Crise énergétique : la mairie de Paris anticipe un surcoût de 100 millions pour 2023 (par rapport à 2021)

  • AFP
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La mairie de Paris anticipe à ce stade un surcoût énergétique de 100 millions d'euros en 2023 par rapport à 2021, même si son plan de sobriété doit lui permettre de baisser sa facture de 10%, a indiqué vendredi son adjoint aux finances.

Cette estimation vaut pour le parc bâtiment de la Ville stricto sensu, son centre d'action sociale, les caisses des écoles et les musées municipaux, a précisé Paul Simondon lors d'une rencontre avec des journalistes. Même si la Ville bénéficie de tarifs régulés jusqu'au renouvellement de ses contrats énergétiques en 2024, "les tarifs peuvent évoluer" dans l'intervalle, a souligné l'élu socialiste, prudent sur cette estimation.

Une semaine plus tôt, l'adjoint à la transition écologique Dan Lert avait évoqué un surcoût pour 2022 d'environ 70 millions d'euros pour la mairie et ses satellites.

Pour parer à la crise énergétique, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé en septembre un plan de sobriété comprenant l'extinction symbolique de la Tour Eiffel et des bâtiments de la Ville plus tôt la nuit, mais aussi la baisse de la température dans les piscines et les services.

Mercredi, le conseil municipal a aussi décidé d'imposer l'extinction des panneaux publicitaires et informatifs lumineux la nuit.

Dans cette nouvelle crise, M. Simondon reproche un manque de soutien financier à l'Etat, qui rejoue selon lui "exactement le même scénario" que lors de la crise sanitaire. Il évalue à 1,2 milliard d'euros le coût du Covid-19 pour ses finances.

Dans un rapport publié en septembre, M. Simondon et l'élu communiste parisien Nicolas Bonnet-Oulaldj préconisent une plus forte taxation des logements et bureaux vacants, ainsi que des contribuables et des touristes les plus aisés, afin de dégager de nouvelles recettes pour la ville. Ces mesures, qui nécessitent une modification législative, pourraient lui rapporter 400 millions, selon M. Bonnet-Oulaldj.

"Paris crée énormément de richesses et ne peut pas en avoir le fruit", a déploré le sénateur PS Rémi Féraud, proche de la maire Anne Hidalgo qui demande au gouvernement "de pouvoir retrouver des marges de manœuvre".

M. Simondon a également écrit à différents corps de l'Etat pour obtenir une "meilleure valorisation des biens" historiques appartenant à la Ville et abritant des services ou établissements nationaux.

Selon Ariel Weil, maire de Paris Centre où se situent la plupart de ces bâtiments historiques, "le montant d'actifs de la ville s'élève à 40 milliards d'euros, dont 30 milliards d'actifs immobiliers".

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