Dix projets de petits réacteurs nucléaires présentés à l'ASN

  • AFP
  • parue le

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a indiqué jeudi avoir reçu dix porteurs de projets de mini-réacteurs nucléaires (PRM) à des stades de maturité divers, dont un est déjà dans les starting-blocks pour déposer d'ici fin mars une première demande d'autorisation.

Au total, dix projets de petits réacteurs modulaires (PRM, aussi appelés SMR en anglais) ont été officiellement présentés à l'ASN, même si "tous ne sont pas à la même maturité", a indiqué Philippe Dupuy, chef de la mission réacteurs innovants, lors d'une présentation à la presse de l'avancement de ce "nouveau nucléaire de proximité" surtout porté par des start-ups.

Considérés par leurs promoteurs comme une des solutions d'avenir pour décarboner sur site des industries gourmandes en énergies fossiles, les PRM regroupent des réacteurs de taille et de puissance inférieures au parc actuel de réacteurs, qui produisent de l'électricité pour le réseau. Au total, plus de 80 projets sont recensés dans le monde.

En France, la plupart concernent des réacteurs innovants dits de 4e génération (ou AMR en anglais), destinés principalement à produire de la chaleur industrielle ou urbaine. Six des dix projets proposent des réacteurs à neutrons rapides, qui ont l'avantage de brûler une partie des déchets générés par le parc électro-nucléaire actuel.

Le projet le plus avancé est porté par la start-up Jimmy Energy dans une autre technologie, un réacteur à haute température refroidi à l'hélium. Ses concepteurs comptent "aller très vite", selon l'ASN.

"Même si on les a incités (...) à engager avec nous une pré-instruction d'une partie de leur dossier en terme d'options de sûreté, ils ont décidé de déposer directement une demande d'autorisation de création d'ici mi-mars à fin mars", a indiqué M. Dupuy.

La demande d'autorisation de création est l'étape qui permet de lancer l'instruction du dossier, un processus pouvant prendre trois ans avant la délivrance d'un avis de l'ASN.

Dans les dix projets recensés par l'ASN, figure Nuward, porté par une filiale par EDF, qui s'appuie sur la technologie actuelle des réacteurs à eau légère utilisée pour la production d'électricité. Actuellement en phase de pré-instruction, Nuward vise un dépôt de demande d'autorisation de création fin 2026 et un premier béton de la tête de série vers 2030, a dit l'ASN.

Autre projet bien enclenché, basé sur la même technologie, celui de Calogena qui compte lui aussi déposer sa demande d'autorisation fin 2026 pour sa chaudière nucléaire.

nal/cho/abb/as

Ajouter un commentaire