Hydrogène : Bruno Le Maire veut voir des usines sortir de terre « dans les mois » à venir

  • AFP
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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a appelé jeudi les industriels de l'hydrogène à faire sortir de terre "dans les mois" à venir les usines permettant de lancer la filière française de l'hydrogène décarboné.

"Notre ambition est simple : la France doit être le leader mondial de l'hydrogène vert. Pas un, LE. Nous avons la possibilité d'y parvenir", a-t-il dit à Bercy devant le Conseil national de l'hydrogène, installé en janvier pour accompagner le déploiement de l'hydrogène décarboné et qui réunit notamment des représentants de la filière.

"Nous devons développer nos sites industriels à échéance de semaines ou de mois. Il faut aller vite. Nous pouvons faire émerger rapidement des sites d'électrolyse qui puissent donner corps à notre ambition : nous aurons le site de McPhy à Belfort, le projet Air liquide en Normandie... Les Français veulent voir les usines, les emplois, ce que ça donne concrètement pour eux", a-t-il dit.

La France a prévu d'investir 7 milliards d'euros d'ici à 2030 dans l'émergence d'une filière autour de ce gaz décarboné à même de rendre plus propres l'industrie et les mobilités lourdes.

D'ici à la fin 2021, près de 2 milliards d'euros de subventions seront engagés ou en passe de l'être, pour soutenir plus d'une centaine de projets (Recherche et Développement, démonstrateurs, écosystèmes territoriaux, achat de trains...), a indiqué le ministère.

Quinze gros projets français devraient aussi en profiter, après validation de l'UE: des gigafactories de production d'électrolyseurs, d'équipements pour la mobilité (piles à combustible, stations de recharge...), et décarbonation de l'industrie lourde (raffineries, cimenteries, aciéries).

Les acteurs visent l'installation de 6,5 GW d'électrolyseurs d'ici à 2030, avec un développement qui se concentrera d'abord dans sept bassins industriels. Ces bassins à moyen terme pourraient être interconnectés grâce à des infrastructures de transport.

L'hydrogène, "c'est le plus gros investissement public que nous faisons", a souligné M. Le Maire, ajoutant que "l'hydrogène aura toute sa place" aussi dans le plan d'investissement "France 2030" que le président de la République doit annoncer "dans les jours qui viennent".

Avec l'essor de ce vecteur énergétique, la France vise à décarboner l'industrie et le transport de masse (petits avions, trains, utilitaires), a encore dit le ministre. En revanche, il s'est montré prudent sur le rôle de l'hydrogène pour les véhicules individuels: "On verra si le transport individuel, c'est pertinent, je laisse la question ouverte".

Commentaires

Michel CHENEBEAU

Monsieur Bruno Le Maire est-il sérieux ?
Ce n'est pas la production d'hydrogène et la fabrication de piles à combustibles qui décarbonera l'industrie, mais la fabrication d'énergies renouvelables qui serviront précisément à fabriquer l'hydrogène. Il faut renvoyer monsieur Le Maire à l'école.

daphné

Vous avez raison pour la multiplication des procédés de production d'électricité verte mais je suis d'accord avec Bruno Lemaire. Notre problème en France n'est pas de multiplier sans cesse les unités de production d'EnR mais de terminer celles qui sont en route et déjà en projet financé et utiliser celles que nous avons pour qu'elles fonctionnent avec une rentabilité proche des 100% . Le nucléaire avec le meilleur facteur de charge à une rentabilité d'environ 61%, les autres,l' hydroélectricité, l'éolien ,le photovoltaïque beaucoup moins en raison de l'irrégularité de la pluviométrie ( barrages ) des vents ( éoliennes ) de la luminosité et l'alternance jour/nuit (PV). D'autre part pour ces deux derniers, la quasi totalité des éléments de production sont encore importés ,conçus ailleurs avec nos technologies.Avant de nous lancer la tête la première dans de nouveaux montages pour EnR il nous faut rentabiliser ce que nous avons en stockant l'électricité produite pour pouvoir lisser en continu et en fonction des besoins toutes nos ressources exploitables. Le stockage de l'électricité est maintenant une chose possible après des décennies de recherches pour beaucoup autofinancées et aussi d'investissements publics. Le stockage par les batteries peut se faire pour des unités relativement petites . Mais là encore, les batteries, très polluantes à fabriquer, sont importées et peuvent ête remplacées par des piles à combustibles autochtones.. L'autre moyen est d'enfin mettre en application industrielle les expériences et les recherches françaises dans le domaine de l'hydrogène vert qui ne cessent de progresser et, en France , concernent des dizaines de grandes entreprises et plus d'une centaines de petites et moyennes industries et start-ups prometteuses, toutes au starting-bloc pour le démarrage. L'Hydrogène vert doit entre autre, servir à stocker et gérer au mieux nos 136,2 GW installés d'électricité fournie par: nos 56 réacteurs nucléaires,, 61370 MW; nos 2300 installations hydroélectriques, 27732 MW; nos 8000 éoliennes terrestres 17616 MW; et le PV 10368 MW; 18935 MW sont encore produits par l'énergie fossile thermique surtout les centrales gazières qui ne sont pas vertes au GN importé. Le procédé de stockage d'électricité est maintenant au point grâce aux électrolyseurs de puissances variées qui permettent de stocker l'hydrogène carburant autochtone remplaçant le gaz. L'électricité nécessaire à l'électrolyse est fournie par tous procédés de production d'électricité décarbonnée y compris, le nucléaire pendant les heures creuses et en cogénération, car il faut presque autant d'énergie pour dissocier l'H2O en H2(+ O2) que celui-ci n'en restitue en tant que vecteur d'énergie.D'aucun diront que l'H2 est plus cher à produire en France que ne l'est le GN importé. Mais l'indépendance n'a pas de prix d'autant plus que de nouvelles découvertes permettent de construire les appareils utilisant de nouveaux materiaux à moindre coût.L'Allemagne aussi, avec ses 31000 éoliennes dont 1500 en mer, projette de devenir le premier pays producteur d'H2 vert d'ici 2025. Nous avons le même objectif louable. La concurrence est rude pour le bien de tous et le projet certes techniquement complexe mais réalisable et maintenant au point, permettra de réduire graduellement notre déficit commercial insupportable. Les innovations et découvertes à ce sujet foisonnent et les scientifiques vivent certainement un tournant enthousiasmant conduisant à de nouveaux perfectionnements dans tous ces domaines que l'état se doit de soutenir et pousser en avant.

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