Fusion nucléaire : inauguration de « GenF », projet français utilisant des lasers

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Un projet de réacteur à fusion nucléaire utilisant des lasers a été inauguré jeudi en Gironde par une start-up française baptisée GenF, qui associe Thales et plusieurs partenaires scientifiques, avec un budget initial de 18,5 millions d'euros et une commercialisation espérée en 2040.

Un projet « alternatif » à ITER

Ce réacteur "Taranis", du nom du dieu celte de l'orage, se veut un projet "alternatif" au programme international ITER, lancé en 2006 dans les Bouches-du-Rhône (sud-est de la France).

Comme ITER, GenF souhaite produire de l'énergie avec la fusion d'atomes dérivés d'hydrogène en atomes d'hélium - ce qui se produit au cœur des étoiles.

Mais là où ITER travaille sur un confinement magnétique de la matière et a connu d'importants retards, GenF travaille à la fusion par "confinement inertiel": avec une centaine de lasers, il s'agit de bombarder et comprimer une capsule de combustible de la taille d'un grain de poivre, enclenchant la fusion.

"On est à l'avant-garde d'une révolution énergétique, pour littéralement allumer une nouvelle étoile sur Terre", a déclaré Yann Gérard, président de GenF, lors de l'inauguration d'un site au Barp (Gironde), près de Bordeaux.

Une start-up lancée en septembre 2024

La fusion, technologie décarbonée, dégage quatre fois plus d'énergie que la fission et génère peu de déchets nucléaires. Le mécanisme du confinement inertiel a été démontré expérimentalement en 2022, mais suppose encore une longue "maturation" industrielle, selon ses promoteurs.

"Il y a beaucoup de mécanismes à maîtriser au niveau fondamental: la taille de la capsule (de combustible), les paramètres des lasers...", détaille à l'AFP Saïda Guellati-Khelifa, directrice adjointe scientifique au CNRS Physique, qui est partenaire du projet à l'instar du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ou de la région Nouvelle-Aquitaine.

GenF réalise déjà des essais de tirs de laser et travaille à la modélisation d'un "jumeau numérique" utilisant l'intelligence artificielle, avant un prototype à partir de 2035.

La start-up, lancée en septembre 2024 avec dix salariés et une subvention de 3,5 millions d'euros de l'appel à projets France 2030, compte boucler une première levée de fonds fin 2025.

GenF admet faire face à une "ruée vers la fusion", avec plusieurs dizaines de concurrents à l'international. Mais le Laser mégajoule (LMJ), instrument du CEA établi au Barp, doit lui permettre de gagner du temps. "Est-ce qu'on peut tenir la corde? Grâce à notre présence ici, oui. On bénéficie d'une installation dont très peu de sociétés disposent (...). Je suis convaincu qu'on est en avance", assure Yann Gérard.

Commentaires

François Le Roy
Je suis très intéressé par cette nouvelle technologie. Mon fils travaille chez Microsoft en tant que responsable des recherches sur l'AI ainsi que celle sur les ordinateurs quantiques. Je baigne ainsi dans cette atmosphère scientifique et vous serais reconnaissant de m'informer à propos de vos recnherches au sujet de la fusion nucléaaire..
François Le Roy
François Le Roy

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture