Le Kirghizstan va étudier la possibilité de construire avec la Russie sa première centrale nucléaire

  • AFP
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Le Kirghizstan a annoncé mercredi qu'il allait étudier la possibilité de construire avec la Russie sa première centrale nucléaire pour répondre à de fréquentes pénuries énergétiques, l'occasion pour Moscou de renforcer son influence dans la région.

"Le ministère de l'Energie du Kirghizstan et l'entreprise +Rusatom Energy Project+", filiale du géant nucléaire russe Rosatom, "ont signé un document de coopération", a indiqué le ministère kirghiz dans un communiqué.

Selon la même source, ce document porte sur la "préparation d'une étude de faisabilité sur la construction d'une centrale nucléaire de faible puissance au Kirghizstan".

Le Kirghizstan, ex-république soviétique, est resté proche économiquement et militairement de la Russie, qui représente plus d'un tiers des importations de ce pays montagneux et enclavé.

Moscou essaie de maintenir son influence en Asie centrale face à la montée en puissance de la Chine, de la Turquie et de pays occidentaux, accentuée par la guerre en Ukraine qui a suscité des inquiétudes dans les pays de la région.

De ce point de vue, la construction d'une centrale nucléaire, qui engagerait le Kirghizstan sur plusieurs décennies et le rendrait dépendant du savoir-faire russe, serait pour Moscou l'occasion d'ancrer son influence dans ce pays.

Mardi, Rosatom a indiqué que les deux parties s'étaient entendues pour "développer leur coopération" dans la construction de cette centrale, basée sur le "réacteur RITM-200N".

Le Kirghizstan est régulièrement confronté à des coupures d'électricité, avec un réseau souvent vétuste, malgré des investissements, et qui dépend quasi exclusivement de centrales hydroélectriques, ainsi que de quelques centrales thermiques à charbon.

Mais en raison d'un manque d'eau croissant pour faire tourner les turbines, ce pays de six millions d'habitants ne peut subvenir à ses besoins et a passé des accords avec ses voisins.

Selon le site de Rosatom, les centrales nucléaires de faible puissance sont "conçues pour les régions éloignées avec une infrastructure de réseau sous-développée".

Elles permettraient notamment d'"assurer l'indépendance énergétique des territoires difficiles d'accès".

Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan ont également fait part ces derniers mois de leur volonté de construire des centrales nucléaires.

Commentaires

Rochain Serge

Encore qui va se faire prendre au piège du miroir aux allouettes

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