Gaz : le gestionnaire de réseau GRTgaz « vigilant » mais pas alarmiste

  • AFP
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Le gestionnaire du réseau gazier français GRTgaz s'est dit jeudi "vigilant" pour la fin de l'hiver mais estime qu'il n'y a pas d'inquiétude particulière sur la sécurité d'approvisionnement du pays à ce stade, en dépit des faibles livraisons russes vers l'Europe.

"On observe depuis plusieurs semaines une baisse des flux de gaz venant de Russie" et malgré "ce contexte de tension sur les approvisionnements, on est raisonnablement confiants sur les chances que les choses se passent bien jusqu'à la fin de l'hiver", a expliqué à l'AFP Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz. "Néanmoins on reste vigilant parce qu'il y a toujours le risque que les stockages soient trop sollicités et qu'il y ait en fin d'hiver une période de froid qui rende l'équilibre du système difficile", a-t-il ajouté.

Les stockages français étaient bien remplis au début de l'hiver, puis ont subi des soutirages "soutenus" jusqu'à fin janvier, en partie compensés par des réinjections en fin d'année. À fin janvier, les stockages étaient remplis à 33%, un petit peu moins que ces dernières années. Une éventuelle offensive russe contre l'Ukraine alimente actuellement les craintes sur une suspension des livraisons russes vers l'Europe. Dans ce scénario, "on rentre dans un monde plus inconnu" mais "on est parmi les moins exposés", note Thierry Trouvé.

La France ne dépend du gaz russe qu'à hauteur de quelque 20% pour sa consommation, moitié moins que pour l'ensemble de l'Europe, dispose de plusieurs terminaux méthaniers et de connexions importantes avec l'Espagne et la Norvège, son premier fournisseur. "Les conséquences sur les prix seraient certainement plus importantes encore que ce que nous connaissons aujourd'hui", souligne toutefois M. Trouvé.

L'an dernier, la consommation française de gaz a rebondi de 6%, essentiellement en raison d'une météo plus fraîche, selon le bilan de GRTgaz, qui gère la majorité du réseau français (hormis une partie dans le sud-ouest). "Après une année 2020 la plus chaude jamais enregistrée en France, qui avait vu la consommation régresser de -7%, la consommation de gaz atteint 474 TWh en 2021", indique l'entreprise. Le rebond "s'explique essentiellement par l'effet climatique, avec une température moyenne annuelle en 2021 inférieure de 1,4°C à celle de 2020".

Côté gaz renouvelable, la méthanisation "confirme la dynamique de son déploiement avec 365 sites injectant dans les réseaux gaziers français à fin 2021", soit 151 de sites supplémentaires par rapport à fin 2020.

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