Le gouvernement britannique s'oppose à un projet de nouvelle mine de charbon à ciel ouvert

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement britannique a rejeté le projet d'une nouvelle mine de charbon à ciel ouvert à Highthorn (nord-est de l'Angleterre), estimant qu'il aurait été nuisible à l'environnement, ce qui a réjoui les mouvements écologistes.

Le ministre en charge des collectivités territoriales Robert Jenrick a annoncé dans une déclaration écrite publiée mardi soir s'opposer à la demande du groupe minier Banks Group, l'estimant "pas acceptable du point de vue de l'environnement".

Cette mine se situe non loin de la baie de Druridge, un site pittoresque dans le comté de Northumberland. La décision du gouvernement était très attendue et enterre l'un des rares projets de nouvelles mines à ciel ouvert, au moment où le pays s'est donné pour objectif de sortir du charbon, du moins pour celui qui sert à produire de l'énergie.

Le projet de Highthorn avait déjà été rejeté une première fois il y a deux ans par Sajid Javid, alors ministre des collectivités territoriales, mais Banks Group avait par la suite pu faire réexaminer le dossier par le gouvernement. Les autorités locales avaient approuvé le projet mais les défenseurs de l'environnement avaient mis en cause ses conséquences pour le tourisme et la faune et la flore.

"Nous sommes extrêmement déçus", a déclaré Gavin Styles,directeur général de Banks Mining. "Au moment où notre pays connaît une crise économique sans précédent, cette décision est avant tout favorable aux mineurs russes qui seront ravis de répondre au besoin en charbon de l'industrie britannique tout en augmentant les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il complété, anticipant un surcroît d'importations. Le groupe minier explique être en train d'analyser dans le détail la décision avant de prendre la sienne sur un éventuel recours en appel. Il a six semaines pour le faire.

Les organisations environnementales ont unanimement salué la décision du gouvernement. "Le Royaume-Uni a finalement joint l'acte à la parole (...) La décision du gouvernement est la seule qui soit bénéfique aux populations et écosystèmes au niveau local, national et international", selon Anne Harris de Coal Action Network. Pour Tony Bosworth, des Amis de la Terre, "les mines de charbon doivent rejoindre les livres d'histoire si nous voulons éviter une catastrophe climatique".

En août, la mine de Bradley, l'une des toutes dernières du Royaume-Uni et qui était exploitée par Banks Group, a fermé, ne laissant en Angleterre que quelques sites de moindre envergure, en particulier des mines souterraines.

Face à l'urgence climatique, le Royaume-Uni a décidé l'arrêt définitif du charbon destiné à produire de l'électricité à horizon 2025, et les centrales utilisant cette ressource s'y comptent désormais sur les doigts d'une main.

Commentaires

Dominique Guérin

Si l'Angleterre a besoin de charbon (pour sa sidérurgie par exemple), il y aurait moins d'émissions à l'extraire sur place au lieu de l'importer (émissions dues au transport) et moins de dépendance vis à vis des pays d'origine de cette ressource.
Quand à la production d'électricité, l'équipement important de l'Angleterre en éoliennes requiert des centrales thermiques pilotables pour assurer la régulation et la production les jours sans vent. Si ce n'est plus le charbon, ce sera le gaz et fermer les centrales à charbon au lieu de les reconvertir va générer des coûts importants dont personne ne dira qu'ils ont pour cause la variabilité de l'éolien.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture