- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les professionnels de la recharge appellent le gouvernement à prolonger de deux ans le crédit d’impôt dédié aux bornes « pilotables » installées à domicile, supprimé dans la version initiale du projet de loi de finances (PLF) pour 2026 et non rétabli à ce stade des débats parlementaires.
Ce que prévoit aujourd’hui le dispositif
Le crédit d’impôt actuel s’applique aux dépenses payées jusqu’au 31 décembre 2025 pour l’acquisition et la pose d’un système de charge « pilotable » (capable de moduler ou programmer la recharge), à hauteur de 75% du coût dans la limite de 500 € par borne, sous réserve d’une facturation réalisée avant fin 2025 et d’une installation par un professionnel.
Selon l’annexe “Voies et moyens” du PLF 2026, 47 332 foyers ont bénéficié du dispositif en 2024 pour une dépense fiscale de 23 M€ (prévision inchangée en 2025-2026, le « fait générateur » s’éteignant au 31 décembre 2025).
Le PLF 2026 ne reconduit pas le crédit d’impôt au-delà du 31 décembre 2025. Un amendement de la commission des finances visant une prolongation de deux ans a bien été adopté le 21 octobre 2025, mais la mesure n’a pas été retenue ensuite en séance publique le 25 octobre.
Pourquoi la filière insiste sur le « pilotage »
Dans une lettre adressée au ministre de l'Économie, les signataires (Avere-France, UFE, Mobilians…) défendent des bornes communicantes qui déplacent automatiquement la recharge vers les périodes durant lesquelles l’électricité est abondante et moins chère, notamment avec l’évolution en cours des heures creuses et l’introduction annoncée d’heures « super creuses ». Ces bornes contribuent aussi à mieux intégrer des périodes de prix très bas, voire des prix négatifs liés à l’essor du solaire en milieu de journée.
Dans leur courrier, les acteurs rappellent que ces équipements permettent aux utilisateurs de voitures électriques "de recharger (leur) véhicule au moment où l'électricité est la moins chère, ce qui réduit significativement (le) coût d'usage et contribue à soulager le système électrique". Ils citent aussi une étude selon laquelle "le pilotage dynamique permet une économie annuelle moyenne de 150 à 200 euros par véhicule".
"Le crédit d'impôt n'est pas une aide supplémentaire pour la voiture électrique en tant que telle, mais vise à orienter la recharge vers des comportements vertueux pour le réseau et pour la collectivité", ont-ils argumenté.
Ce que doivent savoir les particuliers en 2025
En l’état, le crédit reste mobilisable pour des travaux payés et facturés d’ici au 31 décembre 2025, sur des bornes « pilotables » conformes et posées par un installateur qualifié, la dépense devant être déclarée sur les revenus 2025 au printemps 2026. Des règles d’éligibilité précisent les cas particuliers (plafonds par logement, cumul avec d’éventuelles aides locales).
La filière met en avant un dispositif « au coût maîtrisé » et un levier de flexibilité utile au système électrique, dans l’attente de l’issue définitive du PLF 2026 au Parlement. Les chiffres budgétaires 2024, ainsi que l’extinction du fait générateur au 31 décembre 2025, sont rappelés dans les documents officiels.
