteries vont durer au moins dix ans".

Les talus anti-bruit préservent les voisins du bourdon des ventilateurs. Un moindre mal "à côté du moteur d'avion" qu'il fallait actionner pour mobiliser le dépôt de fioul adjacent, dit-il. Cette cuve doit être déposée prochainement.

Clé de la transition

"Si nous voulons nous séparer du gaz, qui fait que le prix de l'électricité explose, il faut du stockage", souligne M. Coudyser, qui rappelle là une particularité du marché européen de l'électricité, dont les prix sont aujourd'hui liés à ceux du gaz quand la demande est forte.

Mais au-delà, stocker et déstocker l'électricité sera un des grands sujets de la transition énergétique car il déterminera l'essor des énergies renouvelables, en lissant leurs variations de puissance au sein d'une même journée, quand un nuage passe au dessus du champ de panneaux solaires ou que le vent ralentit...

Le stockage permet également de conserver l'énergie produite aux heures de basse consommation et de la réinjecter aux heures de forte demande. Idem sur une semaine, pour la stocker le dimanche, journée de moindre consommation.

La Grande-Bretagne, une île qui mise fortement sur les énergies vertes, l'a bien compris, et est très en avance sur le stockage. "Un monde sans énergies fossiles est nécessaire et un monde 100% renouvelable est possible. Mais si on veut beaucoup d'énergie renouvelable, il faudra beaucoup de stockage également," résume M. Coudyser.

Mais cela coûte cher : 33 millions d'euros pour le site de Deux-Acren, dont 80% pour les batteries, financés sans subventions. Il faudra environ 7 ans pour le rentabiliser, avec des ventes sur le marché de l'électricité. Pour pouvoir le construire en moins d'un an, la société de gestion Mirova, filiale de Natixis-BPCE spécialisée dans le développement durable et déjà actionnaire de Corsica Sole, a avancé la somme, avant l'arrivée de la banque Edmond de Rothschild.

"Les besoins de développer les renouvelables n'ont jamais été aussi immenses dans cette période de crise énergétique, de besoin de souveraineté énergétique et de lutte contre les problématiques climatiques, et cela ne se fera pas sans des investissements majeurs", commente Raphaël Lance, de Mirova.

Pour autant, pas question à ce stade d'envisager un stockage sous cette forme de volumes trop important: trop coûteux, soulignent les acteurs de l'énergie, qui misent plutôt, comme Corsica Sole, sur l'hydrogène pour pouvoir un jour stocker plus massivement les énergies venues du vent et du soleil.

Commentaires

Daphné

Mais bien sûr, la conclusion s'impose::" les acteurs de l'énergie ... misent plutôt sur l'hydrogène pour pouvoir UN JOUR, stocker plus massivement les énergies venues du vent et du soleil".... Pourquoi UN JOUR?. C'est maintenant qu'il faut se lancer. Tout est prêt, les entreprises , la technologie au point , les réseaux déjà installés les sources d'énergie existantes pour le produire. On attend un coup de pouce politique qui ne vient pas .Pourquoi? Au lieu de stocker l'électricité par des batteries au lithium-ions dernier cri ( rentabilisées en 7 ans durée de vie 10 ans et importées) on peut le stocker comprimé dans des contenants( 750 à 800bars) grâce à des électrolyseurs branchés sur des sources renouvelables et d'eau ( source hydroélectriques historiques par exemple) et relâchée ensuite par des piles à combustible ( fabriquées en Europe et en France ). Cela me paraît plus économique surtout pour notre balance commercciale. Seul inconvénient économique, les électrolyseurs HT se corrodent vite et doivent être changés tous les 5 ans environ. Mais, fabriqués en série ils devraient devenir de moins en moins chers, et moins coûteux que les énormes empilements de batteries ..

