Climat : la Banque mondiale va aligner ses financements sur les objectifs de l'Accord de Paris d'ici 2023

  • AFP
  • parue le

La Banque mondiale a adopté un nouveau plan d'action quinquennal sur le changement climatique pour aligner ses flux de financements sur les objectifs de l'Accord de Paris d'ici 2023, a annoncé l'institution dans un communiqué vendredi.

"Nous avons présenté à notre conseil d'administration les éléments clés du nouveau Plan d'action de la Banque mondiale sur le changement climatique", a affirmé David Malpass, président de l'institution financière. "Pour réaliser notre double objectif de réduction de la pauvreté et de promotion d'une prospérité partagée, il est essentiel que le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à intégrer pleinement climat et développement", a affirmé M. Malpass.

À cette fin, le plan s'engage à "aligner les flux de financements sur les objectifs de l'Accord de Paris". L'institution affiche cet objectif alors que les États-Unis, son premier actionnaire, viennent en janvier, avec la présidence de Joe Biden, de rejoindre à nouveau l'Accord de Paris sur le climat.

Il y a quatre ans, Donald Trump avait sorti les États-Unis, deuxième plus gros émetteur de CO2 du monde, de cet accord qui a pour objectif de limiter la montée des températures de la planète à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle, et de poursuivre les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré.

D'ici 2023, tous les financements de la Banque mondiale seront conformes aux objectifs de l'Accord signé en 2015. Quelque 85% des projets financés par la SFI, le bras d'investissement privé de la Banque mondiale, et par la MIGA, son agence de garantie, le seront en 2023, et 100% le seront en 2025, a précisé la Banque.

Autre volet du plan : la Banque a confirmé accroître dans les cinq ans de 26% à 35% la proportion des financements consacrés au climat. "Il s'agit de répondre d'abord aux besoins de décarbonisation des pays", a indiqué à l'AFP Stéphane Hallegatte, principal économiste de la cellule climat à la Banque mondiale. "L'objectif est de faire du développement désormais compatible avec les questions climatiques. Ce que nous ne voulons pas, c'est utiliser 35% de nos ressources sur le climat et voir le reste de nos actions complètement déconnectées du sujet", a ajouté l'économiste.

La Banque mondiale privilégiera les projets d'énergie renouvelable, de transports publics, de gestion des forêts, a-t-il précisé. L'institution de développement, qui ne finance plus de projets de centrales au charbon depuis 2010, va aussi soutenir "une transition équitable hors du charbon". "Nous allons considérablement augmenter notre soutien à la transition hors du charbon dans les pays qui demandent de l'aide", précise le communiqué.

La Banque mondiale, qui est "le plus grand fournisseur multilatéral de financement climatique pour les pays en développement", a financé pour 83 milliards de dollars de projets liés au climat depuis cinq ans, dont 21,4 milliards pour l'année 2020 seule.

Commentaires

Gautier

Malgré la pression médiatique et sociétale, la finance mondiale continue fort heureusement de financer tant bien que mal le développement des énergies fossiles. Une déficience d’investissements au cours des prochaines années pourrait avoir raison d’une filière qui reste aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, l’une des clés de notre société de croissance.

Le développement de champs d’hydrocarbures répondant à un « temps long » cette déficience induirait inévitablement une rupture structurelle des offres pétrolières et gazières mettant à bas une société de croissance déjà fortement abîmée par la crise du Covid-19 et détériorerait immanquablement les économies émergentes.

Renzo Bee

Cela veut dire que l’Afrique sub saharienne continuera à cuisiner au bous et charbon debois, en deforestant et emettant une pollution de l’air largement au dela des limites de l’OMS.
Au lieu de privilegier ce qui est faisable et en partie réalisé : le gaz en bouteille.
La cuisson à l’électricité est imaginée avec difficulté en 2050 lorsqu’ils seront 2 milliards à bruler du bois.
Je considere l’approche dogmatique des DFIs comme une erreur largement évitable.

Finzi

Le financement des transitions énergétiques nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique, se heurte à un manque de moyens financiers des Etats signataires et Partis de l'Accord de Paris ainsi que l'absence de reconnaissance de la responsabilité majeure de la consommation mondiale de biens et de services dans la catastrophe en cours de développement. Les deux sujets sont intimement liés. Nous devons, par le biais d'un consensus international, rehausser d'un ou deux points l'ensemble des fiscalités indirectes liées à la consommation de biens et de services des pays riches et moyennement riches, ainsi que les taxes d'import/export, afin de récolter chaque année entre 300 et 1000 milliards de dollars. Nous pourrons alors créer un Fonds Mondial de Décarbonation et instaurer un Plan Mondial de Décarbonation dont l'objectif premier, en urgence, consistera à financer le remplacement d'une partie des centrales thermiques chinoises et indiennes, principalement les petites unités et les centrales non rentables, par des moyens de production d'électricité verts ou/et renouvelables. Le tout en mode subventions directes non remboursables. Un plan sur dix ou quinze ans susceptible de réduire l'ensemble des émissions mondiales de CO2 de plus ou moins 10%. Dans un deuxième temps, ce remplacement de centrales thermiques doit s'appliquer à l'ensemble des pays qui possèdent ce type d'installations. Le Plan de Décarbonation Mondial doit ainsi, par le biais de subventions directes non remboursables, s'attaquer au problème de la déforestation en finançant l'arrêt du massacre des forêts partout sur terre et se pencher sur le développement énergétique de l'Afrique. Mais pas seulement, il doit également se saisir de toutes les problématiques liées à la réduction des émissions de GES et plus particulièrement du CO2 et, dans un large mouvement de concertation avec les Etats financer, toujours par le biais de subventions directes non remboursables et pérennes, une large partie de l'atténuation et de l'adaptation mondiale, ainsi que financer la R et D. Le rehaussement des fiscalités indirectes et des taxes des imports/exports pour financer le Fonds Mondial de Décarbonation, constitue une mesure juste, équitable, proportionnelle, durable, mutualiste et solidaire. C'est le fondement d'un mouvement international collectif, coordonné en concertation avec les Etats du monde entier, complémentaire de l'Accord de Paris, capable de devenir le principal moteur d'une croissance mondiale verte. En somme, c'est l'action internationale tant réclamée depuis 2015, la seule initiative concrète susceptible de réduire les émissions de GES et de CO2 de manière drastique afin de gagner la course contre la montre et la bataille contre le réchauffement climatique.

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