- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le

L'assemblée départementale de Niigata a approuvé lundi le projet de redémarrage de la plus grande centrale nucléaire du monde pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, qui avait entraîné la fermeture de tous les réacteurs japonais.
14 réacteurs déjà remis en service
Cette décision intervient après l'annonce le mois dernier du gouverneur du département de Niigata, Hideyo Hanazumi, qu'il "approuverait" la reprise des opérations à Kashiwazaki-Kariwa, dans le centre-ouest du pays.
La centrale avait été mise hors service lorsque le Japon a fermé tous ses réacteurs nucléaires après le triple désastre - séisme, tsunami et catastrophe nucléaire - de Fukushima en 2011, alors que la population exprimait son inquiétude face à cette source d'énergie.
Mais le pays, pauvre en ressources, veut réduire sa forte dépendance aux combustibles fossiles, atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et répondre à la demande croissante d'électricité liée à l'intelligence artificielle. Au total, 14 réacteurs ont ainsi déjà été remis en service après la mise en place de normes de sécurité strictes.
Lundi, l'assemblée départementale a voté un budget supplémentaire incluant une résolution confirmant son soutien à la décision du gouverneur.
Premier redémarrage d'une centrale nucléaire par Tepco
La centrale de Kashiwazaki-Kariwa, qui s'étend sur 400 hectares sur la côte de la mer du Japon face à la péninsule coréenne, serait le premier redémarrage d'une centrale nucléaire par Tepco, également l'opérateur de celle de Fukushima Daiichi, depuis la catastrophe de 2011.
Tepco devrait désormais se tourner vers l'autorité nationale de régulation nucléaire pour examiner la remise en service de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, selon des médias locaux.
L'opérateur envisage de remettre en service l'un des sept réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa autour du 20 janvier, selon la chaîne publique NHK et le quotidien économique Nikkei.
Dès mardi, M. Hanazumi devrait rencontrer le ministre de l'Industrie, Ryosei Akazawa, pour lui faire part de son appui au redémarrage de la centrale, selon la chaîne de télévision locale BSN.
70% d'électricité à partir des énergies fossiles
La centrale satisfaisait déjà aux normes nationales de sûreté nucléaire, mais Tepco attendait le feu vert des communautés locales pour relancer l'installation. La Première ministre Sanae Takaichi a exprimé son soutien à l'énergie nucléaire pour le Japon, cinquième émetteur mondial de dioxyde de carbone derrière la Chine, les États-Unis, l'Inde et la Russie, qui dépend fortement des combustibles fossiles importés.
Près de 70% des besoins en électricité du Japon étaient couverts en 2023 par des centrales thermiques fonctionnant au charbon et aux hydrocarbures. Le pays s'est fixé pour objectif de réduire l'apport des centrales thermiques à 30 à 40% de son mix électrique d'ici 2040.
Avant le séisme et le tsunami de 2011, qui ont fait environ 18 000 morts, l'énergie nucléaire représentait environ un tiers de la production d'électricité du Japon, le reste provenant principalement des énergies fossiles.