GBVV

L'usage n'est pas le même, le temps de réponse d'une batterie est quasi immédiat et est donc bien adapté pour faire de la réserve c.a.d lisser les fluctuations de prod associées aux EnR ou faire du report de prod sur une journée (stocker l'énergie en surplus produite au pic solaire le midi et la restituer à la pointe de conso du soir par exemple). Le rendement du cycle en batterie est assez élevé, de l'ordre de 70-80% alors que pour le cycle stockage - déstockage de l'hydrogène c'est plutôt de l'ordre de 20-30% je dirais.....économiquement ca fait une énorme différence à laquelle s'ajoute les couts d'investissement largement plus faibles pour les batteries à puissance et stock d'énergie équivalents. De plus la durée de vie des batteries stationnaires ne fait que croitre et les fabricants s'engagent sur des garanties de performances pour des nombres de cycles de plus en plus importants...
Le stockage par hydrogène serait plus pertinent pour faire de l'arbitrage saisonnier par exemple (comme les stockages de gaz aujourd'hui) ou hebdomadaire, mensuel.....mais rapidement cela demande des capacités de stockage sous pressions conséquences et donc des couts de construction plus importants, comme c'est de l'hydrogène (= explosif), l'installation est alors classée SEVESO avec tout ce que çà entraine comme contraintes règlementaires et couts associés. Cela associé au faible rendement et aux couts encore élevés des électrolyseurs et leur faible durée de vie, cela rend la solution très très chère aujourd’hui...
Pour finir en fin de vie démanteler une installation de batterie ne prend pas longtemps et ne coput pas chère (reste aujourd'hui la question du recyclage mais qui sera certainement résolue au moins pour partie dans l'avenir...)
Donc pas exactement le même usage, plus simple à mettre en oeuvre et des coûts encore largement en faveurs des batteries....voila pourquoi....

Gildas

Un des enjeux majeurs à résoudre est le découplage dans le Market design entre l’offre intermittente, c’est-à-dire la cueillette d’électricité, et le stockage quelque soit sa forme. Les systèmes à fourniture certaine et pilotable d’électricité à tout instant produise une électricité qui apporte beaucoup plus de service au citoyen sur celle purement intermittente. Les mettre en concurrence ensemble n’est pas logique.
Dès lors, il faut imposer aux fournisseurs d’électricité intermittente une obligation de fourniture pilotable. Cela permettrait de cesser de surinvestir dans les EnR intermittentes, économie qui doit être prise en compte dans le volet stockage.
Enfin, pourquoi attendre ? Pourquoi à t’on attendu ? Nous avons développé la cueillette, nous récoltons les coupures et les prix, du fait d’une coupable imprévoyance de la politique ENR au service de filières mais pas des citoyens.
Pour l’alimentation, on a développé l’agriculture, ce n’est pas pour rien.

Daphné

Sur le danger de l'H2 ce n'est semble-t-il pas exact. L'H2 étant beaucoup plus volatile que par exemple le GN , la densité nécessaire pour une explosion est difficilement atteinte contrairement au GN qui en cas de fuite explose à la moindre étincelle. On peut être surpris que lors de l'accident du dirigeable Hindenburg en 1937, gonflé à l'H2 il y a eu 43 survivants sur 104 personnes embarquées alors que les milliers de mètres cubes auraient dû souffler la totalité des passagers et des spectateurs. Il est dit que l'H2 explose au simple contact de l'air mais là encore il faut une densité importante rarement atteinte. Je suis d'accord qu'actuellement le nucléaire est le melleur moyen de disposer d'une électricité en abondance , décarbonnée et peu chère. Mais cela ne résout pas le problème du stockage qui est l'avantage des énergies fossiles pour le carburant et l'hydraulque pour l'électricité . Sans stockage à l'échelle nationale, le gaspillage d'électricité y compris nucléaire dévaluent la réduction de consommation par civisme et nécessités économiques. Celles -ci sont nécessaires maintenant que 26 réacteurs ( sauf erreur) sont à l'arrêt en maintenance pour des raisons sécuritaires mais d'ici quelques mois un certain nombre espérons-le seront remis en route pour 1 voire 2 décennies. Si on peut passer un hiver avec 1 ou 2 heures de délestage une fois par semaine, en manteau et bonne couette dans la maison on sera l'été prochain, si Dieu et EDF le veulent bien prêts pour rallumer les climatiseurs. et avoir des excédents d'électricité qu'on vendra à l'Allemagne; mais l'Allemagne a besoin d'énergie maintenant pour cet hiver comme nous... et on a pas assez de stocks! On écrême par-ci parlà pour vendre tout de même un peu! Autant d'intrants financiers en moins qui compensaient notre déficit commercial.

