L'assureur Axa interpellé au sujet de son soutien au pétrole et au gaz lors de son assemblée générale

  • AFP
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La journaliste Elise Lucet et la fondatrice de l'ONG Reclaim Finance ont interrogé jeudi l'assureur Axa lors de son assemblée générale, au sujet de ses investissements dans le pétrole et le gaz et lui ont demandé en vain de prendre de nouveaux engagements en faveur du climat.

"La science est catégorique, il ne faut plus développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers", a lancé Lucie Pinson, fondatrice de l'ONG Reclaim Finance, précisant qu'elle ne demandait pas la fin immédiate du pétrole et du gaz, mais celle du financement des nouveaux projets. "Pouvez-vous au moins reconnaître cet impératif scientifique qui nécessite l'arrêt de l'expansion dans le pétrole et le gaz et vous engager à revoir votre feuille de route en matière climatique d'ici la prochaine COP ?", a interrogé l'activiste, estimant que "l'inaction, également pour [eux], coûtait cher, plus cher que l'action".

"Il faut encourager la transition, il faut accompagner les entreprises", a répondu Thomas Buberl, directeur général d'Axa, précisant que le groupe avait déjà pris des engagements sur le non-conventionnel mais que la société avait une "énorme dépendance" à ces énergies fossiles.

Un peu plus tôt, la journaliste Elise Lucet, pour l'émission Cash Investigation de France 2, avait également pris la parole sur le sujet, accusant l'assureur de jouer au "pompier pyromane", provoquant des huées dans l'assemblée d'actionnaires. "Pourquoi vous ne cessez pas tout investissement dans les énergies fossiles ?", a-t-elle questionné.

"Nous considérons que nous devons accompagner cette transition énergétique" mais "nous devons continuer à utiliser des énergies fossiles, sinon l'économie s'arrêterait", a répondu Denis Duverne, président d'Axa, dont le mandat arrive à échéance et qui sera remplacé par Antoine Gosset-Grainville.

Par ailleurs, le projet de hausse de rémunération du directeur général a été approuvé par 77,7% des votants, alors que l'agence de conseil ISS avait appelé les actionnaires à s'y opposer il y a plusieurs semaines. Selon l'agence, sa rémunération annuelle totale passerait de 5,8 millions d'euros à environ 6,9 millions. "En tant qu'assureur responsable, est-ce que si vous étiez payé moins, vous feriez moins votre travail?", a d'ailleurs moqué un actionnaire lors de l'assemblée. "Est-ce qu'on ne doit pas se dire, à un moment : J'en ai assez ?", a-t-il poursuivi.

Le comité de rémunération avait défendu cette hausse, en affirmant s'aligner avec les standards du secteur et en rappelant que la rémunération de Thomas Buberl n'avait pas progressé depuis six ans.

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