- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le consortium Exeltium, qui réunit des industriels implantés en France gros consommateurs d'électricité, s'est dit mercredi "prêt à reprendre les négociations" avec EDF pour trouver un accord sur leur fourniture en électricité et sortir du bras de fer actuel.
Une centaine de sites appartenant à 24 sociétés
"Nous attendons avec impatience de reprendre les discussions et souhaitons les voir aboutir avant l'été", a indiqué mercredi le porte-parole du consortium Exeltium Fabrice Alexandre à l'AFP.
Juste avant, le candidat choisi par l'Elysée pour succéder à Luc Rémont à la tête d'EDF, Bernard Fontana, a commencé son audition devant le Sénat par un sonore "j'aime l'industrie", également signal de détente, après plusieurs mois de blocage des discussions commerciales entre l'électricien national et ses gros clients.
Le consortium Exeltium regroupe une centaine de sites industriels français depuis 2006 appartenant à 24 sociétés (Air Liquide, Arkema, Eramet, Ineos, Syensqo, TotalEnergies, Vencorex, Linde, SaintGobain, ArcelorMittal, RioTinto, Nyrstar, NorskeSkog, Gascogne, Roquette, Suez..) dites electro-intensives, qui se sont regroupées pour acheter ensemble de l'électricité.
Contrats à long terme Exeltium
Le premier contrat à long terme, Exeltium 1, leur permettait de prétendre à 148 terawattheures d'électricité sur 24 ans, jusqu'en 2034. Ils ont déjà versé en échange un paiement anticipé à EDF de 1,74 milliard d'euros (appelé "avance en tête"), et un complément de prix annuel lié au coût d'exploitation du parc nucléaire.
Ce type de contrat, qui permet une visibilité et une maîtrise de l'évolution des prix pour les industriels mis en danger par la volatilité des marchés, a été approuvé par la Commission européenne, à condition que le groupe reste fermé.
"On peut imaginer un nouveau contrat Exeltium 2 partant du 1er janvier 2026 jusqu'à la période qui reste à courir pour atteindre la fin du contrat Exeltium" déjà approuvé par la Commission européenne, a indiqué M. Alexandre.
Les industriels n'ont jusqu'à présent consommé que les deux tiers environ des volumes prévus dans le contrat initial, selon M. Alexandre, qui ne donne aucun chiffre sur le prix moyen payé.
Fin de l'ARENH et présidence d'EDF
Le contrat Exeltium serait ainsi renégocié dans le cadre des discussions plus larges sur la fin du dispositif Arenh à fin 2025. Celui-ci permettait aux industriels adhérents d'Exeltium et à d'autres acteurs comme les distributeurs d'énergie d'acheter une partie de leur électricité à prix cassé auprès d'EDF.
Exeltium, qui a dû emprunter collectivement auprès de banques pour réunir la première "avance en tête" a créé le 24 avril une nouvelle société pour la suite de la période, selon M. Alexandre.
Avec l'ancienne présidence d'EDF, toutes les négociations étaient arrêtées depuis des mois. "Ca ne passait pas", a dit M. Alexandre qui se dit encouragé par la volonté affichée par le prétendant à la direction d'EDF de "reprendre les discussions".
Au Parlement, M. Fontana s'est dit "attentif à identifier rapidement les marges de manoeuvre possibles" pour conclure des contrats.