L'avenir de la taxe carbone au menu du Grand débat national selon François de Rugy

  • AFP
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La façon dont on appliquera à l'avenir la taxe carbone "sera en débat" à l'occasion du Grand débat national lancé par le président de la République, a déclaré mercredi le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.

"Il ne s'agit pas de dire on va reprendre la taxe carbone telle qu'on l'avait connue jusqu'à présent", a affirmé le ministre lors de ses voeux au monde de l'écologie. "La question qui sera en débat c'est bien sûr le niveau, le rythme (...) on peut en discuter, c'est normal, ça fait partie des choix politiques et des discussions démocratiques", a-t-il ajouté.

C'est l'augmentation de cette taxe l'an dernier et celle prévue au 1er janvier 2019 - finalement annulée en décembre - qui avaient provoqué la mobilisation des "gilets jaunes" à l'automne, dans un contexte de bond des cours du pétrole. "On peut aussi discuter de ce qu'on fait de la recette. Il faut entendre ce que nous ont dit les Français (...): est ce que cet argent récolté sert vraiment à la transition écologique? Est ce qu'il sert à l'accompagnement solidaire de cette transition écologique ?", a encore ajouté M. de Rugy.

"Ensuite on pourra prendre des décisions", a-t-il conclu, alors qu'initialement le gouvernement prévoyait des hausses annuelles régulières durant tout le mandat d'Emmanuel Macron de cette taxe, baptisée contribution climat énergie.

Le ministre a dit aussi vouloir "rémunérer celles et ceux qui font des efforts" pour réduire leurs émissions de CO2, en marge des voeux. Il souhaite expérimenter en 2019 "avec des citoyens volontaires, le fait que l'on puisse mesurer les émissions de CO2 d'une personne, d'une famille, voire d'une entreprise" et "si cette personne, cette famille, cette entreprise démontre qu'elle a baissé ses émissions de CO2, pour chaque tonne de CO2 économisée, qu'on puisse en quelque sorte la récompenser de façon sonnante et trébuchante". Il pourrait s'agir d'"une forme de chèque d'économie de CO2", a suggéré François de Rugy. "C'est un concept nouveau qu'il faut travailler."

Commentaires

rochain

Si une taxe, même appelée « Taxe carbone » n’a jamais permis que le carburant qui la supporte diminue sa production de Co2 d’un seul milligramme, il est possible d’être efficace dans la gouvernance sur ce sujet précis.
Qui peut croire qu’une augmentation du prix à la pompe va inciter les propriétaires-utilisateurs d’un véhicule thermique à s’en débarrasser au profit d’un véhicule électrique ? C’est bien ce type de mesure sans aucun effet sur l’écologie qui a été appliquée avec un faux nez.
Un décret ou mieux encore, une loi interdisant la vente et l’importation de véhicules à moteur thermique à partir de telle date (dans 5 ans par exemple) et la circulation de ces mêmes véhicules 10 années plus tard, par exemple, permettrait aux constructeurs de se reconvertir dans un temps raisonnable et aux derniers acquéreurs de ces véhicules de les amortir sur 10 années. Sachant que la disponibilité de points de recharges ultra rapide mettra beaucoup de temps à s’imposer surtout sans l’aide active et dirigiste de l’état, favoriser la commercialisation d’hybrides rechargeables équipés de dispositifs de signalisation permettant de savoir la source de leur énergie active serait une étape indispensable vers le tout électrique et permettrait de n’utiliser que des véhicules en traction électrique en ville. L’interdiction de production de véhicules dont la source d’énergie n’est que l’essence ou le diesel permettrait d’obtenir rapidement des productions de masse à bas prix de ces véhicules du futur. Dans un deuxième temps, lorsque le reseau de charge rapide sera bien structuré, interdire la vente de PHEV et leur usage 10 ans plus tard nous permettra d’atteindre l’électromobilité totale.
Malheureusement on constate qu’aujourd’hui encore nos constructeurs français sont des hommes du 19em siècle en train de rater le virage si important de l’électromobilité et qu’ils sont essences comme de grands industriels.
Une décision de ce genre au lendemain de la cop 21 aurait été à la fois un symbole fort de l’engagement de la France et une mesure efficace qui nous aurait permis d’être leader dans le domaine de l’électromobilité et de créer une industrie porteuse des techniques qui sont associées à cette nouvelle forme de mobilité. Corrélativement, nous aurions créé de multiples emplois en grand nombre pour satisfaire aux besoins de cette industrie, couvrant les domaines des moteurs électriques, de l’électronique de puissance embarquée, et des technologies électrochimiques des batteries, des stations de recharges en connexion avec le réseau, en plus de celle déjà existante de constructeur de véhicules.
Ainsi en 2020 nous aurions déjà une offre variée de tels véhicules produits en grand nombre garantissant un prix de fabrication probablement déjà moins élevé que celui d’un véhicule thermique grâce à une motorisation bien plus simple et facile à réaliser, et toute la population vivant aujourd’hui de la construction automobile serait rassurée sur son avenir, lequel est en train de se faire grignoter par les industries correspondantes des pays d’Asie, et par certains constructeurs européens moins aveugles que les dirigeants des nôtres.
Cette décision d’une portée sans commune mesure avec l’imposition d’une taxe, n’est toujours pas prise à l’heure présente. Au lieu de cela, Il est à craindre que la frilosité de certains constructeurs automobiles français, qui livrent depuis 10 ans une bataille d’arrière-garde, défendant les technologies des moteurs hérités du 19e siècle ne conduisent qu’à créer un chômage massif à l’ombre des ruines des usines de PSA.
Serge Rochain

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