La ministre du Logement Valérie Létard veut rendre le DPE « irréprochable »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Pour rendre le diagnostic de performance énergétique (DPE) "irréprochable", la ministre chargée du Logement Valérie Létard a annoncé mercredi une série de dix mesures pour mieux encadrer les diagnostiqueurs.

Près de 1,7% de DPE frauduleux ou « de complaisance » selon la ministre

Le DPE est "un outil essentiel pour définir le niveau de qualité d'un bien au regard de sa consommation énergétique, des factures qu'il va générer en terme de chauffage (...) et de l'impact qu'il a sur le climat" et doit être "irréprochable", a déclaré Valérie Létard sur TF1.

Le DPE donne une note de A (la meilleure) à G (la plus médiocre) et prend en compte un certain nombre de paramètres, comme l'isolation des murs et du toit, le système de chauffage, la présence de logements mitoyens, etc.

Cette note est de plus en plus déterminante pour fixer la valeur d'un bien immobilier à vendre, elle est prise en compte dans l'octroi d'aides à la rénovation énergétique et si elle est trop basse, elle empêche la location du logement.

"On fait chaque année 4 millions de DPE", parmi lesquels "à peu près 70 000" sont frauduleux ou "de complaisance", a détaillé la ministre. "C'est peu, c'est 1,7%" des DPE.

Des contrôles quadruplés et des sanctions plus sévères

Pour "mieux repérer et mieux contrôler", Valérie Létard souhaite utiliser l'intelligence artificielle et la base de données de DPE de l'Agence de la transition écologique (Ademe) et relier chaque diagnostiqueur et chaque DPE à un QR code.

Ces QR codes permettront aux propriétaires de vérifier sur le site de l'Ademe que leur "DPE remplit toutes les conditions" et que le diagnostiqueur n'a pas été radié, ce qui est le cas de 500 professionnels sur les 10 000 actifs en France actuellement.

Les contrôles de diagnostiqueurs vont être multipliés par quatre, avec une inspection par an pour chacun et les sanctions seront plus sévères : jusqu'à deux ans d'interdiction d'exercer en cas de fraude, contre 6 mois actuellement.

Pour limiter les pressions qu'un propriétaire peut faire peser sur un diagnostiqueur, le DPE sera délivré de façon dématérialisée le soir ou le lendemain de la visite dans le logement.

Valérie Létard a aussi annoncé lancer une mission parlementaire pour examiner s'il est utile de créer un ordre pour les diagnostiqueurs. Le gouvernement souhaite également mieux contrôler les organismes de certification et de formation des diagnostiqueurs, pour éviter les conflits d'intérêts, a indiqué le ministère à l'AFP.

Concernant les aides à la rénovation énergétique, la ministre a rappelé sur TF1 que "229 millions d'euros de fraude" ont été évités en 2024, via la détection de "44 000 dossiers frauduleux de demandes de MaPrimeRénov'".

Consulter le plan de Valérie Létard de mars 2025 sur le DPE (dossier de presse).

Commentaires

Schricke Daniel
Plusieurs expériences récentes me permettent d'affirmer que cette expertise comporte de nombreuses sources d'approximations incontournables, notamment pour les immeubles anciens, pour lesquels l'expert ne dispose pas de plans de structures fiables, ce qui l'oblige à "évaluer" certains critères (nature, épaisseur des murs extérieurs, coefficients de conductibilité thermique...). Celà explique que deux expertises effectuées par deux experts différents (même de très bonne foi, et expérimentés !) sur le même logement, pouvent déboucher sur des diagnostics chiffrés très différents (j'ai été témoin d'un "écart de classement" de "D" en "C" pour le même logement, entre deux "expertises" !...), avec les conséquences catastrophiques évidentes pour le propriétaire concerné !... Et je ne suis pas sur que la méthode d'évaluation "ancienne" consistant a effectuer le quotient de l'énergie totale consommée en un an (moyenne des 3 dernières années) sur la surface totale habitable (ces deux grandeurs pouvant être mesurées avec précision de façon indiscutable !) ne permettait pas une plus grande fiabilité (et moins de sources d'erreurs !) que la nouvelle méthode de "calcul" très compliquée qui s'impose désormais !... Et je ne parle pas du recours à l'énergie "primaire" qui pénalise uniquement le chauffage électrique, pourtant le moins polluant !... Un véritable scandale ! Mais, "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" Jusqu'à ce que les "victimes" de cette procédure officielle foireuse descendent dans la rue ?...
PERL
Votre témoignage met en lumière une réalité que de nombreux propriétaires partagent aujourd'hui : la variabilité des diagnostics de performance énergétique (DPE), en particulier sur les logements anciens, soulève de vraies questions de fiabilité. L’absence de plans précis, la nécessité d’estimer certaines caractéristiques (nature des parois, épaisseurs, etc.) et l’interprétation des coefficients par chaque professionnel peuvent effectivement aboutir à des diagnostics divergents, même avec des experts compétents. Vous soulignez aussi une critique récurrente : l’ancienne méthode, basée sur les consommations réelles, semblait plus "objective". Cela dit, elle ne prenait pas en compte les différences de comportement entre occupants. Le DPE actuel cherche à standardiser le diagnostic, mais au prix d’une complexité qui introduit d'autres marges d’erreur, comme vous le décrivez très bien. Le problème n’est pas le principe du diagnostic énergétique, mais le manque d’uniformité dans son application. C’est sans doute pourquoi la ministre évoque la nécessité de rendre ce diagnostic plus irréprochable, en renforçant les contrôles, les formations et en modernisant les outils (comme les QR codes ou les bases de données croisées).
Zamur
Pour les logements dotés de chauffage central, la meilleure information sur sa consommation thermique c'est la consommation globale divisée par sa partie de surface. A 10% près. Ne cherchez pas la petite bête dans cette approximation.
Zamur
Oups. Pas divisée, mais multipliée.

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