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François Hollande, qui avait œuvré aux accords de Paris scellés en 2015 à l'issue de la COP21, n'attend "pas grand chose" de la COP27 qui se réunira dans quelques semaines en Egypte, à l'exception de financements pour les pays émergents et en développement.
"Il n'y a pas grand chose à attendre de la COP qui va se tenir en Égypte" du 6 au 18 novembre à Charm-El-Cheik, "sauf sans doute des financements qui devront être apportés" aux pays émergents et en développement, a déclaré l'ancien président lundi devant des professionnels du bâtiment réunis au salon Batimat à Paris. Ces financement, a-t-il rappelé, devrait être apportés "au nom des pertes et dommages" et de la "compensation des excès de consommation énergétique des pays développés dans le passé".
"Est-ce que nous pouvons être optimistes quant à la COP qui va se tenir dans quelques jours? Je ne le crois pas, compte tenu du contexte géopolitique", a-t-il cependant ajouté. "La Chine a d'autres préoccupations aujourd'hui que simplement réduire ses émissions de CO2, (...) la Russie, vous imaginez qu'elle ne va pas être un acteur primordial de la négociation, d'autant qu'elle veut vendre du gaz à toute la terre sauf à l'Europe, les États-Unis sont beaucoup plus impliqués, notamment l'administration de Joe Biden, mais jusqu'à quand ? Il y a des élections qui vont avoir lieu au mois de novembre; si les Républicains obtiennent une majorité au Congrès, il est à craindre qu'il n'y ait pas la même ambition", a jugé M. Hollande.
"L'Europe est le seul continent qui, pour l'instant, tient bon mais avec des entorses assez graves par rapport aux engagements" pris à Paris, en raison des conséquences de la guerre en Ukraine sur le climat, a-t-il ajouté, citant notamment les centrales au charbon rallumées et les importations massives de GNL.
Outre la motivation "très forte" des "opinions publiques" et des jeunes en faveur du climat, M. Hollande a salué celle des "acteurs économiques", notamment du secteur du bâtiment. "Ils ne sont pas du tout dans une espèce de frein à l'égard de la décarbonation. Au contraire, ils ont compris que c'était un élément de compétitivité, d'innovation et d'investissement" a-t-il dit, en citant l'utilisation de "modes de construction différents" et de "matériaux sobres".
Selon lui, l'industrie du bâtiment "peut à la fois subir un certain nombre de conséquences avec des pertes d'activité si la construction neuve devait fléchir, mais aussi connaître un regain d'activité" avec la rénovation énergétique.