La Bulgarie et la Grèce lancent officiellement la construction d'un gazoduc de 182 km

  • AFP
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La Bulgarie et la Grèce ont officiellement lancé mercredi la construction, plusieurs fois reportée, d'un gazoduc de 182 km destiné à permettre une diversification des sources d'approvisionnement de la Bulgarie, actuellement dépendante de la Russie.

À quatre jours des élections européennes, les Premiers ministres bulgare Boïko Borissov et grec Alexis Tsipras ont profité de cette occasion pour effectuer un bain de foule à Kirkovo, une localité bulgare jouxtant la frontière grecque. "Avec ce projet d'interconnexion nous assurons une diversification réelle des livraisons de gaz" vers la Bulgarie, a souligné M. Borissov. Le projet "renforce la stabilité économique et géopolitique de l'Europe", a pour sa part estimé M. Tsipras.

Initialement prévue pour 2018, la mise en exploitation de ce projet d'interconnexion (IGB) entre Komotini (Grèce) et Dimitrovgrad (Bulgarie) est désormais fixée à fin 2020. Ce gazoduc doit permettre à la Bulgarie de se raccorder via la Grèce au futur gazoduc Tanap/Tap destiné à acheminer vers l'ouest de l'Europe du gaz de la Caspienne. L'IGB sera aussi relié au terminal gazier grec d'Alexandropoulos pour des livraisons depuis l'Algérie ou le Qatar notamment.

Le coût de ce projet de gazoduc, d'une capacité de 3 milliards de m3, est chiffré à 220 millions d'euros, dont 45 millions d'euros de financements européens.

La Bulgarie dépend presque entièrement des livraisons de gaz russe via l'Ukraine, et cherche à toutes forces à diversifier ses sources d'approvisionnement, d'autant que l'accord russo-ukrainien de transit expire fin 2020. Le pays a renforcé ses capacités d'échange avec la Turquie. Les projets de raccordements destinés à lui permettre d'importer du gaz via la Roumanie et la Serbie ont toutefois pris du retard.

Sofia a lancé unilatéralement en avril la construction, pour 1,1 milliard d'euros, d'un gazoduc de 474 km destiné à constituer une prolongation du projet russe TurkStream vers l'ouest de l'Europe, une desserte qu'Athènes souhaite également assurer. Concernant ce projet d'une capacité de 16 milliards de mètres cubes selon la Bulgarie, Moscou a toutefois souligné attendre avant de s'engager "des garanties" de l'Union Européenne après l'échec du projet South Stream fin 2014.

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