Nucléaire : EDF franchit une étape cruciale pour un gigantesque projet de 6 EPR en Inde

  • AFP
  • parue le

Le géant français de l'électricité EDF a annoncé vendredi avoir franchi un tournant en vue de la construction d'une centrale nucléaire en Inde présentée comme la plus grande au monde, esquissant un accord prochain sur ce projet controversé et retardé depuis plusieurs années.

EDF a remis au groupe nucléaire public indien "l'offre technico-commerciale engageante française en vue de la construction de six (réacteurs) EPR sur le site de Jaitapur", a annoncé dans un communiqué le groupe français.

Ce n'est pas encore un accord mais c'est une étape cruciale. En s'engageant ainsi, le groupe public français, seul en lice, donne la base nécessaire pour conclure un accord d'ici à quelques mois. Cela permettrait de lancer enfin la construction d'un chantier évoqué depuis plus d'une décennie et surveillé de près par les autorités françaises et indiennes.

Les premiers accords avaient été signés sous la présidence française de Nicolas Sarkozy, à l'époque avec le géant nucléaire Areva dont EDF a hérité d'une part des activités, mais la catastrophe japonaise de Fukushima en 2011 y avait mis un coup d'arrêt, comme à d'autres grands projets nucléaires.

Depuis, les deux pays ont relancé l'affaire en 2018 mais, alors que la construction devait vite commencer, un accord s'est à nouveau longtemps fait attendre, malgré le soutien du gouvernement indien de Narendra Modi.

Le projet, qui vise à alimenter en électricité 70 millions de foyers, fait l'objet depuis des années d'oppositions locales dont, jusqu'à récemment, le parti au pouvoir dans l'État de Maharashtra où se trouve Jaitapur. Les critiques se concentrent sur le risque de séismes dans l'État du Maharashtra, où se trouve Jaitapur, et les conséquences pour la pêche locale de l'évacuation des déchets nucléaires.

De son côté, EDF met l'accent sur les bienfaits sociaux, estimant que la construction du site donnera un emploi à des dizaines de milliers de personnes sur place. "Le projet générerait également d'importantes retombées économiques pour la filière nucléaire française sur toute la durée du projet - environ 15 ans -, avec la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois au sein d'une centaine d'entreprises", a ajouté le groupe.

Commentaires

Larderet

Et pendant ce temps, le gouvernement procrastine pour lancer des EPR sur le territoire français et préfère imiter l’Allemagne en mettent un maximum de moulins à vent et de miroirs aux alouettes inutiles. Et pendant ce temps la commission européenne procrastine pour inclure le nucléaire dans la taxonomie. En bref de l’incompétence à tous les niveaux !

Charentas

Tiens, un anti-éolien ! et pronucléaire bien sûr. Vous critiquez l'Allemagne, mais leurs "moulins à vent" comme vous les appelez ont produit un quart de leur électricité en 2020.
Efficaces, ces moulins à vent, d'autant que la population allemande est plus élevée (83 millions d'habitants contre 67 millions chez nous) et qu'ils ont un territoire nettement plus petit (357 000 km2 contre 544 000 km2).

Denis Margot

Bien sûr que les É produisent de l’électricité, personne n’en doute et le problème n’est pas là. C’est sur le plan des GES que les É n’ont pas un bon bilan, ni le PPV, d’ailleurs. Il n’y a donc pas de quoi se satisfaire de voir se répandre une mauvaise solution qui ne contribuera pas ou marginalement à faire baisser les catastrophes climatiques qui s’annoncent.

alain pessione

0n peut supposer que le potentiel vent est supérieur en Allemagne. Le rendement énergétique des éoliennes est de 20% chez nous. Nous assumons également que la densification des éoliennes n'est pas en faveur de nos paysages. Mettons des éoliennes au bois de Vincennes, au bois de Boulogne voir au bois de Saint Cloud

Schricke

Vous écrivez (je cite): "Vous critiquez l'Allemagne, mais leurs "moulins à vent" comme vous les appelez ont produit un quart de leur électricité en 2020. Bravo ! mais, question: à quel prix ?
(le kwh Allemand est 30% plus cher que son homologue Français !). En outre je me permets de vous rappeler que le Kwh Allemand produit beaucoup plus de GES (CO²) que son homologue Français ! Alors ? Un triomphe ? Vraiment ?... Je pense qu'il conviendrait de s'en tenir davantage aux faits vérifiés, qu'aux "états d'âmes" idéologiques !...

