Espagne : des sites sidérurgiques mis à l'arrêt à cause de la flambée des prix de l'énergie

  • AFP
  • parue le

Plusieurs sites sidérurgiques ont été mis à l'arrêt en Espagne, notamment par le groupe ArcelorMittal, en raison de la flambée des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Deux usines du géant mondial de la sidérurgie ArcelorMittal, situées l'une comme l'autre au Pays basque (nord), sont concernées par ces interruptions, a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe.

La première, implantée à Olaberria, où travaillent 400 personnes, a été mise à l'arrêt durant 15 heures mardi en raison "des prix élevés de l'électricité", qui pèsent sur les coûts de production.

Mercredi, la production a repris "mais de manière intermittente", en se concentrant "sur les heures où les prix sont un peu moins élevés", a précisé le porte-parole d'ArcelorMittal.

Le groupe a décidé, pour les mêmes raisons de ne pas redémarrer l'activité dans une seconde usine, basée à Sestao, où le travail devait reprendre dimanche après quatre jours de pause. Ce site accueille 200 salariés.

"Nous suivons quotidiennement l'évolution des prix" pour voir quand relancer l'activité, "mais nous n'avons pas encore de visibilité sur le fait de savoir combien de temps cette situation va durer", a expliqué le porte-parole.

Selon une source du secteur, "d'autres entreprises" sidérurgiques ont décidé de mettre à l'arrêt certaines de leurs usines ces derniers jours, à l'image du groupe espagnol Megasa.

Ces décisions ont été prises alors que les prix de l'électricité ont battu des records ces derniers jours sur le marché de gros espagnol, qui suit en partie celui du gaz, en raison des règles de marché européennes.

Madrid réclame depuis des mois à ses partenaires européens une modification de ce mécanisme, mais n'a pas obtenu jusqu'à présent gain de cause, malgré le soutien de Paris.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les positions au sein de l'UE ont néanmoins évolué. Le sujet des prix de l'électricité doit d'ailleurs être abordé jeudi et vendredi lors d'un sommet européen à Versailles, en France.

Dans un communiqué, le directeur général de l'Association nationale des grands consommateurs d'énergie électrique (AEGE), Fernando Soto, a appelé mercredi le gouvernement espagnol à des "mesures d'urgence".

"Les industries électro-intensives espagnoles souffrent de l'augmentation du coût de leur approvisionnement en électricité", qui a atteint un niveau "jamais vu", a souligné M. Soto, pour qui l'activité de ce secteur est "sérieusement menacée".

Commentaires

APO

Il est bien de présenter les problèmes des électro-intensifs, mais il serait bien aussi de faire une ouverture sur l'Aval de ces filières... La production automobile et toutes les industries secondaires employant de l'Acier (et de l'Aluminium), le Batiment également, ... Cette crise risque d'être réellement majeure en Europe !!!
Seules, des politiques publiques d'aide ne suffiront pas, il faut changer certaines de nos consommations (pour les plus pauvres, c'est d'ores et déjà le cas) et se focaliser sur ce qui est réellement essentielles pour nos sociétés... L'industrie lourde a une place essentielle dedans pour énormément de biens qui permettent des services ensuite/par la suite du Flux (toutefois certainement avec des volumes moindres dans le futur...).

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