studer

Cher monsieur, si on ne se lance pas dans le stockage via l'hydrogène, c'est pour des raisons techniques et économiques.
Techniques, car le rendement d'un tel stockage ne dépasserait pas 30 % (il faut stocker 3 kWh pour déstocker 1 kWh). De plus les électrolyseurs fonctionnent mal quand ils sont alimentés par des sources intermittentes, et encore plus mal avec leurs seuls surplus, encore plus intermittents. Enfin, déjà qu'on manque d'énergie, on ne peut se permettre autant de pertes énergétiques.
Economiques car le coût des électrolyseurs est déterminant, et les énergies solaires et éoliennes sans subventions reviennent cher (cf. études du RTE).
Laissons aux allemands le soin de le démontrer en implantant leurs usines à hydrogène au Maroc pour stabiliser leur production éolienne nationale. On sera ensuite bien contents de n'avoir pas choisi cette stratégie à risques.

Daphné

On fait quoi quand les sources sont insuffisantes et qu'on a pas de réserves? Il y a des choses dont pn ne peut pas se passer, chères ou peu chères: l'eau, la nourriture , un toit et l'énergie depuis l'invention du feu domestiqué. Toutes ces choses passent aux mains de particuliers et le revenu passe avant la nécessité absolue.

Furfari

Lorsque l'on compte l'électricité en ménage, méfiez vous !
100 LWH c'est 1,1 ^10^-7 ou pour que ce soit plus clair 0,0000011%
Ce que ne dit pas l'article c'est quel est le montant des subventions.

Gap

La Belgique consomme environ 85 x 10 exp 6 MWh par an. Donc ce stockage de 100 MWh correspond bien à la consommation journalière d'environ 8000 ménages mais ne correspond qu'à 0.00012% de la consommation annuelle du pays. Et à quel coût ?

Serge Rochain

Quand on pense que durant près d'un an on n'entendait les nucléophiles crier que l'électricité des renouvelable transformés en continu et resinusoidée électroniquement allait nous faire courire à la catastrophe car seules les gros volants des alternateurs des réacteurs nucléaires pouvaient maintenir la stabilité de la fréquence, ça fait rire aujourd'hui où tout le jus transite pas des redresseurs pour pouvoir le stocker dans des accus avant de les retransformer pour refaire de l'alternatif ! plus personne ne parle de cette écroulement du réseau pour cette raison..... et c'est comme ça pour tous les arguments des nucléophiles ....... on ne pourrait jamais supporter plus de 25% de variable, mais certains dont à plus de 50% .... et quand ce sera 100% tous le monde oubliera que c'était impossible :-)))))

studer

Vous confondez tout, mais c'est excusable pour quelqu'un qui ne comprend rien à l'électrotechnique.
Sans stockage, l'éolien et le solaire ne peuvent occuper plus de 30 à 40 % du mix. Et encore, en pénalisant les énergies pilotables (le nucléaire si on ne veut pas de fossiles) qui perdent de leur rentabilité pour pouvoir assurer la compensation des sources intermittentes.
Avec du stockage, on peut évidemment aller à 100 % d'éolien et de solaire. Mais c'est purement théorique. Ensuite il faut examiner les techniques de stockage possibles (pour le stockage de masse, ce ne sont certes pas les batteries, mais le gaz, H2 ou CH4), les rendements des procédés (inférieurs à 30 % : que de pertes !), les coûts du stockage qui s'ajoute à celui des moyens de production intermittents, enfin l'acceptabilité sociale de milliers d'éoliennes et d'usines à gaz destinées à stocker l'énergie. En n'oubliant pas qu'il n'y a pas plus dangereux que l'hydrogène.
Donc on peut tout faire THEORIQUEMENT. Pratiquement c'est autre chose : laissons nos amis allemands démontrer qu'il y a un monde entre la théorie et la pratique.