Lecteur 92

Un petit détail à ajouter au tableau éolien de nos amis et voisins allemands. C'est que l'électricité produite par les éoliennes n'arrivent pas toujours lorsque l'Allemagne en a besoin. Trop de vent de temps en temps, les producteurs/investisseurs allemands les vendent à un réseau allemand au prix fort alors que ce réseau n'en a pas besoin ... Que se passe-t-il: les électrons sont alors vendus aux marchés voisins, France, Belgique etc ... à un prix bas voire dans certaines situations de marché à des prix négatifs ! Heureusement, l'Allemagne parvient à se débarrasser de ses électrons en trop - mais à quel coût (le surprix intérieur, et le gros discount extérieur) ? L'Australie n'a pas de voisins : elle commence à ne pas aimer devoir payer un surprix lorsque le vent décide de souffler sur les éoliennes alors que la demande n'est pas au rendez vous. Alors l'idée de punir les éoliennes sont menacées de punition (pécuniaire) lorsque les électrons non pilotés arrivent sur un réseau qui n'en a pas besoin. C'est une leçon pour ceux qui oublient que nous vivons dans des sociétés libres où le consommateur reste, vaille que vaille, le décideur, pas le producteur. C'est vrai également dans la situation inverse: quand la demande allemande est forte mais qu'il n'y a pas de vent, alors l'Allemagne fait tourner ses centrales au charbon ... et, marginalement, importe des électrons pilotés d'origine nucléaire ...

Marc Diedisheim

Quelle tristesse de ne penser le monde qu'en termes de cases mentales "pro-ceci", "anti-cela", etc. Il est vrai que ces classifications permettent d'éviter le débat d'idées. Comme la disait Einstein, "penser est fatiguant, c'est pour cela qu'aussi peu de personnes s'adonnent à cette activité". Bien cordialement.

Francois Marfaing

La Cour des Comptes française dit : le système d’assurance mis sur pied pour les risques liés au nucléaire civil est très insuffisant et repose essentiellement sur l’État. Et non sur l’exploitant qui, du coup, voit ses coûts d’assurance indûment minimisés.
La responsabilité est limitée à 1,5 milliard d’euros, ce qui ne représente qu’une fraction des coûts qu’un accident nucléaire grave pourrait supposer. Un tel régime est prévu pour assurer la « survie financière » du secteur.
Or une étude de l’IRSN montre qu’un accident nucléaire grave coûterait déjà 120 milliards d’Euros !
A ma connaissance aucune autre activité économique ne se repose en dernier recours sur l’Etat de cette façon !
Où est la vérité des prix de l’électricité nucléaire ?

Graine Alain

Le nucléaire de moins en moins rentable face aux renouvelables attend la prochaine catastrophe pour faire parler de lui. Ce sera le prochain plantage mémorable du génie français que nous payerons tous, générations futures comprises...

Denis Margot

Et vous, de quelle lumière votre génie éclaire-t-il le monde ? L’immobilisme ? L’aplaventrisme ? le jevoulavaitbiendisme ?

Serge Rochain

On peut commencer à provisionner les indemnités de retard à verser à l'Inde. Mais avec Olkiluoto et Hinkley Point on a l'habitude et des expert formés pour ça. Ils se sont entrainés avec Flamanville mais avec des billets de banque de Monopoly car la France n'a pas demandé d'indemnité au constructeur EDF........ Suis je bête, c'est vrai que le client c'est le fournisseur lui-même. Mais on peut noter que pour une fois le cordonnier n'est pas le plus mal chaussé..... il est sur un pied d'égalité avec ses clients.

Schricke

Prosternons-nous !... Le "grand-prêtre" de l'antinucléarisme viscéral a parlé !... Je je laisse à son 'monopoly" !

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