- Connaissance des Énergies avec AFP
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La Serbie a convenu avec la Russie d'une nouvelle prolongation, pendant trois mois, de son contrat sur les importations du gaz naturel, jusqu'à la fin de l'hiver, a annoncé mardi le président serbe Aleksandar Vucic.
Jusqu'au 31 mars
Très dépendant du gaz russe, le pays des Balkans n'a toujours pas réussi à signer un nouveau contrat à long terme avec Moscou depuis l'expiration fin mai du précédent, qui était valable pendant trois ans.
Il s'agit de la troisième prolongation du contrat depuis le mois de mai, une situation que des dirigeants serbes décrivent comme une manœuvre politique de Moscou, au moment où Washington exige, avec des sanctions à l'appui, la sortie du géant russe Gazprom de la compagnie pétrolière nationale serbe NIS.
"Nous avons un accord sur la prolongation des approvisionnements en gaz pendant encore trois mois, jusqu'au 31 mars. Les gens peuvent être rassurés et dormir tranquilles", a déclaré M. Vucic aux médias.
Le chef de l'État avait récemment déclaré que la Serbie allait entamer des discussions sur les approvisionnements avec d'autres fournisseurs à défaut d'un contrat avec Gazprom. Candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la Serbie entretient des liens de proximité avec la Russie, à laquelle elle n'a pas imposé de sanctions, et achète son gaz naturel à des prix inférieurs à ceux du marché.
Une situation pétrolière très délicate
La Russie fournit en moyenne 6 millions de m3 de gaz par jour à la Serbie - quantité qui peut parfois tripler en hiver - à un prix d'environ 290 euros pour 1 000 m3, contre un prix du marché de près de 360 euros, selon la compagnie gazière serbe, Srbijagas.
Depuis fin 2023, la Serbie importe une certaine quantité de gaz de l'Azerbaïdjan et en produit localement. Le gouvernement a accéléré ces derniers temps des projets de diversification d'approvisionnement.
Parallèlement, le pays est confronté à une situation très délicate sur le plan du pétrole car la compagnie nationale NIS, contrôlée à 56% par des sociétés russes - Gazprom Neft et Intelligence -, est visée depuis le 9 octobre par les sanctions américaines, ce qui a conduit à l'arrêt début décembre de la seule raffinerie dans le pays, à Pancevo, près de Belgrade.
Selon Belgrade, la Russie négocie la vente de ses parts dans NIS, mais Belgrade lui a donné le délai jusqu'au 15 janvier pour y parvenir. En cas d'échec, le président serbe a évoqué la mise en place d'une nouvelle direction dans la compagnie et une offre d'achat qu'il entend soumettre à Moscou. M. Vucic a écarté une pure et simple nationalisation de la compagnie.