La France et la Suisse signent deux accords sur la gestion des eaux du Rhône et du lac Léman

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Lac Léman

La France et la Suisse ont signé jeudi à Genève (Suisse) deux accords sur la gestion des eaux du lac Léman et du Rhône, face à l'accroissement des risques associés au réchauffement climatique.

Gestion du canton de Genève via un barrage

Le Rhône, grand fleuve prenant sa source dans un glacier qui porte son nom dans les Alpes suisses, se jette dans le Léman, plus grande réserve d'eau de surface d'Europe occidentale, pour entrer ensuite en France.

"Avec la disparition progressive des glaciers, le Rhône sera de plus en plus dépendant des eaux de pluies", a déclaré le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, lors d'une cérémonie à Genève. Cela va entraîner une plus grande "imprévisibilité" du débit du Rhône et une multiplication des risques de crue et d'étiage, a-t-il dit.

Or le Léman est à la source de nombreux usages, de la navigation à la pêche en passant par l'agriculture, les loisirs, l'alimentation en eau potable ou le refroidissement des installations nucléaires françaises le long du Rhône.

Parce qu'il se situe à l'embouchure du Léman, le canton de Genève gère, via un barrage, le débit du fleuve en fonction de ses propres besoins en hydroélectricité et du respect des niveaux de lac définis dans le cadre d'un accord intercantonal suisse.

Commission de coopération bilatérale

En janvier 2012, à la suite d'un épisode de sécheresse l'année précédente, la France avait demandé à la Suisse de construire un cadre pour la gestion intégrée de l'eau entre les deux pays. En 2023, la Suisse s'est dite "prête à négocier", aboutissant deux ans plus tard à la signature des deux accords.

L'accord sur la régularisation des eaux du Léman, plus opérationnel, comporte "un dispositif binational" avec des "cellules franco-suisses de gestion de crises qui seront activées dès lors que certains seuils quantitatifs seront dépassés ou menaceront d'être dépassés, qu'il s'agisse du niveau du lac ou du débit du Rhône", a expliqué M. Saint-Martin.

L'autre accord, relatif à la coopération sur les eaux transfrontières du Rhône, met en place une Commission de coopération bilatérale, avec une présidence alternée entre les deux pays. "Sa tâche est d'apporter une vision commune, de faciliter la gestion des eaux transfrontières du Rhône entre instances existantes, d'identifier les défis actuels et futurs en lien avec la gestion de l'eau et, le cas échéant, proposer la mise en place d'instances complémentaires", selon un communiqué du ministère suisse de l'Environnement, des Transports et de l'Énergie.

À la tête de ce vaste ministère, Albert Rösti a assuré aux journalistes que la Suisse n'est pas perdante car la commission prendra ses décisions "à l'unanimité".

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