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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a prévenu jeudi que les solutions envisagées pour le dernier problème en date rencontré sur l'EPR de Flamanville (Manche), celui des piquages, ne permettraient pas toutes de respecter le calendrier du chantier.
L'ASN avait rendu public en mars un écart de conception signalé par EDF concernant trois piquages du circuit primaire principal du réacteur EPR en construction. Le piquage correspond à la partie d'une tuyauterie qui la raccorde à une autre ou à un récipient.
"La qualité de la soudure n'est pas telle qu'on puisse postuler qu'il y a une très faible probabilité pour qu'elle puisse se rompre", a expliqué le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, lors d'une audition devant des parlementaires. "On ne peut pas exclure la rupture de ces soudures et donc il faut bien évidemment les consolider ou les réparer", a-t-il poursuivi.
EDF envisage "trois options", selon lui : consolider le piquage avec des colliers de maintien, couper et remplacer les tronçons en question, ou enfin réparer les soudures. "Ces trois options n'ont pas du tout le même impact sur le projet. Seule l'option 1 permettrait d'espérer rester dans le calendrier visé par EDF pour une mise en service avant fin 2022", a souligné M. Doroszczuk. "C'est cette option qui est privilégiée par EDF et nous prendrons position sur la faisabilité de cette option 1 durant l'été", a-t-il indiqué. "EDF privilégie le premier scénario qui consiste dans la mise en place d'un cerclage, solution robuste à ce stade de l'instruction et compatible avec le planning", a confirmé à l'AFP une porte-parole d'EDF.
Bernard Doroszczuk est également revenu sur le problème distinct des soudures, qui avait conduit EDF a annoncer en 2019 un nouveau retard d'au moins trois ans pour l'EPR. "Il n'y a plus de marge par rapport à l'objectif qu'a EDF d'obtenir une autorisation de mise en service pour fin 2022. La réparation de ces soudures est sur le chemin critique", a répété M. Doroszczuk.
Il avait déjà alerté en avril sur l'absence de marge sur le chantier, qui a déjà connu de multiples retards et surcoûts, avec une facture multipliée par 3,3 à 12,4 milliards d'euros d'après EDF.