- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le Conseil de Paris a validé mercredi la concession du réseau de chaleur urbain de la capitale à Dalkia, un marché colossal de 15 milliards d'euros sur 25 ans perdu par le sortant Engie, qui conteste ce choix tout comme l'opposition municipale.
« Contrat du siècle »
Conclu à trois mois des municipales au terme de cinq années de travail, ce "contrat du siècle" concerne le chauffage de près d'un million de personnes à Paris et 16 communes voisines, dont la totalité des hôpitaux parisiens, alimentées par un réseau enterré de plus de 500 kilomètres.
La ville a jugé l'offre de Dalkia, filiale d'EDF, meilleure que celle d'Engie, délégataire depuis un siècle, au regard du "verdissement massif" du mix énergétique du réseau de chaleur qu'elle propose, a expliqué Dan Lert, adjoint chargé de la transition écologique et de l'énergie.
« Protéger les Parisiens de la volatilité des prix du gaz »
Quelque 3,4 milliards d'euros seront investis sur 25 ans afin que la chaleur du réseau - l'un des plus gros au monde - soit produite par 76% d'énergies renouvelables, au lieu des 50% actuelles (incinération de déchets, combustion de biomasse, géothermie...). Un nouvel incinérateur sera construit à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
L'équivalent de 200 000 logements supplémentaires pourront abandonner leur chaudière au gaz ou au fioul, a assuré Dan Lert, qui promet de "protéger les Parisiens de la volatilité des prix du gaz". "Dès 2027, 69% des abonnés bénéficieront d'une baisse des factures, en particulier pour les logements", a ajouté l'élu écologiste. Des arguments contestés par Engie, qui a écrit aux élus parisiens pour faire valoir son offre, sans toutefois annoncer de recours.
Réactions de l'opposition
L'opposition a dénoncé de son côté la conclusion d'un tel contrat à seulement trois mois de la fin du mandat d'Anne Hidalgo, qui "lie les mains de la prochaine majorité municipale", selon David Alphand, co-président du groupe de Rachida Dati. L'élu LR a accusé la mairie de "publicité mensongère" sur la baisse des tarifs, tandis que le candidat Horizons à la mairie Pierre-Yves Bournazel a évoqué une "bombe à retardement".
La majorité a rétorqué que la concession actuelle prendrait fin au 31 décembre 2026. "Ce contrat est le symbole de toute l'hypocrisie de la ville sur l'adaptation au réchauffement climatique. Le réseau reposait jusqu'ici sur 50% d'énergie non carbonée et la ville n'a pas cherché à faire mieux. L'objectif de 75% arrive trop tard", a regretté Maud Gatel (MoDem).
