Équateur : le président décrète « l'urgence » dans le secteur électrique, avec la nomination d'un nouveau ministre

  • AFP
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Le président équatorien Daniel Noboa a décrété mardi "l'urgence" dans le secteur de l'électricité et a nommé un nouveau ministre pour le superviser, a-t-on appris mardi de source officielle.

« Sabotages »

"Une fois de plus, les menaces qui pèsent sur le pays appellent des décisions fortes. J'ai décrété l'urgence dans le secteur de l'électricité, j'ai demandé la démission de la ministre de l'Énergie (Andrea Arrobo) et nous avons ouvert une enquête sur des sabotages dans certaines zones et centrales électriques", a écrit M. Noboa sur son compte X, sans préciser la nature de ces "sabotages".

Peu après dans l'après-midi, un communiqué de la présidence a annoncé la nomination de Roberto Luque comme nouveau ministre de l'Énergie et des Mines. M. Luque détient actuellement le portefeuille de ministre des Transports et des Travaux publics. "Sa mission sera de diriger le secteur énergétique du pays avec les compétences et la fermeté nécessaire pour lutter contre la corruption qui s'est installée dans cet important secteur", ajoute le communiqué.

Sécheresse

La veille, le ministère de l'Énergie avait annoncé un "rationnement temporaire" de l'électricité en raison de la sécheresse qui ne donne qu'un "débit minimum" dans les centrales hydroélectriques, et du manque d'entretien des infrastructures.

Lundi également, la Colombie a annoncé avoir cessé d'exporter de l'électricité vers l'Equateur afin de faire face à la grave sécheresse associée aux chaleurs inédites provoquées par le phénomène El Niño.

"Le peuple équatorien ne peut pas payer pour l'inefficacité et la corruption de quelques misérables. C'est pourquoi j'ai ordonné que seulement 50% (du montant) des factures (d'électricité) des ménages soit prélevé en avril", a ajouté le président.

Référendum ce dimanche

Plus tôt dans la journée, M. Noboa a affirmé, sans en désigner directement les responsables ou la nature, qu'un "sabotage" avait eu lieu "la dernière semaine avant le référendum parce qu'ils savent qu'ils l'ont perdu".

Sur fond de "guerre" de l'Equateur contre le crime organisé et le trafic de drogue, les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour un référendum sur divers sujets, comme l'alourdissement des peines pour les criminels et la participation de l'armée aux opérations de recherches d'armes.

Lutte contre « une corruption enracinée »

Élu fin 2023, le président Noboa doit composer avec une opposition dispersée mais majoritaire au parlement et dominée par les partisans de l'ancien chef de l'État socialiste Rafael Correa (2007-2017, actuellement en exil après sa condamnation pour corruption).

M. Noboa, qui a fait part de son intention de se représenter en 2025, a déclaré que les problèmes n'étaient "pas dus à un manque de propositions techniques mais à l'incapacité d'exécuter et d'être ferme dans la lutte contre une corruption enracinée".

Sous le gouvernement de son prédécesseur, Guillermo Lasso, l'Équateur a dû faire face à des coupures d'électricité récurrentes, parfois jusqu'à quatre heures par jour, en raison en particulier du faible débit des rivières qui alimentent les centrales hydroélectriques. Ce pays avait alors conclu un accord avec la Colombie pour l'achat d'électricité.

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