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L'hostilité du RN et d'élus LR aux éoliennes a d'emblée électrisé les débats à l'Assemblée lundi soir pendant l'examen du texte dédié aux énergies renouvelables, les autres camps leur reprochant d'avoir "trente ans de retard" ou de renoncer à la "souveraineté énergétique".
Des élus d'extrême droite et de droite ont plaidé en vain pour un "moratoire" sur le déploiement d'éoliennes sur terre comme sur mer. Et ils ont accusé les précédents gouvernements d'avoir "sacrifié" le nucléaire par la fermeture de la centrale de Fessenheim.
Chez LR, Dino Cinieri a reproché aux éoliennes leurs "trop nombreuses nuisances" et leur "caractère intermittent".
Au RN, Pierre Meurin (Gard) a fustigé un "cauchemar éolien", en affirmant que les "Français en zone rurale sont juste contre. Faut arrêter l'éolien !".
"Les gens sont pas tous opposés, les gens sont divisés pour un problème de régulation des implantations", a réagi Jean-Louis Bricout (Aisne), du groupe indépendant Liot, plaidant pour une meilleure concertation avec les élus.
Son collègue et chef de groupe Bertrand Pancher a jugé "complètement fous" les propos de l'extrême droite et de la droite: "j'ai l'impression de revivre (le film) +Good Bye Lénine+ en revenant trente ans en arrière sur un débat passé de mode" pour ou contre les énergies renouvelables.
Un moratoire "irait complètement contre la souveraineté énergétique de la France et la sécurisation des approvisionnements", a abondé le rapporteur macroniste Pierre Cazeneuve. "Les éoliennes, c'est 37 TWH l'année dernière, c'est par exemple ce qui nous manquerait aujourd'hui pour être certain de passer l'hiver sereinement".
M. Cazeneuve a dit "entendre" certaines "erreurs" passées dans le déploiement "un peu anarchique"des éoliennes, y voyant une raison de ce projet de loi de "planification".
En se tournant vers la droite de l'hémicycle, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a dit "partager la volonté de développer le nucléaire". "Mais avant de sortir le premier EPR, il va falloir attendre quinze ans. Ce que j'entends de vous, c'est que deux-tiers de votre énergie sera importée depuis la Russie, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Moyen-Orient, les Etats-Unis, et cela ne vous pose strictement aucun problème en terme d'indépendance énergétique", a-t-elle taclé.
Auparavant, les oppositions de droite, d'extrême droite et de gauche ont voté un amendement LR en faveur de l'accélération de la géothermie dans le "mix énergétique".
Défavorable, le gouvernement a estimé que cette mesure n'avait pas sa place dans ce texte mais dans la future programmation pluriannuelle de l'énergie dans quelques mois.