La bataille fait rage en coulisses autour de l'agrivoltaïsme

  • AFP
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L'essor de l'agrivoltaïsme, consacré dans la loi au printemps, reste suspendu à la parution d'un décret d'application, enjeu d'âpres tractations qui s'éternisent notamment sur la quantité de panneaux solaires qui sera autorisée par parcelle agricole, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

L'agrivoltaïsme consiste à produire de l'électricité à partir de panneaux photovoltaïques implantés sur des pâtures, des vergers, des terres de maraichage ou d'autres cultures.

"Le décret va être la pierre angulaire de la filière", souligne l'association professionnelle France Agrivoltaïsme qui veut limiter à "40% maximum" l'emprise au sol des futures installations mais dit se heurter aux tenants d'une densité moins importante en panneaux ainsi qu'aux partisans d'une emprise plus importante pour favoriser la vente d'électricité.

"Le décret va structurer le marché", estime-t-on également chez EDF Renouvelables, qui a environ 70 projets dans ses cartons, notamment en Haute-Vienne avec des éleveurs ovins pour 82 mégawatts de puissance.

Sur le décret, "on pense qu'il faut garder une marge de manoeuvre pour avoir des projets de toutes tailles et ne pas trop contraindre le développement de cette filière", indique à l'AFP EDF Renouvelables, pour qui "40% ça paraît bien".

Dans le monde agricole, la question divise. La FNSEA s'oppose "fermement" à un plafonnement à 25% du taux de couverture des panneaux, selon un communiqué tandis que les Jeunes Agriculteurs estiment avoir été entendus après qu'une version du projet de décret incluant cette limite de 25%, assortie de possibles dérogations, a été mis en ligne par le site d'information Contexte.

Le président des Chambres d'agriculture, Sébastien Windsor, a lui plaidé jeudi pour un développement "raisonné et encadré", et une montée en puissance progressive des installations agrivoltaïques afin d'éviter qu'une poignée de projets de grande ampleur ne suscite une levée de boucliers. Il a insisté aussi sur le partage équilibré de la valeur créée entre l'énergéticien, le propriétaire de la surface agricole et son locataire.

"Le texte mis en ligne par Contexte n'est pas la version finale (...) Les discussions se poursuivent", a indiqué pour sa part le syndicat des énergies renouvelables (SER) à l'AFP.

Pas imminente, la parution du décret pourrait intervenir en janvier.

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