Le Conseil constitutionnel porte un coup aux revenus de l'État liés aux énergies renouvelables

  • AFP
  • parue le

Le Conseil constitutionnel a censuré une disposition du projet de loi de finances rectificative 2022 qui déplafonnait les reversements demandés par l'Etat aux producteurs d'électricité renouvelable sur fond de flambée des prix de marché.

Dans sa décision rendue jeudi, l'institution, saisie par le Conseil d'Etat d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), "censure l'insuffisante précision des dispositions" instaurant ce déplafonnement.

En revanche, elle ne conteste pas leur conformité sur le fond.

Pour soutenir les énergies renouvelables, l'Etat a mis en place depuis 2015 des "contrats de complément de rémunération" entre les producteurs et EDF, pour leur garantir un prix.

Si les prix de marché montent et dépassent ce prix garanti, les producteurs reversent alors la différence à l'Etat. Certains de ces contrats fixaient cependant un plafond à ces versements, dans la limite du total des aides perçues par les producteur, que le gouvernement a souhaité supprimer à compter du 1er janvier 2022.

France Renouvelables (ex-France Energie Eolienne) a déposé un recours devant la justice administrative, contestant la rétroactivité de la décision et pointant "une atteinte disproportionnée au droit au maintien des conventions légalement conclues".

Dans sa décision, le Conseil constitutionnel a estimé que le législateur ne précisait pas suffisamment ses dispositions, qui "se bornent à renvoyer à un arrêté ministériel la fixation d'un prix seuil en fonction duquel sont calculés les reversements dus".

Dès lors, "le législateur a méconnu l'étendue de sa compétence dans des conditions affectant le droit au maintien des conventions légalement conclues", juge-t-il.

Pour autant, sur le fond, "dans un contexte de forte hausse des prix de l'électricité (depuis fin 2021 NDLR), le législateur a entendu corriger les effets d'aubaine dont ont bénéficié les producteurs qui ont reçu un soutien public, afin d'atténuer l'effet préjudiciable de cette hausse pour le consommateur final. Ce faisant, il a poursuivi un objectif d'intérêt général", estime-t-il.

Interrogés par l'AFP, ni Bercy ni les représentants de la filière renouvelables n'ont pu livrer une estimation du manque à gagner pour le budget de l'Etat.

Selon les Echos, cela pourrait représenter deux à trois milliards d'euros au titre de 2022 et 2023.

Pour la suite, Bercy indique "étudier la décision du Conseil constitutionnel", estimant qu'"il est trop tôt encore pour formuler un commentaire".

"S'il y a réécriture de cette disposition, elle doit se faire en cohérence avec la filière", notamment pour définir le prix seuil, demande Michel Gioria, délégué général de France Renouvelables, soulignant le "mur d'investissements" qui attend le secteur dans un contexte d'inflation et de hausse des taux d'intérêt.

Commentaires

Jean-Pierre Bardinet

Les énergies dites renouvelables, fluctuantes et intermittentes, ne le sont pas. Elle consomment énormément de matières premières en quantité finie: Li, Cu, Co, graphite, Ni, Al, Si, Zn, Pt, terres rares. Par ailleurs, elles ne sont pas « propres » : leur bilan carbone est mauvais : 15% pour l’éolien, 55% pour le solaire, avec en sus les émissions des centrales thermiques nécessaires pour équilibrer le réseau. Enfin, leurs facteurs de charge sont minables : 14% pour le solaire, 23% pour l’éolien. Sans la folie verte, aucun pays n’aurait eu l’idée saugrenue d’en installer.

raymond mathia…

En ce qui me concerne diminuer des 2/3 ma facture d'électricité avec le solaire n'a rien de saugrenue !!!
Rentabilisé en peut plus de 4ans .
Les remarques habituelles contre les renouvenables HAHA

Jean-Pierre Bardinet

Durée de vie du solaire : 20 ans au mieux. Facteur de charge : 14% (moyenne nationale annuelle). OK pour utilisation mais uniquement domestique, sans revente sur le réseau national , car cela fait grimper le prix du kWh.

Serge Rochain

La bave de crapaud habituelle d'un ignorand qui se croit éclairé

Denis Margot

@Rochain. Bave de crapaud, c’est vous qui le dites, mais ce que dit JPB est factuel. D’ailleurs, aujourd’hui :
Allemagne : 320 g GES/kWh
France : 27 g
Le tout renouvelable système allemand reste encore environ 1000 % plus émetteur que le très décarboné système français. Mais Rochain va encore trouver de mauvaises raisons pour démontrer que l’herbe est plus verte dans le jardin d’à côté que dans celui qui lui permet de répandre son fiel sur l’un des outils les plus décarbonés au monde.

Rochain Serge

Vous êtes toujours à contretemps Margaux... L'article traite du désaccord entre les producteurs de renouvelables et le ministère de l'économie qui veut s'accaparer les supers bénéfices que permettent les renouvelables face au prix moyen élevé de l'électricité déterminé par le prix du gaz essentiellement.
Rien à voir avec les émissions de GES qui dependent notamment de la production industrielle devenue anecdotique en France comparée à l'Allemagne. Par ailleurs la production électrique de l'Allemagne n'est pas (encore) 100 % renouvelable comme vous le dites mais encore seulement, hélas, un peu inférieure à 50 %.
Les chiffres don't vous vous vantez, sans même savoir ce qu'ils représentent, n'ont rien à voir avec le sujet de l'article, mais pas plus avec ce que vous croyez qu'il représentent..... Mais sont l'occasion de vider votre fiel en soulignant votre ignorance.

Jean-Pierre Bardinet

Et zou, un commentaire d'un ignorant à l'orthographe déplorable .

Serge Rochain

@Bardinet
A chacun sa spécialité, je ne fais pas dans la poésie non plus, mais dans les faits.
Le solaire 20 ans au mieux ? Oui c'est bien le commentaire d'un ignorant des faits qui étale son ignorance dans contrepoint comme tous les négationnistes
Un PPV dure en moyenne 35 ans avant d'avoir perdu significativement ses propriétés pour être déclassé et partir en recyclage de ses composants.
Mais la bande de Michel Gay et Contrepoint ignore tout de cela.

Serge Rochain

Le plafonnement à hauteur de l'aide apportée par l'état est une erreur, tout comme le déplafonnement total. Il faut négocié un juste retour de l'aide d'état qui pourrait être (suggestion) le double de l'aide apportée..... un juste retour.

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