Rochain Serge

Pauvre Studer qui se croit compétent en électrotechnique... Il y a de quoi rire, il croit même que c'est l'électrotechnique qui permet de déterminer l'optimum entre les diverses sources de production d'un mixe. Je renonce à lui expliquer ce qu'est l'électrotechnique car manifestement il n'a même pas les pré-requis pour comprendre ça, ce qui ne l'empêche pas de perorer sur le sujet, et même de tous les autres. Pour la crème fouettée Studer, vous avez des conseils à donner ?

Schricke

Mr Rochain:
Toujours heureux de constater son immense avance dans la connaissance des problèmes énergétiques qui crucifient le monde moderne, le "Mage" écrit, en interpellant Mr Studer (je cite): "Je renonce à lui expliquer ce qu'est l'électrotechnique car manifestement il n'a même pas les pré-requis pour comprendre ça"
Fermez le ban !... Le "Sage", le "sachant" universel a parlé ! Silence dans les rangs !... C'est vrai qu'à l'heure de la "5G", on peut arrêter d'expliquer le fonctionnement d'un poste à galène, manifestement dépassé sur le plan strictement technique !... N'est-ce-pas Rochain ?
Un ami vient de me transmettre une vidéo montrant un vélo à assistance vapeur !... Génial ! J'aurais aimé transmettre ce document hautement scientifique au "Maître", pour parfaire ses connaissances (qui sont déjà immenses !), mais ne disposant pas de ses coordonnées....
Dommage !

Emmanuel Grenier

Pas étonnant que le serviteur du lobby ENR se réjouissent de cette fake news !!

Rochain Serge

Mon cher Grenier je ne me réjoui pas de cette fake vpe vous dites, pour ma part je l'ai toujours su... Ça ne tien pas debout depuis la première fois où elle a été énoncée comme un mur infranchissable par les nucleophiles comme vous, toujours à l'affût de n'importe quelle ânerie pour tenter de disqualifier les ENR qui gagneront cette guerre avec un nucléaire qui s'effondre dans le monde entier.

metomol

100MWh pour 8000foyers, soit 12,5kWh par foyer de 2 personnes. Mais c'est une moyenne arithmétique, valeur statistiquement fallacieuse comme disait mon prof de math! Car ces 12,5 kWh ne sont pas consommés régulièrement sur 24h. C'est surtout en hiver que l'on a des pointes et pour un ménage de 4 personnes cela représente au mieux 3h de consommation. Par rapport au prix de 33M€ pour 10 ans de fonctionnement, sans compter le coût du recyclage, je me demande si le jeu en vaut la chandelle.

studer

Un foyer de 4 personnes consomme chaque année en moyenne 10 000 kWh, soit 10 MWh.
Une batterie de 100 MWh ne pourrait donc alimenter que 10 foyers.
L'allusion à 8000 foyers dans ce texte est purement fantaisiste.

Rochain Serge

Vôtre prof de math a du oublier de vous dire que cela dépend de ce que l'on cherche à savoir et si la moyenne be donne pas la même information que les extrêmes, ce la n'a rien à voir avec le coût sur la durée. Vous devriez réviser quelques notions de mathématiques, et je ne saurais trop vous conseiller, Une histoire des mathematiques, des origines jusqu'aux algorithmes, parru récemment chez ISTE Editions.

