Hydroélectricité: Bruxelles demande à la France un calendrier précis de mise en concurrence

  • AFP
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La Commission européenne a réclamé mercredi à la France un "calendrier précis" de mise en concurrence d'un "nombre significatif" de concessions hydroélectriques actuellement exploitées par EDF.

"Il est essentiel pour la Commission que la France s'engage dans un calendrier précis de mise en concurrence d'un nombre significatif (...) de concessions actuellement exploitées par EDF", a déclaré Cecilio Madero, directeur général adjoint à la Concurrence de la Commission européenne. Il était auditionné par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale sur ce dossier qui traîne depuis des années et s'était traduit par une mise en demeure de la France en 2015 par Bruxelles, qui réclame une mise en concurrence.

Propriétés à 100% de l'État, les barrages sont actuellement concédés en très grande majorité à EDF, qui détient environ 80% de la puissance installée.

Cecilio Madero a rappelé que des concessions avaient été accordées de gré à gré à EDF, sur des périodes parfois très longues (jusqu'à 75 ans). Le groupe français continue aussi à exploiter des concessions expirées. "Le statu quo actuel (...) n'est pas tenable", a jugé le haut fonctionnaire européen. "La Commission européenne a donc une très claire préférence pour qu'une solution négociée avec les autorités françaises puisse être trouvée le plus rapidement possible", a déclaré Cecilio Madero.

"Cette solution devrait tenir compte des intérêts de toutes les parties prenantes, mais il est clair qu'elle devra remédier aux préoccupations exprimées par la Commission européenne (...), à savoir la discrimination des opérateurs alternatifs français et européens dans l'accès aux concessions hydroélectriques", a-t-il poursuivi. "La balle est dans le camp des autorités françaises", a-t-il conclu.

Les velléités d'ouverture suscitent l'inquiétude des syndicats comme d'élus. De nombreux députés de tous bords ont ainsi interpellé mercredi Cecilio Madero pour exprimer leur hostilité aux demandes de Bruxelles. "Nous ne considérons pas qu'EDF doive être exclu des appels d'offres" ou "qu'il faille remettre en cause les concessions en cours d'EDF", a répondu le responsable de la Commission. "Il n'est pas question de remettre en concurrence toutes les concessions d'EDF du jour au lendemain", a-t-il insisté.

Il a aussi souligné que le statut des salariés ne serait pas remis en cause par l'arrivée de nouveaux entrants ou encore que ces derniers pourraient être soumis à des obligations de service public. EDF avait en effet demandé que soit reconnue l'importance des services publics liés à l'eau, de l'irrigation agricole au tourisme en passant par la lutte contre les inondations ou la navigation.

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