Schricke

D'autant plus que si la moyenne des extrêmes, n'est pas homothétique des extrêmes de la moyenne, on risque de constater qu'une moyenne ascendante pourrait contrarier une moyenne descendante qui évoluerait rapidement vers certains extrêmes redoutables !...
C'est pourtant simple !... Non ?
Les démonstrations du "Maître" sont toujours d'une indubitable clarté ! ("indubitables" ou "imbitables" ?...)
Si on ne l'avait pas, il faudrait l'inventer !

metomol

Merci à Schricke pour cette démonstration humoristique très extrémiste! Nul doute que cela plaira au " Maître du vent". Quoi qu'il en soit ce stockage c est mieux que rien même s'il est modeste sur le plan de l'impact. En France il y a 29,2 millions de foyers de 2,2 personnes en moyenne.( Eh oui ! encore une moyenne qui découpe les gens en petits bouts ! décidément il fait pas bon vivre avec l'INSEE) Alors il en faudrait des stockages comme celui-là. Je vous laisse le soin de faire le calcul. Mais ce que ne dit pas l'article c'est quel est le nombre de cycles prévisionnels de charge/décharge prévus pour affirmer que la rentabilité sera atteinte au bout de 7 ans ? J'ai des doutes.

Robert Sellem

On peut soupçonner que le "business plan" ne tient debout que parce qu'il joue sur les fluctuations extravagantes et rapides du cours de l'électricité tel qu'il a été organisé par l'UE. Ce cernait donc plus un montage financier qu'une "prouesse technique".
Une telle approche n'aurait aucun sens financier dans le cadre d'une électricité régulée (gérée comme un bien commun).
Cordialement

Serge Rochain

Metomol : "Car ces 12,5 kWh ne sont pas consommés régulièrement sur 24h. C'est surtout en hiver que l'on a des pointes "
Vous avez combien d'hivers en 24 heures ?

Schricke

Pouce !...
C'est magnifique !.... Sauf que (je cite l'article): "Avec ses 100 mégawattheures (MWh) de stockage équivalant aux besoins de 8 000 foyers". Bien ! Mais pour combien de temps ?... car on revient toujours au gros mélange des unités (puissance et énergie...) dont sont friands les défenseurs viscéraux des ENRi...
Je me permets, en outre de faire remarquer que 100 Mwh, c'est la "production" (en ENERGIE) d'une seule tranche nucléaire de 1000 Mw... pendant 6 minutes (autrement dit, l'équivalent de la production pendant 1 minute de la centrale de Gravelines !... Ce n'est ni Arcole, ni Austerlitz ! Non ?
Enfin, après de grand "cocorico" belge (ils s'y mettent aussi !), j'ai quand-même l'impression que (je cite) "la plus grande centrale de stockage électrique d'Europe continentale" soit, quand-même, un peu modeste par rapport à la réserve d'énergie accumulée, par exemple, par la "STEP" de Grandmaison (1800 Mw, pour mémoire !...) qui se situe en Isère, assez loin de la Belgique...
Arrêtez vos délires !... Ils nous ont déjà coûté assez cher !
1 + 1 ne font toujours que 2 :!

Vlady

@Schricke : vous avez raison de rappeler l ' existence des STEP , ce sont les plus grands accumulateurs d ' énergie , les batteries présentées dans l ' article font vraiment rikiki à côté ! Les STEP -- 6 en France et 1 en Belgique -- ont été construits en parallèle avec les centrales nucléaires , leur mission : stocker les excédents produits pendant la nuit , et les rendre selon les besoins !! La centrale de COO -- Engie -- est en cours d ' agrandissement , nécessité par les excédents produits par les RNi -- éolien comme solaire -- . Dans un futur proche , cette capacité sera doublée et portée à 1800 MW , avec l ' avènement de l ' éolien offshore . Il existe d ' autres technologies de stockage de masse , mais peu usitées jusqu ' à présent , pourquoi ??

Schricke

à Vlady;
Merci pour vos commentaires, plus "réalistes" que le "papier" de ce "journaliste" qui méconnaît manifestement le sujet dont il disserte, en nous prenant pour des imbéciles (et là je reste poli !...). Il est vrai qu'avec la pléthore d'admirateurs viscéraux des ENRi, qui continuent à confondre puissance et énergie, (et qui sont peut-être de bonne foi ?...) fussent-ils belges, il y a de quoi perdre son "latin" !...
Par contre, vous indiquez (je cite): "Il existe d ' autres technologies de stockage de masse , mais peu usitées jusqu ' à présent , pourquoi ??"
Pouvez-vous préciser à quelles technologies vous pensez ? Personnellement, à ma connaissance, aucun moyen (en dehors des "STEP") de stokage d'énergie n'est susceptible, dans l'état actuel de nos connaissances, de "tenir" pendant plusieurs jours (ou mieux, plusieurs semaines) l'énergie nécessaire à l'alimentation d'une simple usine dont la puissance souscrite est de quelques dizaines de Mw, et fonctionnant en continu (24/24, 365j/an, comme il en reste encore (et heureusement !) quelques-unes chez nous !...

Vlady

@Schricke : la France possède beaucoup de barrages , chacun d ’ eux peut être converti en STEP , il y a là un potentiel gigantesque qui dort ! Les STEP actuels sont basés sur le déplacement vertical d ' une masse d ' eau , on peut aussi envisager pareil déplacement d ' une masse solide : en Suisse un projet envisage une tour d ' environ 100 m. de haut , comprenant plusieurs compartiment verticaux en alvéole , chaque compartiment étant muni d ' un lest ! Au sommet , une grue est chargée du déplacement des lests , les uns après les autres , en fonction de la demande : on descend les lests pour produire de l ' électricité , et inversement pour emmagasiner de l ' énergie cinétique !! Dans les Montagnes Rocheuses aux États-Unis , on a testé des convois ferroviaires basés sur le même principe ! En Belgique , en France , nous avons des anciens puits de mines , non remblayés -- jusque 1.000 m. de profondeur -- qui pourraient fonctionner de la même manière , idem pour les téléphériques , ce ne sont pas les montagnes qui manquent en France !! Autre technologie : l ’ air comprimé ; à Nantes on construit un building équipé de cellules photovoltaïques et de petites éoliennes , les excédents produits sont stockés sous forme d ’ air comprimé , on pourrait envisager d ’ équiper la France en pareilles installations à proximité de « fermes » solaires . Toutes ces installations ne produisent pas des énergies aussi considérables que les STEP , mais c ’ est l ’ installation de multiples stockages qui pourrait aider à gérer les flux énergétiques variables …..
J ’ ai l ’ impression que nos ingénieurs aujourd ‘ hui manquent singulièrement d ’ imagination !

Emmanuel Grenier

Les STEP sont à l'évidence LA solution pour stocker de l'électricité en masse. Mais nous sommes confrontés à deux problèmes aujourd'hui :
1) on a énormément de mal à construire de nouveaux barrages en Europe occidentale, du fait de l'opposition des écologistes
2) investir dans une STEP n'a de sens que lorsque l'on maîtrise toute la chaîne de production et distribution d'électricité, comme c'était le cas d'EDF avant la réforme imposée par la Commission Européenne et son idéologie farouchement libérale.
Qui investirait dans une STEP pour réguler le courant alors qu'il ne tirera aucun bénéfice de son investissement ???

Robert Sellem

Il me semble avoir lu tout dernièrement que ce projet de stockage en Suisse avait été abandonné.
Je suppose que les masses mises en jeu (et donc l'énergie stockée) est ridiculement insuffisante par rapport à la masse d'eau stockée dans le lac de retenue d'un STEP.
Bien cordialement

Emmanuel Grenier

Il me semble que le titre de cet article est trompeur, voire mensonger.
Les plus grands centres de stockage d'électricité européens sont les centrales de pompage turbinage de Nant de Drance en Suisse et de Grandmaison en France. La première peut délivrer 20 GWh au réseau pendant 8h. C'est un peu plus que 100 MWh, tout de même !!! Comme le dit Schricke, "arrêtez les délires". L'idéologie du "small is beautiful" nous a mené au bord de la catastrophe et on est en train de mettre en place des délestages en France, comme au Burkina Faso !!!
Les batteries sont aujourd'hui (et pour longtemps, à moins d'un saut technologique extraordinaire) inadaptées pour faire fonctionner un système électrique national. Elles servent d'alibi aux promoteurs des énergies renouvelables pour faire oublier qu'un système électrique basé sur les ENR a forcément besoin de gaz fossile pour fonctionner de façon sûre et continue.
Bref, encore un article de propagande, suscitée par le lobby ENR :-(

Tamain

"Connaissance des énergies"? C'est bien le titre de ce journal qui donne l'impression que ça y est : on sait stocker l'électricité. Mais le journaliste qui a écrit de mauvais papier est nul en physique et en connaissance des énergies: il confond puissance et énergie; il donne l'impression que 100MWh, c'est beaucoup alors que c'est 1 pour 1000 de ce que l'on sait stocker en France dans les STEPS. Et 100MWh, c'est l'énergie fournie par un seul réacteur nucléaire en 6 minutes.... Pourquoi la presse contribue-t-elle a désinformer ses lecteurs? La vérité, c'est que l'on ne sait toujours pas stocker massivement l'électricité. La seule solution serait l'hydrogène, mais à quel prix !

Emmanuel Grenier

Connaissance des énergies n'est pas un véritable journal. C'est un site qui reprend toutes les dépêches de l'AFP qui ont trait à l'énergie.
Ici, c'est l'AFP qui a franchement déconné !!!! Mais ce n'est pas une surprise : cette agence est infectée de journalistes-militants verts et antinucléaires, qui ont perdu toute déontologie.

Connaissance d…

Bonjour,
Quelques rappels sur Connaissance des Énergies : notre média publie quotidiennement des articles d'actualité et des contenus pédagogiques sur l'énergie.
ET nous mettons par ailleurs à disposition un flux de l'AFP de dépêches relatives à l'énergie, dont celle que vous commentez ici.
Il s'agit d'un outil de veille très utile qui nécessite toutefois quelques précautions, comme la plupart de nos lecteurs le savent désormais...
Bien cordialement,
La rédaction
 

Schricke

Bonjour, et merci pour ces précisions ! On peut espérer que les rédacteurs de ces articles, parfois très fantaisistes, aient la possibilité de prendre connaissance des commentaires et critiques des lecteurs à qui il arrive (souvent !) d'être un peu plus "objectifs" et réalistes !...
Est-ce le cas ?

Daphné

Très très intéressant cette suite de commentaires, certains de gens sages et bien informés d'autres comme d'hab. venimeux dont la vindicte fait douter des arguments qu'il défend. Quant à l'énergie hydraulique historique , 2ème en terme de puissance installée dans notre pays , elle est jusqu'à présent notre seul moyen de stockage d'électricité et le moins chère, produite à 1,4cts d'E le Kwh. ( 4cts d'E pour le nucléaire qui devrait augmenter):. L' arrêt des réacteurs pour raison de maintenance et de sécurisation est absolument indispensable et bravo à EDF pour avoir entrepris ce travail titanesque hélas dans l'urgence.. La production d'électricité est indispensable , incontournable mais elle ne résout pas le problème de l'énergie pour la mobilité et l'importation de carburants fossiles , près de 50% de nos importations . Le déficit de notre balance commercial risque encore de s'aggraver du fait de l'équivalence progressive entre le dollar et l'Euro . Ce n'est pas en remplaçant l'importation de carburants par l'importation de batteries au lithium qu'on résoudra la question. Certes il y a le bioGN, hélas aussi l'éthanol, qui ne sont qu'un infime appoint des besoins. La solution? A mon avis, la production d'H2 vert industriel par des électrolyseurs modernes d'un MW alimentés par une partie de la production électrique de nos ouvrages d'hydoélectricité. On se plaignait du coût exorbitant des installations et de la logistique... je ne suis pas certaine que l'argument ne soit pas dépassé. EDF a misé des dizaines de milliards pour la sécurisation du nucléaire parce que c'était absolument nécessaire . Un électrolyseur d'1MW c'est quelques millions d'E rapidemment rentabilisés . Une éolienne moyenne env. 3 millions d'E . Le système , la logistique les moyens techniques sont arrivés à un seuil de bonne rentabilité. Manque la volonté politique, le dilemme de la poule et de l'oeuf: Pas d'utilisateurs= pas de production, pas de production= pas d'utilisateurs.

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